Traduction : SOTT

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Avertissement au lecteur : Rien dans cet article d'investigation ne devrait être interprété comme une preuve que Sott.net approuve les activités manipulatoires d'organisations telles que la scientologie ou toute autre organisation qui profite de la fragilité humaine. Non seulement nous reconnaissons la nécessité de protéger les personnes vulnérables, au sein de la société, de ce genre d'escrocs « New Age », mais en outre, depuis ces 10 dernières années, nous nous efforçons sans relâche de démasquer ces prédateurs. Ce sont d'ailleurs les escrocs New Age que nous avons démasqués qui ont commencé à nous calomnier en nous affublant de l'étiquette « secte ». Le problème s'avère toutefois que les groupes financés par l'État et prétendument créés dans le but de protéger les citoyens des « manipulations mentales » ont leurs propres motivations ; des motivations qui, au final, sont tout aussi pernicieuses que celles des groupes promoteurs de charlatans qu'ils prétendent combattre. Preuve en est le fait que la MIVILUDES n'a opéré qu'une attaque symbolique contre la scientologie ; les scientologues n'ont jamais subi de descente de police ni d'interrogatoire (au contraire de nombreux groupes inoffensifs) et, à l'issue d'un procès hyper-médiatisé, ont été condamnés à une amende de seulement 600 000 €, ce qui, pour une organisation aussi riche, équivaut à une petite tape sur les doigts. Pendant ce temps-là, et à plusieurs occasions, le président Sarkozy faisait ami-ami avec le représentant de la scientologie, Tom Cruise. En bref, les actions menées par la MIVILUDES contre la scientologie ne sont rien d'autre que de l'esbroufe.

Depuis les années 1970, les gouvernements français qui se sont succédés ont utilisé à outrance et exagéré le danger posé par les groupes New Age, dans le but d'imposer au peuple français un conformisme oppressif en matière de croyance : il s'agit de croire en l'État lui-même. Il s'agit ni plus ni moins que de remplacer une idéologie destructrice et manipulatrice par une autre. Comme l'a déclaré la principale organisation anti-secte en France - la MIVILUDES :
« Une répression de la part de l'Etat est donc nécessaire si un certain nombre de critères doivent être satisfaits :
- Une ou plusieurs personnes commencent à croire en certaines idées qui s'écartent de celles généralement acceptées par la société. »
C'est-à-dire, lorsque des personnes ordinaires commencent à adopter des idées qui pourraient, de façon générale, menacer le contrôle qu'exercent les psychopathes au pouvoir sur la masse des êtres humains normaux [1].

L'inquiétant état des lieux que nous exposons dans les paragraphes qui suivent ne concerne toutefois pas que le peuple français. Le phénomène est mondial, et ses racines remontent aux années 1960 et 1970, période marquée par les tentatives des « agences de renseignement » occidentales et de certains éléments au sein des gouvernements occidentaux de récupérer et de discréditer le « Mouvement du potentiel humain » et son rejeton - le mouvement New Age - et d'imposer un conformisme de pensée et de croyance à des centaines de millions de personnes.

À l'origine, cette stratégie impliquait l'infiltration et le détournement de tout groupe qui commençait à distinguer (et à évoquer) les problèmes inhérents aux gouvernements et grosses sociétés qui dominaient (et détruisaient) le monde. Il s'agissait - et c'est toujours le cas - de contrôler la population - mentalement, physiquement et spirituellement - de tout pays donné. Mais l'objectif ne se limitait pas à infiltrer ces groupes. Après tout, garder constamment à l'œil chaque nouveau groupe et tenter de le corrompre via l'infiltration nécessiterait beaucoup d'efforts et d'effectifs. L'idéal était donc de pouvoir diaboliser automatiquement tout groupe qui « déviait » des normes sociales ou proposait des idées qui étaient contraires aux plans des gros gouvernements et des grosses sociétés. En gangrénant ces groupes, la réponse logique fut trouvée.

Une fois qu'un groupe avait été infiltré (ou créé de toutes pièces par une agence de renseignement), il était facile de faire passer ses membres pour des malades. Les groupes qui ont perdu pied avec la réalité finissent par recourir à des mesures extrêmes, comme le suicide - du moins c'est le raisonnement. Quel meilleur moyen de diaboliser l'idée même de « modes de vie alternatifs » que de médiatiser quelques cas où de tels groupes commettent un « suicide collectif » ?

Mais les individus impliqués dans ce genre de subterfuge sont toujours à l'affut d'une opportunité pour maximiser leurs profits en un minimum d'efforts. Les groupes sélectionnés pour se voir transformer en « secte » ne sont au final que des atouts sacrifiables, et ces atouts des agences de renseignement servent traditionnellement de couverture aux activités illégales de certains responsables politiques ou dirigeants de grosses sociétés.

Si des individus influents bénéficiant de certaines relations veulent s'engager dans des activités lucratives illégales, ils s'organiseront en secret et tenteront de garantir pour eux-mêmes la possibilité d'un démenti. S'ils veulent s'engager dans des activités HAUTEMENT illégales (comme la vente d'armes prohibée par le droit international, le blanchiment d'argent, le renversement de gouvernements, les fausses attaques terroristes, les réseaux pédophiles, etc.), ils s'organiseront sous le couvert d'une organisation qui pourra, si nécessaire, être dénoncée comme « secte apocalyptique ». Après tout, les « suicidés collectifs » ne risquent pas de parler, et on s'interroge peu sur leurs motivations : ce sont juste des malades, point final.

En outre, ces « suicides sectaires » établissent de manière très efficace la « réalité » des sectes dangereuses dans l'esprit du public, et cette « réalité » peut alors être utilisée pour diffamer, menacer et, si possible, détruire tout groupe qui menace le statu quo, à savoir les psychopathes au pouvoir qui utilisent la population comme esclaves.

La « secte » et le « suicide collectif » de Jonestown (qui étaient manifestement une opération de la CIA) illustrent cette stratégie, mais il y a eu beaucoup d'autres opérations similaires, qui, ensemble, ont donné naissance au mème « sectaire » dans la société moderne. Mais à notre époque moderne, c'est en France - où l'adhésion et l'admiration pour les « normes » culturelles françaises sont vues comme la quintessence de l'équilibre mental et de la raison - que le mème « sectaire » a été utilisé avec le plus de succès.


Sectomanie

Dire qu'un niveau élevé de paranoïa schizoïde entoure le sujet des « sectes » en France est un énorme euphémisme. Dans la plupart des sociétés modernes, tandis que les termes « respiration et méditation » susciteront peut-être une légère désapprobation de la part de vos amis, ils ne portent aucune connotation négative et sont au contraire généralement perçus comme des pratiques bénéfiques pour la santé. En effet, nombre d'études scientifiques officielles ont prouvé que des techniques de respiration et de méditation adaptées sont bénéfiques pour la santé. En France, cependant, notre propre expérience, et celle de nombreux groupes proposant des cours de respiration et de méditation, est que ces deux mots suffisent à eux seuls à susciter la peur et l'inquiétude chez le Français moyen, mais aussi à mettre en branle l'appareil répressif étatique, qui vous affublera de l'étiquette « secte ». Ceux qui pratiquent des techniques de méditation ou de respiration sont loin d'être les seuls visés. Il semble en effet que l'État français et ses organisations « chasseuses de sectes » réservent un arsenal répressif à quiconque - groupe ou individu - dévie de ce qui est considéré comme la « norme ». Comme nous allons le voir, il existe des preuves limpides que la fabrication de la « réalité » du phénomène des « sectes dangereuses » en France cache certaines motivations. Mais tout d'abord, voyons comment tout a commencé.

Un peu d'Histoire « sectaire »

L'UNADFI

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Fondée en 1974, l'UNADFI est le première organisation « anti-secte » officielle à voir le jour en France. Elle semble avoir été créée en réponse à la création d'organisations similaires, telle que « Free the Children of God » (Sauvez les Enfants de Dieu) aux États-Unis. L'UNADFI regroupe toutes les « Associations de défense des familles et de l'individu (ADFI). Elle a été déclarée « d'utilité publique » en 1996 et, depuis, est directement subventionnée par l'État français. Sa mission est de recueillir des informations sur le « phénomène des sectes », de faire de la prévention et de porter assistance aux victimes de sectes. Pour les citer :
« Depuis 1975, par leur présence et leur travail sur le terrain au contact des victimes des sectes, les ADFI ont progressivement sensibilisé l'opinion et les Pouvoirs Publics à ce problème majeur. »
L'article 2 des statuts de l'UNADFI précise :
Art 2 : [L'UNADFI] « a pour but de prévenir les agissements des groupes, mouvements et organisations à caractère sectaire ainsi que de défendre et d'assister les familles et l'individu victimes de groupes, mouvements ou organisations à caractère sectaire, quelles que soient leur appellation, leur forme et leurs modalités d'action. »
Jetez un œil à la liste d'organisations similaires citées par l'UNADFI comme « partenaires » en France ; il y en a 20. Ensuite, consultez leur liste de « partenaires » dans le reste du monde ; il y en a 28. Ce qui veut dire que la France, dont la population constitue 1% de la population mondiale, possède 42% des organisations « anti-secte » dans le monde,. L'un des « partenaires » internationaux de l'UNADFI est l'institut Rick Ross, d'après « l'expert » ès sectes Rick Ross,, « consultant indépendant » lors du massacre de WACO et condamné pour kidnapping en 1995. On voit que l'UNADFI a de sympathiques fréquentations.

Bien que l'UNADFI soit officiellement une organisation privée, elle est pratiquement financée en totalité par le gouvernement français. Les branches locales que constituent les ADFI sont les « yeux et les oreilles sur le terrain » d'agences plus officiellement gouvernementales comme la MIVILUDES à Paris. Sachant que leurs actions sont contraires au droit international et à l'éthique la plus basique, les « chasseurs de sectes » français sponsorisés par l'État ont arrangé leurs méthodes de « dénonciations » de manière à ce qu'en apparence, leurs attaques viennent d'organisations « locales » plutôt que d'entités gouvernementales comme la MIVILUDES.

Il faut noter que, malgré qu'elle se présente comme une organisation « populaire », l'UNADFI a peu de soutien populaire, peut-être en conséquence d'une tendance générale à l'apathie chez les Français, ou bien du nombre extrêmement limité de « sectes » à proprement parler en France. Quelle que soit la raison, l'UNADFI est financée à 97% par l'État et reçoit peu de dons du public ou de ses membres.

