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La Haute Autorité de Santé a publié récemment des recommandations pour les médecins de premier recours confrontés à des enfants dits ou supposés hyperactifs. Pour le plus grand profit des labos, cette étude ouvre la voie à un plus large dépistage de cette pseudo-maladie et donc à davantage de prescriptions de méthylphénidate, comme la Ritaline, une drogue susceptible de détruire nos enfants.

L'hyperactivité : fausse maladie à but uniquement lucratif

Le diagnostic d'hyperactivité, ou de Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est une pure invention de psychiatres travaillant main dans la main avec les labos. D'après le psychiatre Patrick Landman, « le TDAH n'existe pas ». Il explique dans son récent livre, « Tous Hyperactifs », éditions Albin Michel, que le TDAH est une construction sociale née au même moment que la mise sur le marché de la molécule du méthylphénidate. Il s'agit du regroupement de plusieurs symptômes, mais même regroupés, ils ne forment pas une maladie. Ces symptômes peuvent se retrouver dans de nombreux cas où l'individu souffre de troubles physiques, comme l'épilepsie ou bien chez des enfants surdoués ou subissant des difficultés sociales. Les personnes qui prétendent que l'hyperactivité est une maladie du cerveau ou une maladie d'origine génétique prennent leurs hypothèses pour une réalité. En fait, rien n'a été découvert, ni en génétique ni en biochimie, ni en imagerie, qui pourrait soutenir cette thèse. L'Association psychiatrique américaine l'affirme même dans sa bible, le DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) : « Aucun examen neurologique, ni aucune évaluation de l'attention ne peut être considéré comme ayant une valeur diagnostique ».

Il s'agit d'un pur arbitraire, un arbitraire qui permet aux laboratoires de réaliser des milliards en chiffre d'affaires. Dans les années 60, le psychiatre Leon Eisenberg prétendait avoir « découvert » le TDAH, affirmant qu'il était d'origine génétique. Il l'avait fait ajouter au DSM, le livre officiel regroupant tous les diagnostics psychiatriques. Sept mois avant sa mort, il a avoué dans une interview donnée à Der Spiegel que « le TDAH est l'exemple révélateur d'une maladie inventée ».

Dans son rapport de février 2015, la HAS (Haute Autorité de Santé) confirme d'ailleurs qu' « il n'existe pas de signe neurologique ou physique permettant de confirmer ou d'exclure le diagnostic de TDAH ». Pourquoi alors faire des recommandations de bonne pratique sur une maladie qui n'existe pas ? Seuls les bénéfices que certains peuvent en tirer expliquent une telle folie. « Le grand n'importe quoi » en matière d'évaluation du nombre d'enfants hyperactifs Quand il s'agit de comptabiliser le nombre d'enfants souffrant soi-disant d'hyperactivité (la prévalence), on commence à nager en plein délire. Aux États-Unis, 11% des enfants et adolescents sont supposés atteints et sont sous méthylphénidate. Dans une région du Brésil, une étude fait état de 28% des enfants atteints. En France, la HAS cite le chiffre de 3,5%. Le plus étonnant, c'est que la HAS se base, pour avancer ce chiffre, sur une enquête téléphonique. Aucun médecin sérieux ne poserait un diagnostic, quel qu'il soit, par téléphone. On ne peut accorder aucun crédit à une telle étude. Comment une autorité telle que la HAS peut-elle se laisser abuser à ce point ? C'est un mystère. Cela prouve en tout cas, si besoin était encore, que l'on est là en plein arbitraire et que la science n'a rien à voir là-dedans.

Ritaline, Quasym, Concerta : des effets secondaires dévastateurs sur les enfants

Le méthylphénidate, la molécule active de la Ritaline, le Concerta et le Quasym, expose à des effets indésirables graves. Il appartient à la classe médicamenteuse des amphétamines qui ont été retirées du marché quand elles étaient utilisées comme coupe-faim à cause de la survenue d'hypertensions artérielles et d'atteintes valvulaires cardiaques. Or, d'après la revue Prescrire, seule revue médicale indépendante des labos, des hypertensions artérielles pulmonaires et probablement des pathologies valvulaires sont survenues sur des personnes prenant du méthylphénidate, y compris des enfants. En plus des risques cardiaques et d'hypertension, il existe toute une série de risques liés à la prise de ces substances.
On note ainsi en tant que risques additionnels, le ralentissement de la croissance, des maux de tête, des tics de toutes sortes, une forte irritabilité, voire de l'agressivité, des sautes d'humeur, de l'insomnie, de l'anorexie ou des douleurs gastriques. Les risques de dépendance ne sont pas écartés mais il manque des études à long terme pour les étayer. Des études américaines indiquent par contre que la prise de méthylphénidate n'a pas d'effet positif à long terme sur la scolarité des enfants.
Quand une association de patients servirait de faux-nez aux laboratoires

