Traduction : MR pour ISM

Image
La Knesset a voté lundi une loi pénalisant les personnes ou les organisations qui boycottent Israël ou les colonies, par 47 voix contre 38. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu n'était pas présent pendant le vote. Le député du Likoud, Zeev Elkin, qui a proposé la loi, a dit qu'elle ne visait pas à faire taire les gens, mais "à protéger les citoyens d'Israël."

Selon la loi, une personne ou une organisation qui appelle au boycott d'Israël, y compris des colonies, pourra être poursuivie par les cibles du boycott sans que celles-ci aient à prouver qu'elles ont subi des dommages. La cour décidera alors du montant des indemnités à verser. La deuxième partie de la loi dit qu'une personne ou une société qui déclare un boycott d'Israël ou des colonies ne pourra pas soumissionner aux appels d'offres du gouvernement.

Le député du Meretz, Nitzan Horowitz, s'est élevé contre la loi, la qualifiant de scandaleuse et honteuse. "Nous sommes devant une législation qui est une honte pour la démocratie israélienne et qui fait que les gens de par le monde se demandent s'il y a vraiment une démocratie ici," a-t-il dit. Ilan Gilon, un autre député du Meretz, a dit que la loi délégitimerait encore davantage Israël.

Le porte-parole du parti d'opposition Kadima a dit que le gouvernement Netanyahu nuisait à Israël. "Aujourd'hui, Netanyahu a franchi la ligne rouge de la folie politique et de l'irresponsabilité nationale, connaissant le sens de la loi et sa sévérité, tout en cédant à l'extrême droite qui est en train de s'emparer du Likoud."

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a discuté avec le président de la Knesset, Reuven Rivlin et avec le député Elkin. Leur discussion a porté sur l'opportunité d'un vote de la Knesset lundi, le lendemain du jour où le député Dan Meridor avait mis en garde contre le fait que voter la loi le même jour que la réunion du Quartet pourrait faire du tort à Israël. Dimanche avant minuit, le bureau du Premier ministre a annoncé qu'il n'y avait pas de raison de reporter le vote.

Avant le vote, le conseiller juridique de la Knesset, l'avocat Eyal Yanon, a publié une évaluation juridique disant que des parties de loi frôlaient "l'illégalité et peut-être au delà". Il a poursuivi en avertissant que la loi "portait atteinte à la liberté d'expression en Israël." L'évaluation de Yanon contredit celle du procureur général Yehuda Weinstein, qui a dit que la loi est légale.

Le mouvement La Paix Maintenant a annoncé lundi qu'il ouvrait une page Facebook pour appeler au boycott des produits venant des colonies. Mardi, il envisage de lancer une campagne nationale dans le but de convaincre des dizaines de milliers de gens de soutenir le boycott.