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Le saumon d'élevage écossais doit faire face à une recrudescence des poux de mer. Ces parasites ont obligés les éleveurs à augmenter leur utilisation de produits chimiques de 110% en quatre ans. Une utilisation qui se manifeste jusque dans nos assiettes.

Selon l'Agence de protection de l'environnement écossais (Sepa), les élevages de saumon utilisent aujourd'hui 110% de produits chimiques de plus qu'il y a quatre ans alors qu'en parallèle la production de saumon a seulement augmenté de 22%. A l'origine de cette envolée, se trouve en fait la recrudescence des poux de mer, ces parasites qui s'attaquent aux saumons et se multiplient dans les fermes d'élevage.

C'est donc pour remédier à cette invasion que les éleveurs emploieraient autant de pesticides. Mais cette augmentation n'est pas près de s'arrêter là puisque plus on utilise de produits chimiques et de médicaments pour lutter conter les parasites, plus ceux-ci deviennent résistants aux traitements. Selon Richard Dixon, directeur du groupe WWF Ecosse, la situation serait même encore plus préoccupante puisque le gouvernement du pays et l'industrie prévoirait d'augmenter de 50% la production d'ici 2020, suggérant qu'il y aura un usage encore plus grand des traitements toxiques utilisés à l'avenir.

"L'annonce que l'utilisation de certains pesticides a augmenté ces dernières années est une inquiétude et nécessite une attention urgente", commente Richar Dixon cité par le Guardian. Selon les associations, les insecticides seraient en effet très nocifs pour les crustacés, notamment les homards, les crabes et les crevettes. Quant aux saumons sauvages,ils seraient doublement menacés : d'une part par les poux devenus résistants aux traitements et d'autre part par les produits chimiques eux-mêmes.

Un impact localisé et temporaire ?

Selon la réglementation, l'industrie du saumon est censée utiliser ces produits en faisant l'objet d'un contrôle stricte. Mais ceci serait loin d'être toujours respecté d'après les organisations. La semaine dernière, la Sepa a ainsi révélé que si une large majorité des fermes de poissons étaient satisfaisantes ou excellentes, 54 ont été notées comme "pauvre" en 2011, essentiellement à cause de niveaux trop élevés de produits chimiques. En 2010, 51 avaient été considérées comme moyenne ou très moyenne.

Si la Sepa précise ne pas avoir fait d'études d'impact sur ces produits, elle précise que les effets potentiels étaient néanmoins très localisés et se dispersaient rapidement dans la mer, ajoutant qu'elle possède aujourd'hui un système "robuste" de surveillance.