2e sur la liste - le CCMM

Le CCMM - Centre Contre les Manipulations Mentales - a été fondé en 1981 par l'écrivain juif Roger Ikor (aujourd'hui décédé). La motivation d'Ikor pour créer le CCMM semble avoir été le suicide de son fils, qui pratiquait la « macrobiotique Zen » - bien que Ikor soit décrit comme « haïssant » les religions en général. Par exemple, il déclarait en 1981 dans un numéro des Cahiers rationalistes - journal bimensuel de l'Union rationaliste française : « Si nous nous écoutions, nous mettrions un terme à toutes ces billevesées, celles des sectes, mais aussi celles des grandes religions. »

Le CCMM a peut-être débuté comme organisation locale/populaire dirigée par quelques personnes qui croyaient que des membres de leur famille avaient été embrigadés dans une « secte », mais il n'aura pas fallu longtemps pour que l'État intervienne par l'intermédiaire de l'homme politique Alain Vivien.
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Publicité d'une organisation anti-sectes. Les parents sont avertis des dangers que représentent la « musique, la danse et les ateliers de dessin »
Maire de Combs-la-Ville de 1977 à 1983 et de 1989 à 1992, Vivien est élu député PS de Seine-et-Marne en 1983 et est Conseiller d'État de 1991 à 1992. En 1978, Vivien est déjà un phare dans la prétendue lutte contre les « sectes » menée par l'État français, et « participe à une action d'information sur les sectes lancée dans le cadre de la commission des lois de l'Assemblée Nationale ». En 1983, il rend son rapport au Premier ministre :Le rapport Vivien - Les sectes en France : expressions de la liberté morale ou facteurs de manipulations ?
Alarmiste et contradictoire, le rapport Vivien est largement critiqué par les journalistes, les institutions et les représentants des grandes religions. Par exemple, en octobre 1985, Jacques Maury, président de la Fédération protestante de France, déclarait à son sujet :
« D'ailleurs où passe la limite entre sectes et églises ? La commémoration d'aujourd'hui nous rappelle assez que nos Églises protestantes aussi ont été pendant des siècles traitées, et de quelle manière, comme des sectes. Voilà pourquoi dans ce récent débat nous avons rappelé à deux reprises que « la liberté religieuse est indivisible. (...) Ce pays semble être entré dans une peur irrationnelle, destructrice et paralysante de toutes les différences. »
Le rapport Vivien recommandait la création d'une institution gouvernementale officielle de « chasse aux sectes » attachée au bureau du Premier ministre, et prônait une nouvelle loi qui autoriserait les juges à ordonner le kidnapping de supposés « membres de sectes » afin de les déprogrammer. Parallèlement, le rapport déclarait que « très peu de familles sont réellement concernées par un problème de secte, mais que les familles concernées réagissent très vivement et ont constitué des associations de lutte contre les sectes... en réaction au manque de réponse à leurs inquiétudes de la part des représentants de l'État. »

Par cette recommandation, Vivien signalait-il la nécessité d'une supervision (ou d'une infiltration) par le gouvernement des associations anti-secte locales ? Quelle que soit la réponse, en 1997, Vivien devient non seulement président du CCMM, mais il installe aussi sa femme comme « directrice administrative ». Un an plus tard, toujours « administrateur » au CCMM, Vivien prend la présidence de la MILS (Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes), l'« institution gouvernementale » dont il avait demandé la création dans son rapport de 1983. Jean-Pierre Bousquet prend la relève comme président du CCMM, mais les choses ne tardent pas à tourner au vinaigre, principalement parce que Madame Vivien, dont les seules références semblent être qu'elle est la femme de Monsieur Vivien, exerce plus de pouvoir que le nouveau président. Peu de temps après, Bousquet est renvoyé sans cérémonie, ce qui donne lieu à un procès.

Bousquet a révélé certains détails sur les circonstances qui entourèrent son éviction :
« Tout ce que je peux dire c'est que j'avais commencé, enfin on s'était arrangé pour que je ne mette pas le nez dans les comptes et euh, je dirais presque dans l'innocence de mon cas, et puis surtout parce que quand vous avez une fonction d'autorité à remplir, et que le statut prévoit que le président est responsable de l'ordonnancement des dépenses, il est bien évident qu'à un moment donné, j'ai bien fini par souhaiter regarder de plus près tout ça, et c'est à ce moment-là que ça a démarré, c'est une évidence, et M. Chanoir de ce côté-là était complètement complice, y a eu des trucs, la seule chose qui pouvait me mettre la puce à l'oreille, c'est que, à un moment donné, M. Chanoir qu'on ne voyait jusque-là pratiquement jamais, venait régulièrement déjeuner avec Mme Casano (note : Mme Vivien) et Mme Nedelec, et dans certains cas me faisait franchement la gueule comme si que j'étais quelque chose de, quelqu'un d'absolument infréquentable... »
À la même époque, Madame Vivien avait fait pression - avec succès - auprès du Premier ministre pour obtenir 700 000€ pour la rénovation des locaux du CCMM. Comme par hasard, pendant que les travaux étaient effectués, les Vivien décident d'entreprendre de gros travaux dans leur propre maison, en faisant appel à la même société.

Bousquet raconte :
« oui... de toute façon je suis un peu étonné de voir par exemple que c'est la même, je crois que je l'ai déjà dit, c'est la même société, la même entreprise qui a été sollicitée, de Seine-et-Marne bien entendu, pour faire des travaux soi-disant nécessaires dans le siège social du CCMM, depuis l'arrivée de Mme Vivien mais j'entendais, ça je ne l'invente pas, que c'était Mr Vivien le 6 octobre était très pressé de s'en aller car disait-il aux gens qui étaient là, "vous comprenez, il faut absolument que je rentre vite à la maison car je dois surveiller la réfection de la charpente" (...) C'est, disons que pour le moins c'est malheureux pour lui car on ne peut pas s'empêcher de faire des rapprochements qu'est ce que vous voulez... (...) Ca serait intéressant de voir aussi, je peux vous dire je n'ai jamais vu les factures ni même les devis de l'actuel siège social du CCMM »
Et :
« Il y a une chose que je peux dire, (...) quand je vois avec le recul tout ce qui s'est passé et la brutalité avec laquelle j'ai été agressé y a forcement de l'argent la dessous. »
Un autre membre du CCMM, Max Bouderlique, dénonçait déjà du temps d'Alain Vivien « l'opacité de la gestion financière ».

Alors qu'il était président de la MILS, Alain Vivien rapporta le cambriolage de sa maison, cambriolage qu'il attribuait aux « défendeurs des sectes ». Les Vivien eurent droit à une protection policière : deux officiers de sécurité et un chauffeur officiel leur furent attribués.

Bousquet raconte :
« Je sais que Mme Casano (note : Mme Vivien) m'en a parlé de ce machin-là, c'était un faux cambriolage (...) Ils se permettaient, alors il y avait une raison à ça, il s'agissait d'obtenir les deux officiers de sécurité et le chauffeur officiel. (...) Et il les a obtenus effectivement. Alors y vous dira, "oui, mais justement c'est pour éviter les sectes", mais ce serait prendre les sectes pour des imbéciles... »
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Alain Vivien – chasseur de sectes et dilapideur de fonds publics extraordinaire
Apparemment, Alain Vivien avait pour habitude d'utiliser les fonds publics pour des projets douteux. Comme noté plus haut, en 1998, il prend la présidence de la première organisation anti-secte gouvernementale, la MILS, et assume cette fonction jusqu'en 2001. Durant cette période, il épingle de nombreux groupes comme « sectes », parmi lesquels : des psychothérapeutes, des naturopathes, des praticiens de Reiki, des praticiens de Qi-Qong, des écoles Steiner, des professionnels de santé utilisant les remèdes des Fleurs de Bach et d'autres utilisant les méthodes de programmation neuro-linguistique.

En tant que président du CCMM et de la MILS, Vivien fait également de nombreux « voyages d'affaire » sur le prétexte d'« enquêter sur les activités sectaires ». Auckland, Guyana, Rio de Janeiro, Guadeloupe, Tahiti, Martinique et Chine sont quelques-unes de ses destinations. Toutefois, c'est son voyage en Chine (accompagné de sa femme) qui donne lieu à la plus grosse controverse.

Chinoiseries

En février 1998, la MILS publie son rapport annuel sur la surveillance des sectes. Les activités de la MILS et le bilan de son président Alain Vivien, qui finira par quitter ses fonctions en état de disgrâce en 2001, après avoir englouti la moitié du budget de la MILS dans des voyages à l'étranger, font l'objet de critiques de la part de plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, comme la Fédération des droits de l'homme d'Helsinki et la Commission US sur les libertés religieuses internationales. Et pour de bonnes raisons. Les antécédents du gouvernement chinois en matière de violence extrême exercée contre des groupes comme Falun Gong sont bien connus, mais, apparemment, pas suffisamment inhumains pour dissuader les représentants de l'État français de faire ami-ami avec lui. En effet, en 2000, en tant que président de la MILS, Alain Vivien assiste à un symposium sur les « sectes » organisé par les autorités chinoises. Avant de régurgiter deux pages de propagande du gouvernement chinois contre Falun Gong, le CCMM se vanta dans un communiqué de presse :
« [E]n Chine la France est souvent citée en exemple en raison de l'ampleur et de la cohérence des mesures prises pour répondre à la menace sectaire »
Dans le bulletin anti-secte Regard (dont Alain Vivien est l'ex-directeur en chef), on peut lire :
« Au cours de ce symposium, la délégation française fut chaleureusement remerciée, faisant ressortir les points communs entre les deux pays. »
Le symposium chinois de 2000 coïncidait avec une nouvelle campagne de répression religieuse en Chine, avec la destruction de 1500 lieux de culte et la condamnation à trois ans de travaux forcés de trois prêtres catholiques.

Dans son édition du 13 mai 2000, le Hong Kong Mail publiait un article sur une nouvelle loi en Chine qui rendrait illégale Falun Gong. L'article incluait le commentaire suivant :
« Le texte de loi que la France s'apprête à voter en juin (la loi About-Picard) autorisera le gouvernement à déclarer illégale toute organisation dont une "branche" a été qualifiée de "secte dangereuse" dans un pays étranger. La "manipulation mentale" deviendra également un crime. »
Denis Barthélémy, secrétaire général de la MILS, déclarait à l'agence de presse UPI :
« En Europe, nous considérons que les libertés fondamentales devraient avoir des limites fixées, légales. »
Au début des années 1970, Alain Vivien était un ami intime et confident d'Étienne Dailly, un sénateur français connu pour être le lobbyiste en chef du complexe militaro-industriel. Vivien avait également des liens étroits avec le général Audran (qu'il avait accompagné au cours de plusieurs missions au Proche Orient), le directeur des Affaires internationales de la Délégation générale pour l'armement. Audran fut assassiné en 1985, supposément par le groupe militant Action Directe.

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François de Grossouvre (à droite) et le président Mitterrand
Vivien, qui a également fait de nombreux voyages en Afrique, était aussi un proche de François de Grossouvre, l'ancien conseiller du président Mitterrand. En 1981, Mitterrand confie à François de Grossouvre la gestion de la sécurité nationale et autres « dossiers sensibles », en particulier le Liban, la Syrie, le Maroc, le Gabon, les pays du golfe Persique, le Pakistan et les deux Corée. Grossouvre est également en charge de la branche française de l'Opération Gladio - les stay-behind de l'OTAN, des armées secrètes paramilitaires dirigées par la CIA et responsables d'attaques terroristes en Italie (et ailleurs), attaques mises sur le dos des « communistes ». Il faut noter que les activités du groupe Action Directe, en apparence un groupe communiste libertaire, rentrent tout à fait dans le cadre de « l'Opération Gladio ». D'ailleurs, selon le chercheur Gaither Stewart, Action Directe avait été infiltré par les services secrets européens au cours des années 70 et 80.

Le 7 avril 1994, François de Grossouvre est retrouvé mort d'une balle dans la tête dans son bureau à l'Élysée. Verdict officiel : « suicide », en dépit du fait qu'il est retrouvé assis dans un fauteuil et que son corps présente « une luxation avant de l'épaule gauche et une ecchymose à la face ».

