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L'édition de mars/avril de la publication CFA magazine est consacrée au « voisin Psychopathe financier » (The Financial Psychopath Next Door). Le psychiatre médico-légal canadien Robert Hare affirme qu'un pourcent de la population peut être classée dans la catégorie des psychopathes, mais ce taux grimpe à 10% dans le monde des services financiers. Et selon un autre psychiatre qui soigne beaucoup de patients de Wall Street, Christopher Bayer, ce taux pourrait même être supérieur.

Le type de psychopathe auquel Bayer se réfère se caractérise par ses pulsions au jeu. Le psychiatre explique que certains traders deviennent des joueurs compulsifs, et personne, pas même eux, ne se rend compte qu'ils ont cette tendance. Ils se mettent dissimuler les petites pertes qu'ils ont subies et essayent de les rattraper en doublant leurs positions. Lorsque les pertes deviennent trop importantes pour être dissimulées davantage, ils nient toute mauvaise décision ou tout mauvais comportement. Ils se mentent à eux-mêmes, en se racontant que ces mauvaises décisions font partie des risques du métier, et ils mentent à leurs familles et aux autres, puis se mettent à commettre des fraudes, des vols, des faux en écriture et des détournements de fonds pour couvrir leurs habitudes.

En général, ils manquent totalement d'empathie et d'intérêt pour ce que les autres pensent ou ressentent, tout en se montrant charmants, charismatiques, et intelligents. De même, ils ont plein de références à fournir. Mais derrière cette apparence trompeuse, ils recherchent les sensations fortes, et ils sont toujours prêts à mentir et à manipuler leur entourage.

Un psychopathe du monde de la finance peut se présenter comme un candidat parfait à embaucher, un patron ou un collègue idéal, parce que leur potentiel destructeur est quasiment indétectable. Ils réussissent bien dans les environnements dynamiques et ils sont habiles pour exploiter le fonctionnement des entreprises, les faiblesses de communications, aussi bien que pour tirer parti des conflits entre personnes.

Malheureusement, conclut Bayer, les meilleurs candidats pour une grande partie des emplois offerts à Wall Street présentent les traits de caractère des psychopathes financiers.