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C'est le titre du rapport que les Amis de la Terre France viennent de traduire. Il y a 6 ans nos collègues des Etats-Unis tiraient déjà la sonnette d'alarme. Six ans après, aux Etats-Unis, le nombre de « nano-aliments » sur le marché a été multiplié par plus de dix.

Dans ce rapport nos collègues des Amis de la Terre Etats-Unis citent de nombreux produits alimentaires consommés quotidiennement et qui contiennent des nanomatériaux comme ingrédients : fromages fondus ou à la crème, cookies, beignets, crèmes à café, sirop et autres produits à base de chocolat, flans, mayonnaise, purée, lait, soja, boissons à base d'amende ou de riz, yaourts, céréales, bonbons, crackers, pâtes et boisons pour sportifs. Des nanomatériaux sont de plus en plus utilisés en contact avec les aliments : emballages et conservation des fruits et légumes, planches à découper, biberons, saladiers, coutellerie, bacs à glace, etc. Ces produits sont fabriqués et vendus par les plus grandes compagnies alimentaires. Qu'en est-il en France ?

Pourtant, les données scientifiques s'accumulent sur les risques pour la santé humaine et l'environnement que les nanomatériaux, notamment ceux utilisés dans l'alimentaire, représentent. Mais que pèsent-elles face aux de 200 multinationales de l'agro-alimentaire qui ont investi des milliards de dollars dans les nano-aliments et les nano-emballages ? Il est prévu que le marché des nano-aliments augmente pour atteindre 20,4 milliards de dollars en 2020.

Pour Christian Berdot des Amis de la Terre France : « Avec ces technologies, nous assistons à une artificialisation encore plus poussée de notre alimentation. Ces mêmes industriels, qui ont déjà disséminé dans l'environnement des milliers de produits chimiques sans aucune étude de risques, commercialisent déjà des produits encore plus puissants, alors que nous ne savons pas grand chose des risques auxquels ils exposent les ouvriers qui les manipulent, les consommateurs et l'environnement. »

Les nanomatériaux ont des propriétés particulières qui offrent de nombreuses et nouvelles possibilités d'emploi pour l'industrie alimentaire, en tant qu'additifs alimentaires, agents de saveurs ou colorants très puissants, ou comme agents antibactériens dans les emballages. Cependant, ces mêmes propriétés présentes à l'échelle nanométrique peuvent aussi provoquer une plus grande toxicité pour les humains ou l'environnement :

- réactivité chimique, biodisponibilité et bio-activité plus importantes que chez des particules de plus grandes tailles du même composant chimique.
- pénétration plus facile dans nos corps, nos cellules, nos tissus et organes.
- perturbations des réponses de notre système immunitaire.
- effets pathologiques à long terme

Christian Berdot conclut : « Comme avec les OGM, il y a presque 20 ans, on nous promet avec les nanotechnologies de tout résoudre : guérir les maladies, lutter contre les changements climatiques, résoudre la crise énergétique, etc., etc. Comme avec les OGM, la majorité de nos dirigeants ne demande qu'à se laisser aveugler par ces promesses mirobolantes et néglige grossièrement les risques réels. Maintenant, c'est aux citoyens de réagir pour leur santé et pour leur environnement. »