Son meurtre a lieu quelques heures après celui du président rwandais Juvénal Habyarimana, dont la mort déclenchera le génocide rwandais. Le capitaine Paul Barril, ancien officier de la Gendarmerie nationale, affirme que Grossouvre avait été assassiné. Barril lui-même fut impliqué dans l'assassinat du président Habyarimana.

Vivien est également président de l'association Pour mieux connaître le Tchad depuis 2003.

Voilà ce que dit Bousquet sur les relations entre Vivien et l'Afrique :
« Ah non, il a surtout des entrées en Afrique et de longue date (...) d'ailleurs ça laisse, enfin, la encore si j'écoute les mauvaises langues, disons que les pays africains sont des endroits ou on peut s'arranger. »
Commissions parlementaires, agences de renseignement et psycho-soldats

La première Commission parlementaire sur les sectes est créée en 1995 à la suite des « suicides » des membres de l'Ordre du Temple Solaire (nous y reviendrons). En décembre 1995, la Commission rend son rapport, dans lequel figure une liste de 172 groupes ou organisations épinglés comme « sectes ». La liste inclue des organisations importantes comme les moonistes et la scientologie, mais aussi des agriculteurs bio et des thérapeutes en médecine alternative. Cette liste résulte en grande partie de la contribution de groupes comme l'UNADFI et le CCMM, mais aussi d'une supervision étroite de la part de la Direction centrale des Renseignements Généraux, qui, apparemment, surveillait déjà ce genre de groupes depuis un certain temps.

Pour l'établissement du rapport et de la « liste », les parlementaires ne jugent pas nécessaire de consulter un seul expert indépendant dans les domaines appropriés, par exemple la psychologie ou la sociologie. À la place, ils choisissent des gens comme Jean-Pierre Morin, qui, par la suite, sera cité comme membre du « conseil d'orientation » dans plusieurs rapports de la MIVILUDES.

Colonel de Gendarmerie, Morin a des liens étroits avec les agences de renseignement françaises. Il a collaboré pendant plusieurs années avec des groupes comme l'UNADFI, contribuant à leurs efforts pour mieux définir ce qui, au juste, constitue une « secte ». Au risque de passer pour un vétéran du Vietnam atteint de stress post-traumatique, Morin déclare que les membres de « sectes » sont « victimes de sujétion ».
« Il avait développé cette thèse dans Le viol psychique, un livre qu'il avait écrit en 1978. » Dans ce livre, Morin « se présentait comme spécialiste en "psychologie des conflits". L'agressivité de l'homme était comparée à celle de l'animal défendant son territoire. La guerre était décrite comme "instinctive", "donc inéluctable" . Elle pouvait prendre la forme d'un complot fomenté par un ennemi intérieur ayant recours au "viol psychique". [...] À la fin du livre, le colonel Morin proposait une série de contre-mesures radicales. L'une d'entre elles prévoyait "l'interdiction dans la rue et les lieux publics de toutes quêtes au profit d'oeuvres charitables quelles qu'elles soient" . »
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Le colonel Jean-Pierre Morin en 1982
Dans un autre livre intitulé Sectarus : le violeur de conscience« tant qu'il n'y aura pas en France une affaire identique à celle de Guyana [massacre de Jonestown qui fit 920 victimes en 1978], on peut être certain que ce texte proposé au Parlement n'obtiendra pas l'assentiment des députés et des sénateurs ».

Le général Morin semble souscrire au concept - discrédité de longue date - du « lavage de cerveau » via des techniques d'interrogation standard (ou techniques utilisées par les prétendues « sectes »). « Cette théorie de la CIA avait été conçue à l'origine comme un outil de propagande pour expliquer pourquoi les prisonniers de guerre coréens semblaient se convertir au communisme lorsqu'ils étaient emprisonnés. » La réalité n'est pas qu'ils avaient été « convertis », mais qu'on leur avait fait avouer publiquement qu'ils avaient utilisé des armes biologiques contre les populations civiles pour le compte de la CIA. Le terme « lavage de cerveau » serait plus tard utilisé par la CIA pour diaboliser les groupes New Age et le Mouvement du potentiel humain. Évidemment, tout le monde sait que la CIA (et d'autres agences de renseignement US) ont toujours fait montre d'un très vif intérêt pour les utilisations possibles de la « manipulation mentale » au moyen de diverses technologies.

Lors d'une conférence de l'UNADFI en 1992, Morin exposa sa théorie :
« les mouvements religieux minoritaires devaient être combattus avec les techniques des services secrets. Des fonctionnaires utiliseraient les médias pour diffuser des rapports alarmistes dans le public afin de créer un climat de peur. Cela apporterait un "soutien" aux mesures adoptées contre les "sectes".
En 1993, soit environ un an après cette conférence, M. Morin est nommé conseiller technique d'un organe de réflexion rattaché au Ministère de l'Intérieur, l'Institut des Hautes Etudes pour la Sécurité Intérieure (IHESI). (...) Le groupe d'étude de l'IHESI sur les "sectes" était essentiellement composé de fonctionnaires de la police et des services de renseignement. Aucune place n'était prévue pour des chercheurs universitaires ou des professionnels indépendants spécialistes des mouvements religieux. Le travail de l'IHESI était secret. Le groupe d'étude a produit un nombre d'exemplaires limité de son rapport final et n'a jamais communiqué son contenu au grand public.

Le rapport de l'IHESI a été rédigé par le directeur du groupe de réflexion, Jean Albouy. Ce dernier avait consulté diverses sources. En voici quelques-unes :

- le responsable de la section des "sectes" aux RG

- des représentants de l'ADFI

- des représentants du CCMM, le Centre contre les manipulations mentales

- [histoire d'apporter une caution scientifique] : un psychiatre et « expert en deprogramming » du nom de Jean-Marie Abgrall qui serait plus tard entendu en qualité d'expert par la commission d'enquête parlementaire de 1995, celle qui produira « la liste ». Il sera aussi nommé au conseil d'orientation de la MILS en 1998.

La préface du rapport est rédigée par Alain Vivien. »
Voilà, dans les faits, les sources et l'« expertise » utilisées par la Commission d'enquête parlementaire sur les sectes pour son rapport et sa liste de 172 « sectes » en France. La liste et le rapport furent ratifiés par seulement 7 députés, qui délibérèrent en 50 minutes.

La commission réclamait - et obtint :
- Un observatoire interministériel sur les sectes rattaché au premier ministre.
- La mise en place d'un programme de « formation » des magistrats et de la police.
- Des programmes scolaires pour « informer » les jeunes, notamment en inscrivant l'étude des « sectes » dans les programmes d'instruction civique.
- La possibilité pour des associations militantes de se porter partie civile.
- L'instruction donnée aux procureurs de « combattre plus efficacement » les dangers du phénomène sectaire.
- Une campagne médiatique importante pour « informer » le grand public.
- La dissolution des organismes mis en cause « lorsque cela s'impose » car les « dissolutions systématiques et rapides pourraient avoir un fort effet dissuasif »

(...)

Le président de la commission était Alain Gest, son vice-président Jean-Pierre Brard. (...) Monsieur Gest déclara dans La Rue en septembre 1997 :

« Je suis favorable à la création d'un corps de magistrats, spécialisés dans le domaine sur le modèle de ce qui a été fait en matière de terrorisme », alors que M. Brard affirma dans Télérama le 31 Janvier 1996 : « C'est à la société de harceler les sectes et non l'inverse. Il faut créer un "délit de secte" ».
En 1998, Jean-Pierre Brard « proposa un amendement au projet de loi de finances pour 1999. L'amendement autorisait l'administration fiscale à utiliser le numéro de Sécurité sociale (appelé NIR : numéro d'inscription au répertoire national d'identification des personnes physiques) grâce auquel chaque Français est identifié de manière unique. »

La suggestion de Brard fut vivement dénoncée comme une grave atteinte aux libertés.

En 1999, une nouvelle Commission parlementaire est formée. Dans son rapport, elle épingle l'Église de scientologie, la Soka Gakkai, l'Antiquus Mysticusque Ordo Rosae Crucis (l'ordre de la Rose-Croix), Sukyo Mahikari, l'Église néo-apostolique, l'Église de l'Unification, Dianova, l'Association du Vajra triomphant (Mandarom) et l'anthroposophie (les écoles Steiner). Lorsque le rapport, qui inclut une mise-à-jour de la liste des « sectes », est publié dans les médias, une plainte pour diffamation est lancée contre le président de la Commission parlementaire, Jacques Guyard, par les représentants de l'anthroposophie. Le tribunal statue en faveur des plaignants, mais excuse Guyard sur base de sa « bonne foi » (??).

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Janine Tavernier en 1992
L'inclusion des écoles Steiner dans la listes des « sectes » donna lieu à une situation intéressante lorsqu'il fut révélé que les enfants de la présidente de l'UNADFI, Janine Tavernier, avaient été scolarisés dans des écoles Steiner. Tavernier démissionna de l'UNADFI en 2001 et fustigea l'association pour avoir dévié de sa mission d'aide aux victimes de sectes et s'être engagée dans une « chasse aux sorcières ». Dans la préface d'un livre écrit en 2006 par Serge Toussaint : Secte sur ordonnance : Les Rose-Croix témoignent, Jeanine Tavernier dénonce « ce flou, cette imprécision, [qui] font qu'aujourd'hui on est plongé dans la confusion la plus totale. Les choses étant ce qu'elles sont, certains voient des sectes partout. [...] ».

Elle déclare également dans une interview à Technikart :
« Si on fait du yoga, si on se soigne à l'homéopathie ou à l'acupuncture, on fait partie d'une secte. Je trouve cela extrêmement grave parce qu'on doit avoir une grande ouverture et accepter les médecines parallèles sans juger ni cataloguer. De plus, on se sert du phénomène sectaire pour dénoncer et créer des rumeurs. En gros, si on en veut à son voisin, on l'accuse d'appartenir à une secte. »
Voilà qui est extrêmement intéressant : un des membres d'une organisation nationale anti-secte qui décrit parfaitement les circonstances dans lesquelles Sott.net a été dénoncé comme « secte » par un citoyen français. Mais il est vrai que les Français ont des antécédents en matière de dénonciation « capricieuse » d'innocents aux autorités fascistes.
Selon les historiens, un million de Français dénoncèrent leurs voisins aux nazis durant la Seconde guerre mondiale.

Mais, plus que des dénonciations de juifs, la plupart des trahisons résultaient de querelles mesquines entre voisins ou membres d'une même famille.
Janine Tavernier déclare également :
« J'ai toujours été sensible aux risques de dérapage que les ADFI elles-mêmes auraient pu commettre. [...] J'ai été choquée un jour lorsque j'ai entendu une personne très impliquée dans la lutte contre les sectes dire avec beaucoup de conviction : "Il faut éradiquer l'idée de Dieu". »
Le Dr Jean-Marie Abgrall, mentionné plus haut, est psychiatre, criminologue, spécialiste en médecine légale et « expert » désigné sur la base de sa prétendue connaissance du fonctionnement des « sectes ». Il a écrit plusieurs livres sur le sujet, et s'est en particulier intéressé à la scientologie et à l'OTS. Il semble également avoir adopté et promu les idées délirantes du colonel Morin sur le « lavage de cerveau ».

