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L'ex-agent de la CIA Jeffrey Sterling, a été condamné lundi à 42 mois de prison en vertu de la loi sur l'Espionnage. Il a été reconnu coupable de neuf chefs d'accusation dont la divulgation à la presse d'informations sensibles de sécurité nationale.

Sterling écope également deux ans de surveillance supplémentaire après sa future sortie de prison. D'après le journaliste du New York Times Matt Apuzzo, le procureur demandait pour Sterling une peine de prison de plus de 20 ans avant que le juge lui explique qu'une telle peine serait trop sévère.

L'ancien agent, qui a été renvoyé de l'agence au début des années 2000, a été condamné en vertu de la loi sur l'Espionnage pour avoir divulgué au journaliste du New York Times James Risen des informations classifiées concernant une opération de la CIA visant à ralentir le programme nucléaire de l'Iran. La mission est désignée comme l'«opération Merlin» dans l'ouvrage State of War («Etat de guerre») signé par le journaliste en 2006.

Le plan consistait à présenter une mauvaise image du programme nucléaire de l'Iran, à en savoir plus sur ce programme et nuire à son efficacité. Des plans fallacieux d'armes nucléaire auraient été transmis aux Iraniens par le biais d'un scientifique russe surnommé «Merlin».

Risen, dans son livre, condamne l'opération Merlin, disant qu'elle aurait pu aider l'Iran par inadvertance si les Iraniens avaient pu identifier les défauts des projets transmis. Le procureur Eric Olshan a souligné devant le tribunal que ces critiques coïncidaient avec l'avis de Sterling lui-même sur la mission, dénonçant à son tour l'irresponsabilité de la CIA.

Olshan et ses collègues du Parquet ont présenté Jeffrey Sterling comme un employé réfractaire qui aurait trahi le secret pour venger d'autres griefs découlant d'une plainte pour discrimination raciale qu'il a portée (qui est noir américain) contre l'agence américaine.

Depuis qu'Obama est entré en fonctions, huit personnes ont été poursuivies conformément à la loi sur l'Espionnage. La loi a été adoptée il y a près d'un siècle. Le nombre de cas traduits en justice sous les présidents précédents a été, en moyenne, deux fois moins élevé que sous Obama.

Pour l'ancien analyste de la NSA J. Kirk Wiebe, le signal est explicite : le gouvernement américain a fait clairement comprendre aux journalistes et aux dénonciateurs qu'il peut les «écraser». «Nous savons que le gouvernement n'aime pas les gens de la communauté du renseignement qui parlent aux journalistes. Ils ont beaucoup de choses à dissimuler», a-t-il indiqué dans une interview à RT.