Traduction copyleft de Pétrus Lombard pour Alter Info

Évitez-vous les aliments contenant des colorants et des édulcorants artificiels, et vous en tenez-vous plutôt à des aliments intégraux, non transformés ? Si c'est le cas, vous souffrez peut-être d'orthorexie, une « maladie » imaginaire, fabriquée en 1997 par le Dr Steven Bratman, qui semble attirer plus d'attention ces temps derniers. Selon un article récent de Yahoo! News, restreindre son manger à de la nourriture saine et pure est un trouble compulsif dont la guérison nécessite un traitement cognitivo-comportemental.

Décrite dans les soi-disant prestigieuses revues de santé comme American Medical Association and Psychology Today, l'« orthorexie nerveuse, » qui signifie « appréhension du manger correct » en latin, provoque prétendument de la malnutrition, de l'anxiété et des troubles sociaux. Ses découvreurs affirment qu'elle provient d'une sorte de trouble obsessionnel-compulsif, et qu'elle peut mener à l'anorexie.

Aussi bizarre que tout ça paraisse, il y a effectivement là-bas des gens qui se sont laissés prendre à cette histoire dingue, selon laquelle manger sainement est une maladie, et certains prennent réellement ces dires au sérieux. En d'autres termes, manger des aliments transformés pleins de produits chimiques artificiels, de pesticides et d'OGM, est considéré comme un comportement normal, tandis que manger des brocolis biologiques crus peut éventuellement vous faire atterrir dans un hôpital psychiatrique rempli de médicaments conçus spécifiquement pour traiter votre « maladie. »

Natural News a fait un reportage sur la question de l'orthorexie l'été dernier, mais cette maladie imaginaire fait une fois de plus sa tournée dans les grands médias. Selon ces articles, les orthorexiques « peuvent commencer par supprimer les aliments transformés, tout ce qui contient des colorants ou des arômes artificiels ainsi que les aliments qui sont entrés en contact avec des pesticides, puis, éventuellement, d'autres choses comme la caféine et l'alcool. »

Ces critères ridicules sont naturellement partagés par des millions de gens soucieux de leur santé, qui choisissent de manger sain et d'éviter les produits chimiques. Pour le moment, toutefois, cette maladie bidon n'a pas encore été rajoutée officiellement dans l'ubuesque Diagnostic and Statistical Manual (DSM) de l'American Psychiatric Association. Ainsi, tous les présumés « traitements » que ne manqueront pas de mettre au point les compagnies pharmaceutiques ne pourront donner lieu à aucun remboursement d'assurance.