En 1995, au cours d'une émission télévisée étrangère, Abgrall déclarait :
« Si quelqu'un de ma famille était pris dans une secte, je pense que j'agirais comme Rambo : je prendrais un fusil mitrailleur, j'irais dans la secte, je prendrais mon parent, je l'emmènerais avec moi et je tuerais tous ceux qui m'interdiraient de l'attraper »
et :
« On ira f. . . la m... dans ces antres de mort que sont les sectes. Flanquer en l'air les restaurants macrobiotiques, les centres Krishna et autres. A ce moment là, les pouvoirs publics y prêteront peut-être plus d'attention. »
Abgrall cessa apparemment ses activités de « chasse aux sectes » suite aux révélations selon lesquelles il avait reçu 45 600 euros pour une mission d'audit réalisée en 2001 auprès de Landmark Education, organisation qui - dommage pour lui - avait été classée comme « secte ».

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Jean-Marie Abgrall
About-Picard - une loi fasciste dans la France « démocratique »

Dans la foulée de la Commission parlementaire sur les sectes de 1995 (et des efforts de l'UNADFI, du CCMM et de gens comme Alain Vivien pour terroriser la psyché française avec l'idée des « sectes dangereuses omniprésentes »), la loi About-Picard est votée en 2001.

Pour incroyable que cela puisse paraître, la France est le premier pays d'Europe occidentale à avoir passé outre les droits de l'homme en créant une loi statuant qu'un individu pouvait être emprisonné pour « mauvaises croyances ». À la suite du vote de la loi anti-secte About-Picard le 30 mai 2001 (avec seulement 3% des députés présents), Catherine Picard (co-auteure du projet de loi) déclara aux médias que cette loi visait les groupes de nature « spirituelle, ethnique et philosophique » . Autrement dit, les minorités, qu'elles soient raciales, religieuses ou philosophiques, étaient directement visées. Picard déclara que la France était « leader » en la matière. Depuis lors, les inquisiteurs modernes français tentent de répandre leur intolérance sur toute l'Europe via une organisation appelée FECRIS (Fédération Européenne des Centres de Recherche et d'Information sur le Sectarisme).

Dans une interview pour CBN News en 2002, Picard révéla sa pathologie (et/ou son ignorance) au grand jour en déclarant :
« Le prosélytisme n'est pas autorisé par le gouvernement français. Lorsque les groupes religieux parlent d'avoir le droit de faire du prosélytisme - les autorités locales peuvent autoriser de telles activités mais, en réalité, de telles pratiques sont illégales. »
Pour une femme politique française, Madame Picard a une très faible compréhension des principes fondamentaux de la loi française, en particulier de la Constitution de la Ve République (1958), qui déclare :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »
Selon l'article 2 de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État, la République laïque française « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » L'article 1 assure la « liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes » . Bien sûr, le paradoxe inhérent à la version française de la « laïcité » est que, si l'État français a pour mission de défendre la liberté de ses citoyens, il doit aussi protéger leur liberté religieuse , qui inclut ce qu'on pourrait qualifier de « radicalité religieuse ». Comme le souligne l'expert en sociologie des religions Danièle Hervieu-Léger dans son livre La religion en miettes ou la question des sectes :
« Dans une société de liberté, le droit à la radicalité religieuse doit être défendu avec autant de fermeté que le droit de changer de religion ou de n'en professer aucune. Un individu doit pouvoir choisir librement de vivre pauvre, chaste et obéissant, de se donner un maître spirituel ou de se cloîtrer pour la plus grande gloire de Dieu sans courir le risque d'être placé sous tutelle pour faiblesse mentale et inadaptation sociale.... La régulation du pluralisme religieux contemporain ne peut pas consister dans la labellisation étatique des manifestations s'inscrivant dans un espace officiel de la religion correcte. Elle doit se limiter, par définition, à assurer la liberté d'expression de ces manifestations dans le respect strict du droit. »
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Catherine Picard – législatrice fasciste
Selon Human Rights Without Frontiers, la « loi About-Picard approuvée par le Sénat signifie que le gouvernement sera entièrement libre de dissoudre et d'interdire toute association impopulaire et toute association qu'il désapprouve. » Il pourra décréter la dissolution de tout groupe lié à ladite association, dans le cas où un dirigeant de ce groupe aurait fait l'objet d'au moins une condamnation. La FECRIS a expliqué que la loi About-Picard était fort utile, parce qu'elle permettait la dissolution immédiate d'une supposée « secte » et, par là, évitait la nécessité d'une procédure légale au tribunal. Cela explique pourquoi les autorités françaises sont si avides de trouver l'unique « infraction » - n'importe laquelle fera l'affaire - contre Sott.net/QFG, ce qui leur fournirait ce dont elles ont besoin légalement pour nous faire mettre la clef sous la porte sur le prétexte que nous sommes une « secte », sans jamais avoir à fournir la preuve de cette allégation. En bref, il s'agit tout bonnement de censure via des moyens détournés ou sur le prétexte de « lutte contre les sectes ».

Voilà comment ça marche : des groupes comme l'UNADFI peuvent suggérer au procureur d'ouvrir un dossier demandant la dissolution d'une association qu'ils considèrent être une « secte ». Dans son analyse de cette loi, le Centre pour l'étude des nouvelles religions (CESNUR) rapporte que l'article 22 du Chapitre VI de la loi About-Picard
est l'une des clauses les plus dangereuses du texte de loi, puisqu'il permet à des associations anti-sectes privées de se constituer partie civile lors de procès contre des « sectes », en tant que représentants de soi-disant « victimes » endoctrinées (même si ces dernières ne rêveraient jamais de confier le soin de les représenter à ces associations - mais puisqu'on considère qu'elles sont été endoctrinées, leur avis ne compte pas), et de récolter les dommages et intérêts. Les députés anti-secte ont expliqué très clairement que le nombre de procès contre des « sectes » en France, et cela en dépit de plusieurs années de propagande, était très bas. Apparemment, les procureurs sont rarement enthousiasmés par les campagnes anti-secte. Le remède est d'encourager les mouvements anti-secte à prendre eux-mêmes l'initiative.
La loi anti-secte de 2001 ne définit aucun nouveau crime lié aux « mouvements sectaires », parce que tous les crimes possibles ayant été, ou qui pourraient être, commis par une « secte » sont déjà punissables par les lois en vigueur. Le problème de la loi About-Picard est qu'elle permet l'établissement de groupes à la sauce « inquisition » financés par l'État et chargés de « prévenir et de réprimer » les prétendus « mouvements sectaires » - la définition d'un « mouvement sectaire » étant largement ouvert à interprétation, et donc aux abus de la part d'individus ayant des « intérêts particuliers ».

Bref, la loi About-Picard vise les « sectes » tout en admettant être incapable de définir une « secte », et transforme la notion extrêmement vague de « déstabilisation mentale » en délit.

Intérêts particuliers ? Voici la MIVILUDES

En 2002, Alain Vivien démissionne piteusement de la MILS, et l'organisation elle-même est démantelée, pour être immédiatement remplacée par la MIVILUDES. Coïncidence (ou pas), le siège de la MIVILUDES se situe 66 rue Bellechasse à Paris.

La MIVILUDES - La Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires - a été créée par décret présidentiel le 28 novembre 2002. Le mandat de cette agence gouvernementale est :

- d'observer et d'analyser les mouvements perçus comme constituant une menace à l'ordre public ou violant la loi françaises

- de coordonner la réponse appropriée

- d'informer le public des risques potentiels

- d'aider les victimes à recevoir de l'aide

Une noble cause, en apparence. Mais « le diable est dans les détails », comme on dit...

Police de la Pensée

Lorsqu'il annonça la création de la MIVILUDES, le gouvernement français reconnut que son prédécesseur, la MILS - qui elle-même succédait depuis le 7 octobre 1998 à l'Observatoire interministériel sur les sectes fondé le 9 mai 1996 - avait fait l'objet de critiques à l'étranger en raison de certaines actions pouvant être interprétées comme contraires aux libertés religieuses. Apparemment, c'est la raison principale pour laquelle la MIVILUDES a remplacé la MILS.

En dépit de sa mission avouée, la MIVILUDES (tout comme son prédécesseur) s'est déjà bâti la réputation d'épingler des individus et des groupes qui, d'après ses critères, entretiennent et expriment les « mauvaises croyances ». Bien que la MIVILUDES (et la loi About-Picard sur laquelle elle s'appuie) propose une définition assez floue du concept de « mauvaises croyances », nous pouvons conclure que, en ligne avec sa mission qui est « d'observer et d'analyser les mouvements perçus comme représentant une menace à l'ordre public », entretenir une « mauvaise croyance » en France constitue en soi une menace à l'ordre public.

On peut lire dans le rapport 2008 de la MIVILUDES :
Une répression de la part de l'Etat est donc nécessaire si un certain nombre de critères doivent être satisfaits.
- Une ou plusieurs personnes commencent à croire en certaines idées qui s'écartent de celles généralement acceptées par la société.
« croire en certaines idées qui s'écartent de celles généralement acceptées par la société » étant un euphémisme assez long pour désigner le fait d'entretenir les « mauvaises croyances ».

Jusqu'à la création de la MIVILUDES, les critères pour obtenir le statut de « secte » se limitaient à :

- la déstabilisation mentale
- le caractère exorbitant des exigences financières ;
- la rupture induite avec l'environnement d'origine ;
- les atteintes à l'intégrité physique ;
- l'embrigadement des enfants ;
- l'importance des démêlés judiciaires ;
- les troubles à l'ordre public ;
- l'éventuel détournement des circuits économiques traditionnels
- les tentatives d'infiltration des pouvoirs publics.

Après la création de la MIVILUDES, les critères suivants furent ajoutés :

- la menace d'atteinte à l'ordre public ;
- des conditions de vie déstabilisantes ;
- les atteintes à des personnes en état de faiblesse et d'ignorance ;
- la sujétion mentale conduisant à des actes ou à des abstentions préjudiciables ;
- le refus des autres et l'isolement dans un groupe ;
- la violation des principes fondateurs de la République ;
- le non-respect des conventions internationales ratifiées par la France.

Nonobstant la nature ridiculement vague de la plupart de ces « critères » et le fait que la plupart des gouvernements et grosses sociétés utilisent ces méthodes depuis des siècles, les deux derniers critères ajoutés par la MIVILUDES sont particulièrement hallucinants. Les actions de la MIVILUDES et de toutes les autres organisations anti-secte française sont nettement en violation directe des principes légaux de la République française, et plus particulièrement de la Constitution (comme nous l'avons déjà souligné). Idem pour le « non-respect des conventions internationales ratifiées par la France ». Par exemple, comment appelle-t-on cela, déjà ? Ah oui ! La Déclaration universelle des droits de l'homme ?!? Ratifiée à Paris le 10 décembre 1948. Vous vous rappelez ? C'est celle qui garantit « le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion » . Celle qui garantit « la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites. » Ça ne vous dit rien ? C'est trop vieux ? Que diriez-vous de quelque chose de plus récent alors ? Comme la Déclaration de l'ONU du 25 novembre 1981 sur l'élimination de toutes formes d'intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction, et dont la France est un des signataires. Les chasseurs de sorcières de la MIVILUDES doivent bien se rappeler ce bon vieil article 5, non ?
« Les parents ou, le cas échéant, les tuteurs légaux de l'enfant ont le droit d'organiser la vie au sein de la famille conformément à leur religion ou leur conviction et en tenant compte de l'éducation morale conformément à laquelle ils estiment que l'enfant doit être élevé. »
Ah, mince ! L'ONU est peut-être trop international ! Bon OK, alors quid de la Convention européenne des droits de l'homme ?