La Haute Autorité de Santé, à la demande d'une association de parents d'enfants soi-disant hyperactifs, les « Hypersupers », vient d'émettre des recommandations de bonne pratique sur le traitement de l'hyperactivité à l'attention des médecins de premier recours. Cette association milite pour que les enfants puissent être dépistés et pris en charge pour hyperactivité encore plus facilement. Elle souhaite que l'accès aux traitements médicamenteux pour les enfants, ces drogues si controversées comme la Ritaline, le Quasym ou le Concerta, soit facilité.

Mais que se cache-t-il réellement derrière cette association ?

Quand on regarde la base de données publique sur la transparence en matière de santé, on découvre que cette association est notamment subventionnée par le laboratoire Shire France SA ! Or, ce laboratoire est le fabricant du Quasym, un des principaux médicaments (en l'occurrence une vraie drogue) utilisé pour traiter l'hyperactivité... Rien d'étonnant que cette association mène un lobbying intense auprès des pouvoirs politiques pour que de plus en plus d'enfants se retrouvent étiquetés hyperactifs et soient mis sous stupéfiants, car les « médicaments » de l'hyperactivité, dont le Quasym, sont des stimulants apparentés aux amphétamines, classés comme stupéfiants par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et enregistrés dans la même catégorie que le Cristal Meth ou le speed par l'ONU (Catégorie II de la Convention sur les substances psychotropes de 1971 ratifiée par 34 pays dont la France). L'association pourrait être un rouage de la campagne de marketing menée par les laboratoires pour développer le diagnostic de TDAH et surtout la prescription de leurs produits qui rapporte chaque année des milliards. Ainsi, en 2014, des dizaines de députés ont reçu des courriers leur demandant de faciliter l'accès aux traitements pour les enfants et certains s'en sont fait l'écho, ignorant qu'ils avaient à faire à une campagne de marketing dans l'intérêt de Big Pharma. Il est temps que cette association, les « Hypersupers », communique clairement sur ses sources de financements et que ses liens avec les laboratoires pharmaceutiques soient clarifiés. Le sort des enfants doit prendre le dessus sur les intérêts économiques des laboratoires pharmaceutiques.

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© Inconnu"Étiqueter un enfant “malade mental” est une stigmatisation, non un diagnostic. Lui donner un psychotrope, c’est l’empoisonner, non le soigner ”. Thomas Szasz, Professeur émérite de psychiatrie, co-fondateur de la CCDH
Des experts de la HAS et des psychiatres spécialistes du TDAH sur la sellette pour conflits d'intérêts

Une enquête très récente réalisée et publiée par Mediapart plonge la HAS dans la tourmente. Cette enquête met en cause des membres éminents de la HAS ayant tenu des postes clés où ils ont décidé si des médicaments pouvaient être remboursés ou non, une décision vitale pour les labos s'ils veulent vendre leurs produits. Ils auraient exercé la fonction de consultants pour de grands laboratoires parallèlement à leur activité à la HAS, et n'auraient rien déclaré. De quoi faire peser le doute sur cette institution. Doutes amplifiés par le fait que la HAS, pour son rapport sur l'hyperactivité, a agi sur demande d'une association de patients subventionnée par un laboratoire commercialisant un médicament de l'hyperactivité ( les « Hypersupers », subventionnés par Shire).

Ce n'est pas le seul élément troublant. Un psychiatre, le docteur Lecendreux, qui, d'après Le Monde du 2 février 2015, serait à l'origine du rapport, semble avoir de forts liens avec l'industrie pharmaceutique. En 2014, son centre des pathologies du sommeil a reçu des subventions de Novartis (fabricant de la Ritaline). Le docteur Lecendreux aurait été consultant pour UCB Pharma et Shire (fabricant du Quasym, à base de méthylphénidate, comme la Ritaline) (source site em-consulte). Il y a d'autres participants de cette étude notoirement connus pour leurs liens avec l'industrie pharmaceutique, ce qui donne un arrière-goût désagréable à cette étude dont le but semble être de multiplier les diagnostics d'hyperactivité et donc la prescription de drogues.