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Vivre en ville, ou y a voir vécu, aurait un impact négatif sur certaines régions du cerveau, et notamment celles qui régulent le stress et les émotions. C'est ce que révèle une étude menée en Allemagne sur plus de 150 sujets.

Des chercheurs allemands ont mené une étude sur l'impact que peut avoir la vie en ville sur le cerveau humain. Publiés dans la revue Nature, ces travaux ont été réalisé sur 159 personnes saines, sans aucun antécédent de maladie mentale, âgées de 18 à 80 ans. Chacune avait précisé son lieu de naissance et l'environnement dans lequel elle avait passé les quinze premières années de sa vie.

Pour identifier les régions cérébrales affectées par l'environnement urbain, les chercheurs ont utilisé la technique d'imagerie par résonance magnétique. Ils ont ainsi pu observer l'activité cérébrale des participants et ont découvert que les risques de troubles anxieux et de l'humeur étaient plus élevés chez les citadins que chez les habitants des zones rurales. La vie en zone urbaine augmenterait de 29% les risques de troubles de l'anxiété, de 39% les risques de troubles de l'humeur, tandis qu'elle multiplierait par deux les risques de schizophrénie. "Nous savions que vivre en milieu urbain augmente les risques de détresse psychologique, mais ce qui se passe précisément dans le cerveau était inconnu. Notre étude montre que certaines régions de cerveau sont sensibles à la vie en ville, même si on n'y vit plus, mais qu'on y a été élevé" explique Jens C. Pruessner, chercheur à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et principal auteur de l'étude.

L'étude a démontré que la vie urbaine affecte les amygdales du cervelet, une zone qui joue un rôle dans la régulation des émotions et des humeurs. Chez ceux qui sont nés et ont grandi en ville, c'est une augmentation de l'activité du cortex cingulaire, qui régule le stress, qui a été observée. "Même si une personne n'habite plus en ville, elle réagit plus fortement au stress de l'environnement urbain. Cela veut donc dire qu'une personne qui a grandi en milieu rural et qui déménage en ville sera moins sensible à l'environnement urbain, car son cerveau n'aura pas été sensibilisé au stress qui en découle" explique M. Pruessner.

Pour le Professeur Andreas Meyer-Lindenberg, de l'Université de Heidelberg, cette étude révèle la nécessité "d'un point de vue de la santé mentale, de faire des villes des lieux plus agréables à vivre". Mais aujourd'hui déplore-t-il, les chercheurs disposent de "peu d'éléments déterminants pour dire aux urbanistes ce qui est bon ou mauvais".