Allez quoi, tout le monde connaît l'Article 2 du Protocole additionnel :
« L'État, dans l'exercice des fonctions qu'il assumera dans le domaine de l'éducation et de l'enseignement, respectera le droit des parents d'assurer cette éducation et cet enseignement conformément à leurs convictions religieuses et philosophiques. »
Il y a plus, mais nous n'insisterons pas sur ce point. Ce que nous aimerions savoir, c'est si la MIVILUDES, le CCMM, la FECRIS, l'UNADFI et le gouvernement français pensent que leur prétention au droit d'enlever les enfants de témoins de Jehovah constitue une « violation des principes fondateurs de la République » , ou si elle relève du « non-respect des conventions internationales ratifiées par la France. » Parce que si c'est le cas, alors tous ces clubs chasseurs de sectes français sont, selon leur propre définition, des sectes en puissance ! Vous parlez d'une bande d'hypocrites psychopathiques !

Mais revenons à nos moutons.
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L'ancien président de la MIVILUDES, Jean-Michel Roulet, espion professionnel et chasseur de sectes
Le premier président de la MIVILUDES, Jean-Louis Langlais, prend sa retraite en 2005 et est remplacé par Jean-Michel Roulet. Roulet a assuré plusieurs postes importants au sein des Renseignements français et de la Défense. Bien qu'il ait activement participé aux enquêtes et à la répression des « sectes » en France pendant plusieurs années, sa nomination à la tête de la MIVILUDES - en apparence, une organisation dédiée à la protection contre les excès des religions minoritaires et des praticiens de santé alternative - peut paraître étrange... jusqu'à ce que nous réalisions que Roulet était Conseiller pour les affaires intérieures et de sécurité à l'époque du « suicide collectif » du Vercors associé à l'OTS en 1995. Nous reviendrons plus en détails sur cette affaire.

Après sa nomination, Roulet déclara à l'AFP que, en tant que président de la MIVILUDES, il voulait aider les victimes de « sectes » à dénoncer ceux qui les avaient escroquées. Cette position marquait un changement d'orientation dans l'organisation qui, jusqu'alors, avait opté pour une approche plus sociologique au supposé « problème sectaire ». Cette nouvelle approche entraîna la démission de certains membres de la MIVILUDES, dont Nathalie Luca, chercheuse au CNRS, chargée de recherche au Centre d'études interdisciplinaires des faits religieux de l'EHESS. Dans sa lettre de démission, Luca expliqua qu'elle refusait d'être liée « à un prévisible durcissement de la position de la Miviludes. » Un autre chercheur au CNRS, Sébastien Fath, refusa également de participer, arguant que la présence d'un seul sociologue (lui-même) à la MIVILUDES n'était qu'un geste pour la forme.

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Tom Cruise et Sarko en 2004
Da façon prévisible, la co-auteure de la loi fasciste About-Picard et présidente de l'UNADFI, Catherine Picard, n'était pas du même avis que Luca, et déclara que la MIVILUDES était trop timorée et ne remplissait plus son rôle, « se bornant à communiquer une fois par an un rapport sur l'air de Tout va très bien ». Elle affirma que certains membres du gouvernement Villepin, en particulier Nicolas Sarkozy, « s'affichent comme favorables aux sectes ». Picard n'a pas tort ici, à vrai dire. Après tout, c'est bien Nicolas Sarkozy qui accueillit chaleureusement l'ambassadeur de la scientologie, Tom Cruise, en 2004. Au cours du procès intenté contre la scientologie en 2009, le parquet requit la dissolution de l'organisation. Mais une loi passée (sans débat) le 12 mai 2009 abrogea une disposition précédente qui autorisait la dissolution d'une société coupable d'escroquerie. En bref, sous Sarkozy, l'Église de scientologie peut respirer et poursuivre ses activités frauduleuses en France. Les praticiens de santé alternative, les agriculteurs biologiques et autres groupes qui œuvrent pour le bien commun sont quant à eux toujours fermement dans le collimateur des « chasseurs de sectes ».

Le bruit des bottes

Vous serez peut-être surpris (ou pas) d'apprendre que la MIVILUDES et les groupes et associations anti-secte œuvrant pour « la protection des familles » ont à leur disposition une unité de police exclusivement chargée d'enquêter sur ce qu'ils appellent les « dérives sectaires ». La CAIMADES - cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérive sectaire - est la première « police anti-secte » au monde. Sa création fut annoncée par le commandant Bernard Malfay, de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP), lors du premier séminaire de la MIVILUDES, le 26 novembre 2009 à Lyon.

La CAIMADES ne compte dans ses rangs que six fonctionnaire (à temps plein) de police et de gendarmerie, mais ces derniers ont les moyens de mobiliser des effectifs et des ressources au niveau local, une fois qu'une « cible » a été localisée. Armée d'une « checklist » servant à déterminer quels cas tombent sous le coup de sa mission extrêmement vague consistant à dépister et traquer « l'emprise mentale », la CAIMADES a organisé de nombreuses descentes de police pour le compte de la MIVILUDES.

Le rapport 2009 de la MIVILUDES cite Brice Hortefeux (à l'époque ministre de l'Intérieur), l'un des nombreux charmants personnages officiant dans les hautes sphères en France. Sans surprise, Hortefeux est un ami et allié de longue date de Nicolas Sarkozy. En juin 2010, il est condamné à 700€ d'amende et 2000€ de dommages et intérêts pour injure raciale contre un activiste de l'UMP d'origine algérienne. L'incident en question :
Une participante : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière".

Brice Hortefeux : "Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C'est pas du tout ça."

(Rires de l'assemblée)

Une participante: C'est notre petit Arabe.

Brice Hortefeux : "Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes. Allez, bon courage..."
Voilà pour vous donner une petite idée du genre de personnages qui dirigent le « ministère militarisé de la moralité et de la normalité » en France aujourd'hui. Dans une annexe au rapport 2009 de la MIVILUDES, Hortefeux décrit l'organisation et le rôle de la CAIMADES, l'unité de police spéciale « anti-sectes » créée pour donner du « mordant » à la MIVILUDES :
Les services de la DGPN (DCSP/SDIG) ont produit une étude générale sur les nouvelles thérapies (déjà envoyée à la mission). Ce même service a poursuivi son travail de recueil d'information et de renseignement à des fins opérationnelles notamment en direction des services d'enquête, grâce à un réseau de référents départementaux au sein de chaque service départemental. Ce travail est notamment destiné à alimenter la Cellule d'Assistance et d'Intervention en Matière de Dérives Sectaires (CAIMADES), groupe spécialisé dans ce domaine et nouvellement créé au sein de l'Office Central de Répression des Violences aux Personnes (OCRCVP) à la DCPJ.

Au sein de la DCPJ, l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP), créé par la décret du 6 mai 2006, s'est vu confier la lutte contre les dérives sectaires constitutives d'infractions pénales. Jusqu'au 1er septembre 2009, un des groupes d'enquêtes criminelles de ce service était spécialement chargé de centraliser les informations et de traiter les dossiers judiciaires relatifs à cette matière. À la suite des deux circulaires des 25 février 2008 et 23 janvier 2009, le ministre de l'Intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, rappelant aux préfets l'arsenal juridique disponible pour lutter contre les dérives sectaires en les engageant à mener une action coordonnée en la matière, a fixé des orientations précises en matière de lutte et a souhaité donner une nouvelle impulsion à l'action des différents services de l'État.

L'objectif principal de cette cellule est notamment de favoriser l'application des dispositions de la loi About-Picard du 12 juin 2001 (art. 223-15-2 du code pénal) relatives à la sujétion ou à l'emprise mentale, permettre la réunion des éléments formels de nature à caractériser ces notions et de faire ressortir les éléments constitutifs des infractions pénales. À ce titre, elle a à sa disposition des services territoriaux de police et de gendarmerie pour leur apporter une assistance soit méthodologique (formation, partage d'expérience, analyse de situation...) soit opérationnelle. Ces interventions peuvent prendre la forme de conseils, d'avis d'expert aux fins d'évaluer l'éventuelle qualification judiciaire des plaintes enregistrées ou des renseignements recueillis.

La cellule a vocation à favoriser la mise en œuvre de techniques spécifiques dans la conduite des investigations relatives à des faits susceptibles de constituer des dérives sectaires. Elle est également en mesure d'intervenir seule ou en co-saisine avec les services initialement saisis dans le cadre d'une enquête judiciaire. Les experts associés à la cellule agissent lors de ces procédures judiciaires, sous couvert de réquisitions du parquet ou de commissions rogatoires du juge d'instruction. Il est certes souhaitable que la cellule intervienne aux côtés des enquêteurs dès le début d'une enquête, mais son assistance peut être obtenue à n'importe quelle phase de l'enquête et en particulier lors des interpellations et durant les gardes à vue. Le concours, en marge de l'enquête, d'experts est possible et de nature à permettre une meilleure prise en charge d'adeptes ou de mineurs lorsque la situation l'exige. L'implantation de la CAIMADES comme une entité de l'OCRVP lui permet également de bénéficier des capacités opérationnelles de l'ensemble des services centraux et territoriaux de la police judiciaire.
Pour vous donner un exemple des activités de la CAIMADES, le 22 février 2011, sur l'initiative de la MIVILUDES et à la suite de soupçons fantaisistes d'« activité potentiellement sectaire », 70 policiers assistés de la CAIMADES ont fait une descente dans un « Centre d'enseignement biodynamique » à Nyons, interrompant un stage destinés aux personnes manquant de confiance en elles. Quatre personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue, dont le directeur du centre, un ancien physiothérapeute de 53 ans. Mais voyez-vous, la plainte initiale a été transmise à Paris via la branche locale d'un mouvement anti-secte.

Le CICNS a rapporté l'incident :
Sur un signalement de la MIVILUDES, 70 gendarmes, avec la participation de la cellule d'assistance et d'intervention en matière de dérives sectaires (CAIMADES), ont envahi un centre de développement personnel intitulé « Centre d'enseignement de biodynamisme » le mardi 22 février à Nyons, dans la Drôme, alors qu'un stage était en cours, et placé quatre personnes en garde à vue.
Sur quels soupçons ? « Une activité potentiellement sectaire » et « avoir fait payer de façon onéreuse des stages » (500 € par semaine) rapportent les médias. Hervé Machi, secrétaire général de la MIVILUDES, ajoute, avec une conjugaison de verbe révélatrice : « Selon les éléments recueillis en 2009, la créatrice du centre semblait exercer une emprise mentale sur les stagiaires, avec rupture familiale et professionnelle ». Les voisins, eux, qualifiaient les membres de ce Centre de « gens calmes et discrets ». Selon un des stagiaires sur les lieux au moment de l'assaut : « Nous avons été traités comme des criminels ! ».
Bilan des faits : zéro. Une nouvelle fois, des gens « calmes et discrets » autour desquels planent des rumeurs ineptes concoctées par la MIVILUDES subissent l'assaut violent de dizaines de gendarmes débarquant chez eux pour les arrêter. Selon l'avocat de la directrice du centre : « Tout dans ce dossier me semble disproportionné ».
Le CICNS relève depuis quelques années la multiplication de ces descentes militaires brutales dans des minorités spirituelles (voir assaut sur les minorités spirituelles), sur la base de dénonciations généralement calomnieuses dans un climat de chasse aux sorcières entretenu par la MIVILUDES et les associations antisectes.
Face à cette débauche répressive arbitraire, plusieurs minorités spirituelles, thérapeutiques ou éducatives se préparent à porter plainte contre la MIVILUDES. Notre travail d'information ne suffisant plus à remédier à cette orientation catastrophique du gouvernement sur les questions de « sectes », le CICNS soutiendra leur action.
Ce genre de descentes orchestrées par la MIVILUDES et les mouvements anti-secte ne sont effectivement pas nouvelles. En octobre 2009, le « Moulin des Vallées », un paisible monastère œcuménique d'Ille-et-Vilaine, avait également été visé :
Le Moulin des Vallées a été fondé en 1999 dans le département de l'Ille-et-Vilaine en France. Il se présente comme un monastère œcuménique, inspiré par André Chouraqui, qui a grandement contribué à édifier ce lieu, où l'on peut « trouver un peu de silence, un répit, pour une réflexion ». Il rassemble environ 70 praticiens de santé diplômés autour de l'enseignement du philosophe Frère Abel.

