Des chercheurs ont réussi à découvrir des virus communs dans l'ADN de nombreux mammifères et qui se seraient installés dans le génome d'ancêtres parents.

L'ADN reste un véritable mystère pour les scientifiques, puisque seulement 1,5 % de notre matériel génétique code véritablement pour la vie humaine. Le reste, qualifié "d'ADN poubelle", n'a en effet pas de fonction connue. Mais une étude publiée dans le Journal de l'Académie des Sciences américaine va, peut-être, apporter un début de réponse à cette question sur "l'ADN Poubelle". Les scientifiques se sont ainsi penchés sur les génomes de plusieurs mammifères, dont des humains, des souris, des rats, des éléphants ou encore des dauphins. Ils y ont découvert des virus communs à toutes ces espèces.

Un ancêtre commun a ainsi été contaminé, il y a 100 millions d'années par un virus, alors qu'un autre a affecté un ancêtre de la branche des humanoïdes, puisqu'il a été repéré à la fois chez l'humain et chez les primates. Surtout, cette étude a aussi montré que ces virus ont perdu, au fur et à mesure du temps, leur capacité à se transmettre d'une espèce à l'autre et ont fini par préférer réaliser leur cycle de vie dans une seule et même cellule. "Nous pensons que ces virus ont été forcés de faire un choix, explique Robert Belshaw, qui a participé à l'étude. Soit garder leur essence 'virale' et se propager, soit s'engager dans un génome et proliférer en son sein".

Et s'ils ont trouvé dans l'ADN un environnement parfait pour leur développement, perdant au passage un gène nommé Env et responsable de la transmission entre cellules, il semble qu'ils participent eux aussi au fonctionnement du corps humain. En bien, comme dans le cas de la protéine syncytin, directement dérivée d'un virus et qui aide au développement du placenta. Ou en mal, peut-être dans le développement de certains cancers, pour l'instant, difficilement inexplicables.

Les scientifiques sont en tout cas de plus en plus intéressés par ces rétrovirus endogènes.