Les scientifiques sont de plus en plus nombreux à réfuter l'implication des acides gras saturés dans les maladies cardiovasculaires. Dans une mise au point récente, des experts des Etats-Unis, de Suède, du Japon et de Turquie rappellent, sur la base d'une trentaine d'études, que les patients cardiaques ne consomment pas plus de « saturés » ( et même parfois moins) que les personnes en bonne santé. Dans plusieurs pays du monde - dont la France - la consommation (plutôt élevée) de ces acides gras va de pair avec une faible incidence des maladies cardiovasculaires. Chez les malades du coeur et chez les sujets sains, les taux sanguins d'acides gras saturés sont souvent comparables. Mieux encore, les acides gras des produits laitiers semblent favorables à l'indice de masse corporelle, au tour de taille, au « bon » cholestérol (HDL), au rapport LDL/HDL, à la glycémie à jeun...

Aucune étude n'a pu montrer par ailleurs que remplacer les saturés par des acides gras polyinsaturés pouvait diminuer la mortalité cardiovasculaire ou totale. Les expériences portant sur un telle substitution sont infructueuses : l'une d'entre elles a même doublé le taux de mortalité ! Les polyinsaturés, en particulier les oméga 6, ont été associés à de nombreux effets adverses. En Israël, leur consommation élevée est en relation avec une plus grande incidence de la mortalité par cancer et maladie cardiovasculaire, en comparaison à celle des autres pays occidentaux. En somme, les « saturés » paraissent de moins en moins concernés...

(Ravnskov U, et al. Br J Nutr 2012 ; 107 :455 - 457)