« Descente de la MIVILUDES »

Le mardi 13 octobre 2009, les résidents du monastère ont reçu une visite inattendue, en tous cas non sollicitée, qui s'inscrit dans la politique antisectes française, c'est-à-dire de manière classique au-delà de la loi, des règles de bienséance voire de déontologie journalistique. Le courrier envoyé par quelques-uns des résidents au Préfet de leur département résume leur situation (reproduit avec leur autorisation) :

Le point de vue des résidents

Monsieur le Préfet,
Nous étions présents au Monastère Œcuménique et Laïc du Moulin des Vallées, le mardi 13 octobre, lors de la visite de la MIVILUDES, que nous avons perçue comme extrêmement violente, une véritable « descente » ainsi que l'a définie la journaliste d' « Aujourd'hui en France », Madame Anne-Cécile Juillet, dans son article du vendredi 16 octobre.
Avec le recul, un sentiment d'avoir été pris à la gorge, d'avoir été abusés, demeure. Nous avons assisté, médusés et impuissants, à cette intrusion ahurissante :
Nous ressentons un tel procédé comme un viol, tant cette descente de la MIVILUDES fut brutale. Nous étions abasourdis que de tels procédés soient de mise au nom de la commission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires.
Nous avons subi le feu ininterrompu de questions auxquelles nous nous sommes attachés à répondre sur la qualité alléguée par Monsieur Fenech, et nous avons été particulièrement choqués par les insinuations sectaires qu'il a proférées, nous coupant la parole à tout instant.
Nos réponses n'ont pas reçu le moindre crédit : nous étions jugés et condamnés d'avance.
En effet, par une succession d'assimilations, d'insinuations et d'inexactitudes, notre choix de vie a été dénigré et comparé à des mouvements dont les principes sont en opposition complète avec nos valeurs.
Pourquoi Monsieur Fenech qui agissait en qualité d'officier ministériel était-il accompagné de journalistes pour mener une enquête officielle ?
Nous pensions avoir devant nous de véritables enquêteurs, souhaitant approfondir ce qui se vit en notre Monastère et, de cette visite éclair, nous gardons le sentiment d'avoir été bernés, floués dans notre bonne foi.
Voici une succession de faits qui semblent merveilleusement bien s'agencer :
1. Mardi 13 octobre 09 : « Descente » de Monsieur Fenech et son équipe au Monastère Œcuménique et Laïc du Moulin des Vallées suite à une tentative échouée d'intrusion dans un autre lieu présupposé sectaire.
2. Jeudi 15 octobre 09 : Débat sur l'infiltration des sectes dans la médecine, à l'Assemblée Nationale, présenté par Madame Picard qui, suite à la loi surprise permettant la non condamnation de la scientologie, n'avait visiblement plus rien « à se mettre sous la dent ».
3. Jeudi 15 octobre 09 : Visite d'un photographe engagé par « Aujourd'hui en France » pour prendre des photos du lieu.
4. Jeudi 15 octobre 09 : Fax envoyé au directeur du journal « Aujourd'hui en France » lui demandant de nous soumette l'article avant parution ; ce qui nous a été refusé.
5. Vendredi 16 octobre 09 : Parution de l'article dans « Aujourd'hui en France » qui assimile les résidents du Moulin des Vallées aux membres d'une secte, établissant un rapprochement injurieux avec les dérives inquiétantes de la scientologie.
Dans cet article, l'agencement des photos conduit à une image suggestive négative : « Brocéliande » - « soucoupe volante » - « Barbu » - « légende relatant le suicide d'une personne et laissant penser que c'est sa prétendue appartenance à notre Monastère qui en est l'origine ». Ce que l'enquête de police a démenti. De même, l'agencement des autres articles de cette double page induit une assimilation de notre Monastère aux mouvements sectaires.
6. Mardi 17 novembre 09 : Emission télévisée prévue « Prise Directe », programmée sous le titre « Disparitions inquiétantes », où serait inclus le reportage tourné pendant cette descente ! C'est en appelant France 2 que la journaliste Céline CRESPY, (présente avec son caméraman au Monastère le 13 octobre 2009), nous a informés de cela. Nous avons fait opposition à cette diffusion par lettres recommandées du 2 novembre 2009 1.
7. Et ensuite ?
Monsieur Le Préfet, nous sollicitons votre aide, pour comprendre comment Monsieur Fenech peut légalement s'introduire dans un monastère, sous couvert d'une enquête ministérielle, pour en réalité, aider des journalistes à réaliser un reportage non autorisé ?
Recevez, Monsieur le Préfet, nos salutations respectueuses.

En janvier 2010, le centre « Terre du Ciel » à Chardenoux (Saône-et-Loire) avait subi une perquisition par les troupes de la MIVILUDES.

Commentaire de Janine Tavernier, ancienne présidente de l'UNADFI, concernant cette descente :
« La principale préoccupation durant mon mandat de présidente de l"UNADFI, de 1993 à 2001, fut que la lutte contre les sectes ne devienne pas elle-même un vecteur de sectarisme. N'étant pas suivie par mon entourage associatif dans mes exigences déontologiques, j'ai donné ma démission de présidente de l'UNADFI en septembre 2001.La perquisition effectuée à Terre du Ciel ne fait que confirmer mes craintes. Face à de tels agissements, je tiens à apporter mon soutien à cette association qui mène, dans un esprit de liberté et dans le respect des personnes, des activités pour un progrès humain individuel et collectif. Est-il condamnable d'être hors de la "pensée unique". ? » Janine Tavernier (source : témoignages de soutien à Terre du Ciel)
Aucune « victime » de ces groupes n'a jamais pu être identifiée et aucune preuve de violation de la loi en matière d' « abus de faiblesse » ou de « déstabilisation mentale » n'a jamais pu être présentée.

Actuellement, les services de l'État au niveau départemental sont « encouragés » à « inviter » la MIVILUDES à venir sur place mener des enquêtes concernant des personnes ou groupes suspects. Déçu par le net manque d'intérêt dont font montre les autorités régionales pour les services inquisitoriaux offerts par la MIVILUDES, le sénateur Alain Aziani a récemment déposé un avis dans lequel il réclame un amendement qui rendrait obligatoires une communication continue et des rencontres régulières entre les autorités locales et la MIVILUDES, et ce
« même dans les départements où le phénomène sectaire est très limité. » Aziani fait aussi pression pour que la MIVILUDES « bénéficie de la même protection que celle dont bénéficient certaines autorités administratives indépendantes, telles que le Contrôleur général des lieux de privation, le Médiateur de la République et le Défenseur des enfants.
Ainsi les membres de la MIVILUDES ne devrait(sic)-ils pas pouvoir être poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés à l'occasion des opinions qu'ils émettent ou des actes qu'ils accomplissent dans l'exercice de leurs fonctions »
... qui consistent à garantir une conformité nationale avec le nouveau régime inquisitoire.

Cette dernière proposition a récemment été adoptée par l'Assemblée nationale :
C'est désormais officiel : la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires pourra en toute impunité dire tout ce qu'elle veut dans ses rapports annuels, sans que les personnes visées disposent d'un quelconque moyen de se défendre !

Envers et contre tout, l'Assemblée nationale vient d'adopter en lecture définitive la proposition de loi relative à la simplification du droit et à l'allègement des démarches administratives, dont l'article 134 prévoit cette immunité : « Les membres de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires ne peuvent être recherchés, poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en raison des opinions qu'ils émettent dans le rapport annuel remis au Premier ministre dans l'exercice de leurs fonctions. »
Sachant trop bien que ses recommandations violent les libertés religieuses garanties par les droits européen et international, la MIVILUDES recommande aux magistrats et aux fonctionnaires chargés de dossiers concernant des enfants de cacher que la raison de leur intervention est l'appartenance de leurs parents à un « mouvement » :

Guide 2010 de la MIVILUDES
Ne pas caractériser la situation de l'enfant ni tel élément isolé de « sectaire », ni évoquer la présence d'une « secte » pour justifier d'une action sociale ou administrative. [...] L'utilisation de termes tels que « secte », « sectaire » n'est généralement pas pertinente. Elle doit en tout état de cause être prudente et mesurée afin de ne pas invalider les actions à venir et mettre en porte à faux l'administration. [...]

Même si l'assertion paraît objectivement fondée, car il est notoire que certains enseignements sont plus exclusifs que d'autres quant à la voie possible de salut, plus exigeants que d'autres en matière de conversion et donc de prosélytisme, elle sera légitimement combattue en cas de recours, ce que ne manque pas de rappeler la Cour européenne des droits de l'homme.
C'est pour cette raison que le gouvernement français, via la MIVILUDES, a fait énergiquement pression aux niveaux européen et de l'ONU pour empêcher les recours d'appel disponibles aux personnes persécutées pour cause de croyances contraires à celles dictées comme la « norme » par l'État français.

Bien que légalement, la FECRIS soit une « Organisation Non Gouvernementale », elle est en fait entièrement financée par le gouvernement français. Ses efforts de lobbying - couronnés de succès - au niveau supranational ont valu à cette sinistre organisation le « statut consultatif » de la Commission permanente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, en mars 2005. En 2009, la FECRIS s'est également vue accorder par l'ONU le « statut consultatif spécial auprès de l'ECOSOC (Conseil économique et social) ». Ainsi, de manière typiquement psychopathique, cette organisation s'est-elle insinuée dans l'Union européenne et au sein de la structure législative de l'ONU en usant d'allégations hystérico-McCarthystes d'infiltration « sectaire » de tous les organes de l'État, dans le but de faire précisément ce dont elle accuse les autres : manipuler la législation à l'origine destinée à protéger les droits des citoyens, et en particulier, entraver les droits à la liberté de pensée, de conscience et d'association religieuse.

Une troublante obsession pour les enfants

L'actuel président de la MIVILUDES est Georges Fenech. Avant de se tourner vers la politique, Fenech était président de l'Association professionnelle des magistrats (APM), poste qu'il assure jusqu'à la dissolution de l'association en 1998. En 2000, il est reconnu coupable d'injure publique raciale à l'encontre d'un magistrat juif. Le 27 mars 2008, son élection comme député du Rhône est invalidée, « et il est sanctionné d'un an d'inéligibilité par le Conseil constitutionnel, en raison d'infractions au droit électoral liées à ses comptes de campagne. » Il s'apprêtait à faire appel, lorsque Sarkozy lui offre le poste d'Inquisiteur en chef à la MIVILUDES.

