Les juges chargés de l'enquête sur un réseau dont Dominique Strauss-Kahn aurait été l'un des clients ont demandé que soient lancées de nouvelles poursuites à son encontre, pour viol. Ils s'appuient sur le témoignage d'une prostituée venue rencontrer "DSK" à Washington en décembre 2010.

Les nouvelles accusations lancées contre Dominique Strauss-Kahn n'ont rien à voir avec l'affaire du Sofitel de New York - même si elles portent sur la période où il dirigeait le FMI. Elles sont plutôt liées à l'affaire dite du Carlton, concernant un réseau de prostitution dont "DSK" aurait été l'un des clients. Les juges chargés de l'enquête sur ce réseau ont demandé de nouvelles poursuites pour viol en réunion contre l'ancien directeur général du FMI et trois de ses proches. Cette demande dite de "réquisitoire supplétif" a été déposée le 29 mars auprès du parquet, selon une porte-parole du parquet de Lille, qui a confirmé une information du journal Libération.

Cette démarche s'appuie sur la déposition d'une prostituée venue rencontrer Dominique Strauss-Kahn à Washington en décembre 2010, quand il était directeur général du FMI. Elle affirme que "DSK" lui aurait imposé un rapport sexuel brutal avec l'aide de ses amis entrepreneurs lillois David Roquet et Fabrice Paszkowski et celle du policier Christophe Lagarde. La jeune femme n'a cependant pas porté plainte.

Ce qui peut se passer

Pour l'heure, aucune procédure judiciaire n'est lancée. "Le parquet est en train d'analyser cette demande" de nouvelles poursuites faite par les juges, a déclaré la porte-parole du parquet de Lille. Il y a deux options possibles, un refus ou une ouverture d'enquête préliminaire de police, a-t-elle précisé. Dans ce dernier cas, l'issue serait soit un classement sans suite, soit l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire. Il n'est semble-t-il pas question de joindre ces faits à l'information judiciaire en cours et où Dominique Strauss-Kahn et ses proches sont déjà poursuivis pour proxénétisme.

Dominique Strauss-Kahn est déjà mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée", des faits passibles de 20 ans de réclusion criminelle après un éventuel procès en cour d'assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire par trois juges d'instruction avec obligation de verser une caution de 100.000 euros et a sollicité l'annulation de ces poursuites, car il conteste les faits, expliquant qu'il ne savait pas que les femmes rencontrées étaient des prostituées.

Ses avocats n'ont pas réagi dans l'immédiat à la demande de réquisitoire supplétif. Me Henri Leclerc a déclaré qu'il souhaitait prendre connaissance avec précision des faits nouveaux supposés avant toute déclaration.