Trillary,Photoshop Hillary und Trump
Hillary Clinton et Donald Trump
Un sondage Gallup effectué le mois dernier indique que 76 % des Étatsuniens sont insatisfaits de la façon dont les choses se déroulent dans leur pays. », euphémisme pour décrire la hargne convulsive des Américains aussi bien de la classe bourgeoise déjantée...

de la petite bourgeoisie paupérisée ; de la classe prolétarienne anémiée ; ainsi que des couches pauvres et déshéritées de la société. Gallup n'a rien trouvé de mieux pour qualifier cette colère que de l'appeler « insatisfaction » !

L'Amérique est en crise économique systémique comme l'ensemble du monde capitaliste. Nous n'énumèrerons pas les dizaines de statistiques qui font foi de cette austérité... Pour la première fois toutefois, aucune échappatoire ne se présente à l'horizon de la ploutocratie milliardaire qui gouverne cet État déficitaire qui impose ses dictats à ses alliés et concurrents mécontents. Être spolié par un maitre prospère qui laisse tomber de sa table de charité quelques miettes à partager - ça peut toujours aller - . Mais être exproprié par un affidé endetté - prétentieux, arrogant et incompétent, c'en est trop. Les alliés d'hier se démarquent de plus en plus ouvertement et prennent la pose qui leur sied, celle de prétendant à la curée. Voilà ce qui se dessine à l'horizon de la première puissance économique et militaire déclinante.

Quand le grand capital se voit empêtré dans une telle calamité économique, politique, idéologique, militaire et sociale il fait appel à des prestidigitateurs politiciens et il initie une mascarade électorale pour, à la fois, distraire la galerie des spectateurs ébaubis, solliciter un geste d'allégeance de la part de la populace, et permettre aux clans concurrents de se démarquer quant aux solutions à proposer pour sortir du guêpier et écraser toute velléité de résistance. Les capitalistes d'Amérique ont donc appelé en Iowa le 2 février dernier la deuxième étape de leur mascarade électorale à laquelle de moins en moins d'Américains portent foi.

Pas facile de crédibiliser un spectacle éculé que l'américain moyen s'est vu administré depuis des années. Ils sont de plus en plus nombreux (76 %, parait-il ?) à constater que tous ces politiciens véreux sont des polichinelles, et que si l'un d'entre eux ne récite pas sa leçon exactement comme les précédents il ne finira pas la course assurément. Ce qu'ils leur restent à découvrir à ces prolétaires de la misère c'est que si par mégarde un de ces soupirants de l'establishment parvenait au nirvana de la présidence (sic), à la Maison-Blanche, dans le Bureau ovale, il ne pourrait rien changer, ni rien régler des problèmes systémiques du capitalisme en faillite.

En effet, les problèmes de l'Amérique, et du monde capitaliste, ne sont pas causés par la mauvaise gouvernance d'une équipe de direction Démocrate plutôt que Républicaine, ou encore Social-démocrate, Socialiste ou même Communiste (!) comme l'a démontré tant d'élections truquées dans d'autres pays déjantés. Les problèmes de l'Amérique sont systémiques, structurels et antagonistes et ne peuvent être solutionnés en restant à l'intérieur du mode production capitaliste moribond.

Sachant cela il ne reste aux médias à la solde qu'à tenter de créer un suspense à propos des bouffons d'élection en course pour l'un ou l'autre des deux grands partis comme disent les larbins faisant profession de désinformer (pas étonnant que la population n'ait pas plus confiance dans ces journalistes que dans ces politiciens).

Que ce soit Donald Trump, ou Hillary Clinton, ou un autre prétendant au trône qui en novembre prochain emportera la Présidence américaine rien ne changera au pays de la crise et du déclin. L'attitude cynique et indifférente du prolétariat américain doit être saluée par les progressistes du monde entier, en attendant que cette réaction passive se transforme en charge active pour renverser l'État et l'économie des ploutocrates. En novembre 2016 nous observerons le seul résultat qui vaille au cours de cette élection bidon, soit le taux d'abstention.