Fenech fait partie des 250 individus hauts-placés à avoir participé au premier séminaire de la MIVILUDES, à Lyon, le 26 novembre 2009 (lors de la création de la CAIMADES). Au cours de ce séminaire, on assura aux participants que les meilleurs experts psychologues du pays les assisteraient dans leurs efforts sisyphéens pour écumer le pays à la recherche de « dérives sectaires » et pour protéger des « millions » de petits Français des mauvaises croyances de leurs parents.

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Fenech (au centre) à l'affut des « sectes », en train de se payer du bon temps à Tahiti avec d'autres membres de la MIVILUDES
Galvanisé par la création de l'unité policière « anti-secte », le séminaire se conclut sur une note étrange mais révélatrice, lorsque Jean-Marie Bockel, alors secrétaire d'État à la Justice, compara les « dérives sectaires » à des « virus mutants » qui diffusent « sous des formes souvent insidieuses le poison de la manipulation des conduites humaines et des esprits, attentatoires à la dignité des personnes et aux libertés fondamentales ». Bockel cita les « nouveaux risques liés à l'utilisation notamment de l'internet » derrière la montée de ce « virus mutant » qui, dit-il, était analysée comme « une pathologie de la croyance sur fond d'individualisation et de dérégulation de la croyance », et appela de ses vœux un « renforcement de la coopération judiciaire européenne », « les grandes organisations à caractère sectaire ne connaissant pas de frontières. »

« Virus mutant » ? « Pathologie de la croyance » ? « Dérégulation de la croyance » ? Le charabia pseudomoraliste de Bockel aurait pu se passer de commentaire n'était l'important indice qu'il nous laisse avec cette affirmation sur le « risque » posé par « l'utilisation notamment de l'internet ». Nous avons déjà vu que la menace posée à la France - ses enfants, ses animaux de compagnie, etc. - par les « sectes » de toute forme et de tout poil était - pour faire dans l'euphémisme - extrêmement insignifiante. Alors comment expliquer ces mots au vitriol de Bockel, la persistance pathologique de conservateurs radicaux comme Fenech et les efforts ridiculement paranoïaques pour mettre en place des cellules hyper-compartimentées dignes de la Stasi, tout ceci afin de gérer un « problème » hypermédiatisé qui en réalité n'existe pas ?

Lorsqu'on analyse le discours anti-secte, un point ressort constamment : la justification principale des « chasseurs de sectes » pour sortir l'artillerie lourde est qu'ils « protègent les enfants ». Affirmer qu'un nombre considérable d'enfants sont en danger du fait de sectes est l'argument choc, celui qui permet à la MIVILUDES d'organiser des descentes de police à l'aube contre des groupes d'adultes consentants faisant leur truc dans leur coin et ne faisant de mal à personne. Sans le prétexte des « enfants en danger », ce genre de mesures seraient injustifiables. L'angle « enfance en danger » est par conséquent vital à la raison d'être des chasseurs de sectes. Mais même là, il leur faut manipuler (de façon non sectaire, bien évidemment) les chiffres.

Depuis sa nomination à la tête de la MIVILUDES, Fenech ne cesse de répéter qu'entre 20 000 et 80 000 petits Français sont « en danger » à cause des sectes. Notez toutefois que les chiffres « 20 000 à 80 000 enfants » ne sont pas une estimation. Non, Fenech se contente de lancer différents chiffres à différentes occasions. La source de ces chiffres étonnamment élevés est tout aussi alarmante que les chiffres eux-mêmes. À la Commission parlementaire sur les sectes de 2006, Emmanuel Jancovici, directeur du bureau anti-secte au ministère de la Santé, déclarait :
Si on reprend le seul groupe des Témoins de Jéhovah, on peut estimer aujourd'hui qu'au minimum 45 000 enfants ont des parents vivant dans ce contexte (...) Il doit y avoir plusieurs dizaines de milliers d'enfants, je dirais entre 30 et 40 000 qui appartiennent à d'autres groupes, je pense qu'on est entre soixante, et au plus bas, entre soixante et quatre vingt mille enfants aujourd'hui élevés dans un contexte sectaire.
Jancovici concluait cet intéressant exercice d'arithmétiques créatives par l'admission que :
La difficulté qu'on a et qu'on a dans toutes les affaires de sectes, c'est qu'on a très peu de plaintes.
Constatation reprise par des membres d'autres ministères gérant les dossiers sur l'enfance en danger, et qui, en ce qui concerne les enfants en danger du fait de « sectes », annoncent des chiffres dérisoires :
Jean-Yves Dupuis, Inspecteur général du ministère de l'Éducation nationale, a signalé que sur 19 000 signalements aux procureurs de la République, concernant des enfants qu'on estimait être en danger, lorsqu'ils ont demandé aux inspecteurs d'Académie quels étaient, parmi ces enfants en danger, ceux qui l'étaient à cause de mouvements « sectaires », « ils nous ont répondu qu'il y en avait huit. »

Et Thierry Xavier Girardot, directeur des affaires juridiques au ministère de l'Éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche a signalé que sur vingt-trois enfants déclarés être concernés par le phénomène « sectaire », il n'était « pas sûr qu'il y en ait un seul. »
Michel Rispe, Chef de bureau de l'entraide civile et commerciale internationale au ministère de la justice, a confirmé : « Il n'y a à ce jour aucun dossier ouvert, parmi les quelque cinq cents dossiers en stock, dans lequel il y ait des allégations d'appartenance "sectaire". »
Ce fait ne semble toutefois pas dissuader Fenech de poursuivre sa croisade :


Alors, qu'est-ce qui motive vraiment Fenech et ses cohortes ? Des membres de son propre gouvernement lui disent qu'il n'existe pas de menace sectaire tangible concernant les enfants (ou quiconque) en France, donc on peut raisonnablement exclure qu'il soit motivé par un « souci du bien-être des enfants ». Après tout, si Fenech était vraiment ce chevalier blanc, cet altruiste défenseur de l'enfance en danger qu'il prétend être, il devrait se réjouir que si peu de petits Français soient exposés à la « manipulation mentale » aux mains de minorités spirituelles et d'agriculteurs biologiques, non ? Au lieu de cela, il court dans tous les sens et annonce des chiffres farfelus à la télévision française ou à des médias comme Radio Vatican. D'ailleurs, ne serait-il pas logique pour un soi-disant défenseur des enfants de montrer un peu d'intérêt pour les nombreux scandales impliquant des membres hauts-placés du gouvernement (ou de l'Église) dans des affaires de pédophilie, des pratiques de type snuff movies (où l'enfant est tué lors du viol histoire d'augmenter le plaisir du pervers) et des réseaux de prostitution infantile ? Ces questions pourraient également amener à considérer une possible motivation sordide derrière le « placement » d'enfants par des groupes anti-secte dans le prétendu but de les « protéger » des « mauvaises croyances » de leurs parents.

Mais tenons-nous en à ce que nous pouvons prouver, du moins de manière indirecte, et posons la question : pourquoi les autorités françaises ont-elles adopté, via des organisations comme la MIVILUDES, la FECRIS, le CCMM et l'UNADFI, une approche excessivement militante au relatif non-problème des « sectes » en France ?
« La MIVILUDES crée des menaces artificielles afin de soutenir le mouvement anti-secte financé par l'État. [...] La MIVILUDES passe plus de temps à vilipender les sectes qu'à les étudier - manifestement dans la tentative de justifier sa propre existence. »

Le professeur Susan Palmer, sociologue canadienne et professeur au département des Études religieuses, Concordia University, auteur de The New Heretics of France, Minority Religions, la République, and the Government-Sponsored 'War on Sects'
Big Agro-Business, Big Pharma, Trafic d'armes et sectes suicidaires

Parmi les prétendus « mouvements sectaires » visés par la MIVILUDES dans leurs rapports annuels au Premier ministre figurent nombre d'agriculteurs biologiques et de praticiens de santé alternative. En effet, la MIVILUDES inclut dans sa liste d' « identifiants sectaires » la pratique de la médecine alternative et le fait de cultiver des aliments naturels, sans pesticides. L'inclusion de pratiques bénignes souvent bénéfiques pourrait paraître étrange à quiconque ignore que Fenech est aussi un membre fondateur de Momagri, un « think tank » créé en France en 2005 en tant que « Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture » et qui a pour but « de fournir des analyses objectives et des solutions concrètes aux problèmes agricoles internationaux clés d'aujourd'hui et de demain, afin de promouvoir une gouvernance mondiale de l'agriculture qui concilie le libre échange et la régulation. » « Momagri conduit des analyses approfondies sur la situation agricole mondiale, et il effectue des propositions concrètes et stratégiques, qui sont destinées aussi bien aux décideurs politiques et aux experts, qu'aux média et au grand public. »

En bref, Momagri est une boîte de lobbying pour l'Agro-Business qui fait pression auprès du gouvernement afin qu'il lève toutes les restrictions imposées aux cultures OGM. Et qui est la bête noire des producteurs de cultures OGM ? Les agriculteurs bio et ceux qui achètent bio (et ils sont de plus en plus nombreux).

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Qu'est-ce qui motive des hommes comme Georges Fenech ?
Le président de Momagri est Pierre Pagesse. Pierre Pagesse est aussi le président de Limagrain, une multinationale agricole (Le « Monsanto européen », en fait) qui, il se trouve, est spécialisée dans la production et la promotion de semences OGM.

Un autre membre fondateur de Momagri est le général Jean Pichot-Duclos (décédé en 2011). Certains des hauts faits de Duclos incluent :

- quelque temps passé à « Défense Conseil International », une société semi-étatique spécialisé dans le conseil et l'expertise militaires, et au sein de laquelle il a créé une cellule d'intelligence économique (INTELCO)

- contribution à un rapport intitulé « Intelligence économique et stratégie des entreprises » publié par le « Commissariat Général du Plan » (aujourd'hui renommé « Centre d'Analyse Stratégique »), une « institution française d'expertise et d'aide à la décision qui a pour mission d'éclairer le gouvernement dans la définition et la mise en œuvre de ses orientations stratégiques en matière économique, sociale, environnementale ou culturelle. »

- fondation de l'École de guerre économique hébergée par l'École supérieure libre des sciences commerciales appliquées

- animation de nombreuses conférence dont une en 2003 intitulée Le terrorisme islamique et la France.

Intéressant de retrouver ce genre de personnage parmi les membre fondateurs d'un groupe de lobbying multinational pour les OGM et l'Agro-Business. Mais on comprend facilement pourquoi les producteurs d'OGM voudraient recruter dans leur équipe un spécialiste en guerre économique secrète, ainsi que le big boss de « l'institut national pour la diabolisation des agriculteurs bio épinglés comme sectes » (alias Fenech).

Un des autres membres fondateurs de l'organisation promotrice d'OGM alias « Momagri » est Renaud Leblond. Journaliste à L'Express de 1988 à 1996, Leblond rejoint ensuite le cabinet du secrétaire d'État à la recherche, François d'Aubert. Leblond rejoint également Limagrain en 1997 en tant que chargé de mission en biotechnologies. En 2009, il écrit un livre : Le pouvoir des sectes. 13 ans plus tôt, en mars 1996, il avait collaboré à un livre sur l'OTS écrit par Jean Vuarnet - dont la femme et le fils figurent parmi les 16 victime abattues et incinérées dans le Vercors en décembre 1995.

