CAEN - Une étude portant sur 19 OGM autorisés à l'importation pour l'alimentation en Europe relève des signes de toxicité sur les foies et les reins des animaux qui en ont consommé, ont affirmé vendredi ses auteurs.

Les scientifiques ont travaillé à partir de données fournies par les entreprises qui produisent ces 19 organismes génétiquement modifiés. Mais ils les ont compilées de façon plus poussée que les industriels, a expliqué Gilles-Eric Séralini, professeur à l'université de Caen et président du Conseil Scientifique du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN).

Ces 19 OGM représentent plus de 80% de tous les OGM cultivés à travers le monde, précise le CRIIGEN dans un communiqué.

Les tests ne prouvent pas une toxicité chronique des OGM puisqu'ils se limitent à une durée trop courte, choisie par les industriels, de 90 jours, mais les résultats observés dans les reins et les foies pourraient signifier l'apparition de maladies chroniques, selon le communiqué.

Pour ces chercheurs il faut donc que des études prolongées et plus détaillées soient menées.

L'étude a été publiée dans la revue internationale Environmental Sciences Europe (http://www.enveurope.com/content/23/1/10).

Gilles-Eric Séralini a déjà publié une étude similaire en 2009 mais elle ne portait que sur trois OGM. A la suite de cette publication dans l'International Journal of Biological Sciences, le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) avait estimé qu'elle n'apportait pas d'élément susceptible d'imputer une quelconque toxicité.

Le HCB a été créé en 2008 pour éclairer le gouvernement sur toute question intéressant les OGM ou toute autre biotechnologie.

Le HCB ne publie pas dans des revues scientifiques internationales, et n'a pas travaillé sur la compilation des effets de tous les OGM, argumente M. Séralini.

En janvier, le chercheur Marc Fellous (qui a présidé la commission du génie biomoléculaire (CGB), ancêtre du HCB), a été condamné à Paris pour avoir diffamé M. Séralini en affirmant que ses recherches étaient financées par Greenpeace. M. Séralini a en outre depuis lors porté plainte pour faux et usage de faux.

La culture d'OGM est interdite en Europe sauf le maïs Mon 810, qui fait toutefois l'objet d'un moratoire en France. Mais l'importation d'OGM ne l'est pas.