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Laurent Wauquiez, à l'université d'été de l'UMP à Royan, le 6 septembre 2008 (Audrey Cerdan/Rue89)
Après avoir voulu recréer le STO (service du travail obligatoire, pendant l'Occupation), la droite « populiste » (mais qui se prétend « sociale ») veut exclure les chômeurs du logement social !

Alors que 92% des français estiment que les HLM sont un filet de sécurité indispensable (selon un baromètre TNS-Sofres), après avoir dénoncé les « profiteurs de l'assistance » (0,46% de fraude aux allocations familiales...) et insisté pour mettre au travail gratuit les allocataires du RSA, la droite « sociale » de Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, continue de diluer des petits messages « désinformatifs » visant à cliver toujours plus la société.

Ainsi, le représentant d'un gouvernement qui a la responsabilité d'avoir amené le nombre de demandeurs d'emploi à 2 780 000 (contre 2 347 000 en 2007) veut privilégier l'accès au logement social aux salariés...

Or, c'est déjà le cas. Une étude récente de l'Union des HLM situe à 7% la part des chefs de ménage sans activité professionnelle dans le parc social, contre 8% dans le parc privé.

Le chômeur, responsable de ce qui lui arrive

La question est ailleurs. A savoir, comment passer du HLM au privé quand l'écart de loyers de l'un à l'autre est trop important. Les difficultés d'accès au parc privé en zone tendue fixent en HLM des classes moyennes qui pourraient libérer des places pour les plus précaires. Mais, a priori, Laurent Wauquiez ne prône pas le gel des loyers dans le parc privé !

Il ne prône pas non plus la prévention des expulsions qui éviterait à certains travailleurs pauvres de grossir les rangs des sans abris.

Demain, qu'en sera-t-il de ceux qui perdront leur emploi ? On les expulsera de leur HLM ? Et que deviendront-ils ? On les laissera à la rue ? On les parquera dans des abris de fortune ?

Rappelons que nous, acteurs de la lutte contre l'exclusion, reprochons déjà souvent aux bailleurs sociaux de trop exclure les plus pauvres au nom de l'équilibre économique.

La droite sociale, mais en réalité populiste, de M. Wauquiez se spécialise dans l'inversion du discours. L'assisté comme le chômeur sont considérés comme responsables de ce qui leur arrive, au passage on exonère le gouvernement de ses responsabilités : le manque de logement en Ile-de-France par exemple, alors que l'Etat coupe les vivres du monde HLM.

Cela ralentit la construction et nous engage toujours plus dans une voie de pénurie de logements qui, réaction en chaîne, fait monter les prix du privé et exclut les plus pauvres.

Des ghettos pour pauvres sur le modèle anglais ?

Acteur engagé de la lutte contre l'exclusion, l'association Aurore, comme de nombreuses autres associations, peut démontrer qu'un toit et un accompagnement amènent vers une insertion durable des ménages auparavant à la rue ou « stockés " à l'hôtel au frais de la collectivité.

Que veut la droite 'populiste' (qui se dit sociale) ? Des ghettos pour pauvres sur le modèle anglais, favorisant communautarisme, ségrégation et embrasement ? Des villes pour riches où le rejet des pauvres est un programme comme à Nogent-sur-Marne ? Aujourd'hui, les chômeurs, demain les étrangers, la chasse aux pauvres est ouverte.