Cette petite « convergence d'intérêts » a été remarquée par l'essayiste Sylvie Simon, qui souligne que l'intérêt de Fenech pour l'Agro-Business et son intérêt pour la chasse aux sorcières vont main dans la main :
Certains se sont étonnés de découvrir dans le dernier rapport de la Miviludes le nouveau cheval de bataille de cette dernière : le prétendu danger des « nutritionnistes », un phénomène qui « peut faire énormément de victimes » selon elle. D'autant plus dangereux que ces nutrionnistes progressent à l'aide de « microgroupes ». On comprend mieux lorsque l'on sait que le président de la Miviludes, M. Georges Fenech, déjà surmené par ses multiples casquettes, fait partie des fondateurs de Momagri, Mouvement pour l'organisation mondiale de l'agriculture, un groupement d'intérêts privés créé en 2005 par les grandes firmes agro-industrielles, des producteurs de semences, des banques et des labos. À Momagri, on parle beaucoup d'une nouvelle régulation mondiale, ce qui sous-entend un maintien et une orientation judicieuse des subventions.
La duplicité flagrante de Fenech dans son rôle de persécuteur des gens qui préfèrent manger sainement plutôt qu'ingurgiter les « frankenfood » que ses potes de l'agro-alimentaire veulent imposer à tous a également été soulignée par un autre internaute :
Quel est le plus grand danger pour les groupes agro-alimentaires comme MONSANTO ou LIMAGRAIN ?
Tous les mouvements qui prônent la nourriture saine, le bien être, les produits naturels sans OGM, les médecines douces ou alternatives.
Donc pour faire court : les gens sains deviennent dangereux aux yeux de l'industrie agro-alimentaire.
La solution est très simple : demander à Georges Fenech de faire passer ces gens-là pour des dangereux gourous ou pour des sectes, faire faire un livre sur les sectes écrit par Renaud Leblond qui a travaillé chez Limagrain et vous avez une campagne très orchestrée par des groupes agro-alimentaires, relayée par des groupes de presse comme Lagardere ( Paris-Match ) où l'on retrouve l'incontournable Renaud Leblond.
Comme par un fait étrange, lorsque la collusion entre Fenech et Momagri fut révélée sur Internet en 2010, son nom disparut rapidement du site de l'organisation.

Autre co-fondateur de Momagri : Pierre Fabre, fondateur et président des Laboratoires Pierre Fabre, une firme pharmaceutique multinationale basée à Castres qui vante sa présence dans plus de 130 pays.

Les liens étroits de Fenech avec l'ancien régime totalitaire de Ben Ali en Tunisie ont contribué à ouvrir la voie à son compatriote de Momagri :
Ce n'est pas pour rien que l'un de ceux qui fondent le Momagri avec Fenech n'est autre que Pierre Fabre, Fondateur et Président-directeur général des Laboratoires Pierre Fabre. Et Pierre Fabre a jeté son dévolu sur la Tunisie dès 2005. Il s'agit d'implanter le laboratoire dans le pays en l'associant avec la Siphat (Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie) qui détiendra seulement 35% des parts tandis que Pierre Fabre en détiendra 65. Ce rapprochement sera fait dès 2005. La première unité de cette fusion au business plan ambitieux sera inauguré en 2008 par le Ministre de la Santé Publique tunisien M.Mondher Zenaïdi (comme dit plus haut, bonne relation de Georges Fenech et de Madame Bachelot), et M.Manuel Serdan, directeur du Patrimoine du groupe Pierre Fabre, en présence de M. Serge Degallaix, ambassadeur de France, et du gouverneur de Ben Arous.
Avec la MIVILUDES, Fenech et ses copains de l'Agro-alimentaire et de Big Pharma aux commandes, vous aurez droit à une petite pilule dans votre assiette d'OGM. Merveilleux non ?!

À ce stade, nous n'avons pas été étonnés d'apprendre que début 2007, Fenech avait également contribué à faire passer en force un amendement relatif à l'obligation vaccinale à l'Assemblée nationale, contre l'avis du président de la Commission des lois. « Les vaccinations sont obligatoires, mais, suivant la vaccination, les pénalités ne sont pas les mêmes. Nous proposons de frapper des mêmes pénalités tous les refus de vaccination, c'est-à-dire six mois d'emprisonnement et 3 750 euros d'amende. »... tout ça grâce aux efforts de lobbying de Fenech.

Jetez un œil à cette fiche d'information publiée sur la page d'accueil du site de la MIVILUDES :

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© MIVILUDES
« Des personnes ou des organisations cherchent parfois à profiterde la fragilité des personnes atteintes d'un cancer. Elles leur proposent des méthodes de traitement non validées scientifiquement qui peuvent être dangereuses. »
Eh bien, on peut dire que ça décrit à peu près tous ceux qui sont liés à l'industrie de la mort qu'est Big Pharma
Si vos interlocuteurs dénigrent les traitements classiques ou vous conseillent de les arrêter
Traduction : La chimiothérapie est la seule solution parce que « c'est nous qu'on le dit » ! Il n'y a pas d'autre méthode - ignorez les millions de témoignages d'infidèles attestant du contraire sur (frisson d'horreur) Internet.
Si l'on vous promet des bienfaits qui surpasseraient de très loin les résultats des traitements proposés par votre équipe médicale
C'est une évidence, en France : les professionnels de santé prônant les médecines naturelles sont rares ici, donc le professionnel allopathique surpassera toujours invariablement son homologue holistique. Les personnes cherchant des alternatives aux pratiques dangereuses que sont la chimiothérapie et la radiothérapie devront chercher au-delà des frontières ou prier pour rencontrer un docteur sensé qui sait de quoi il en retourne.
Si l'on vous propose d'agir à la fois sur le mental et sur le physique
Ah bon. Le gouvernement français est-il à ce point déconnecté de la réalité qu'il est incapable de saisir que ces deux aspects son inséparables, parce qu'il s'agit d'une seule et même chose ? ÉVIDEMMENT que les traitements agissent à la fois sur le mental et sur le physique ! Franchement, un cancéreux n'est-il pas plus heureux lorsque son cancer est en rémission ?!
Si l'on vous propose des séances gratuites pour essayer une méthode ou, au contraire, si l'on vous demande de régler à l'avance les séances
Ah, MINCE ! Quoi qu'on fasse, on a tout faux !

Mais bon, c'est l'idée - on appelle ça le contrôle des esprits, et si ça ne fonctionne pas sur vous, alors l'accusation d'endoctrinement sectaire fera l'affaire.
Si vos interlocuteurs abusent d'un langage pseudo-scientifique ou, au contraire, s'ils prétendent avoir découvert un principe très simple
Une fois encore, quoi qu'on fasse, on a tout faux ! Certes, « le diable est dans les détails », mais vu que les capacités de discernement de la plupart des gens sont alterées, comment peuvent-il savoir si une méthode fonctionne ou non s'ils ne l'essayent pas, ou du moins s'ils n'échangent avec d'autres personnes qui l'ont testée et sont donc mieux informées ?
Si l'on vous conseille de vous couper de votre famille, de votre médecin, de votre entourage pour favoriser votre guérison
Pour quiconque souhaite une véritable guérison, la première chose à faire est de faire des recherches et, si nécessaire, de se couper des mensonges que leur raconte leur gouvernement. Le reste se réglera de lui-même. Notre conseil, si tant est que cela vous intéresse, est de douter de tout - qu'il s'agisse de votre cousin qui s'extasie sur le super boulot de la police, de votre médecin qui vous vante ce fantastique nouveau médicament, de votre ami qui vous assure pour la énième fois que, si vous lui prêtez encore deux mille euros, il vous remboursera vraiment « cette fois », ou encore de votre gouvernement qui vous met en garde contre la menace existentielle posée à l'humanité par des groupements sectaires nébuleux qui font pousser des légumes géants et ne sortent que la nuit pour danser sous la pleine lune.

Et vous allez adorer cette conclusion de la MIVILUDES :
En cas de doute sur des propositions qui vous sont faites, parlez-en avec l'équipe médicale spécialisée qui vous suit ou avec votre médecin traitant.
Et quid en cas de doute sur les propositions qui vous sont faites par votre équipe médicale ou votre médecin traitant ? À qui pouvez-vous en parler ?! Quid si vous faites des recherches et commencez à soupçonner sérieusement que Big Pharma est de mèche avec les représentants du gouvernement qui ont créé l'affiche de propagande ci-dessus ? Si vous contactez votre équipe médicale allopathique approuvée par le gouvernement pour lui faire part de vos inquiétudes, il y a de fortes chances qu'elle vous « sorte de là » à coup de remèdes miracles, d'antipsychotiques et d'antidépresseurs, et ni une ni deux, vous penserez à nouveau que le monde tourne à merveille. Bientôt, l'inconfortable réalité des revendeurs de drogues Inc. déterminés à vous faire contribuer à leurs marges de profit gigantesques et à vous maintenir dans un profond sommeil, loin, très loin des changements terrestres imminents, ne sera plus qu'un lointain souvenir, et vous pourrez continuer à croire que vous êtes libres et que la France est vraiment le pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

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Sarcasme mis à part, l'important ici est que vous êtes libre. Libre de croire que nous exerçons une « emprise mentale » sur vos esprits en vous présentant ces informations, libre de croire que la MIVILUDES et autres organisations assimilées agissent de façon juste pour le bien de tous et pas seulement pour servir les intérêts particuliers de l'élite. Considérez juste les données et faites vous votre propre opinion, parce qu'au final, tout est question de CHOIX, de libre arbitre. Le préconçu qui sous-tend les arguments de la MIVILUDES est que les gens n'ont pas à choisir leur mode de vie. Des gens comme Fenech veulent nous faire croire qu'il y a une « vie normale » précisément définie, et que quiconque vivant autrement doit être manipulé par une « secte ». C'est une parfaite illustration du raisonnement des RWA (Right Wing Authoritarians, ou autoritaristes). Ces autoritaristes abhorrent la diversité sous toutes ses formes (particulièrement lorsqu'elle empiète sur leurs plans lucratifs). C'est pourquoi ils sont si enclins aux remarques xénophobes et racistes. L'idée que des gens normaux puissent, et devraient faire leurs propres choix, qu'ils devraient, quelque part sur leur chemin vers l'âge adulte, prendre leurs responsabilités et devenir les uniques artisans de leurs propres choix, est un concept étranger à des gens comme Fenech et à tous ceux qui gravitent autour d'organisations comme la MIVILUDES.

Nous n'attendons guère de la MIVILUDES ni des membres à l'esprit tordu du gouvernement français de comprendre ce fait tout simple. L'existence même d'organisations de santé alternative et de styles de vie holistiques est due à l'accumulation des dégâts causés par les prédécesseurs des autoritatistes d'aujourd'hui, dans leurs tentatives pour « améliorer les gens » en se fondant sur des modèles complètement biaisés et dépassés concernant le fonctionnement de l'esprit humain. À ce problème s'ajoute le fait que les psychopathes, adeptes de la « pensée magique », croient pouvoir « rééduquer » les gens normaux, pour qu'ils finissent par raisonner comme eux. Comme l'explique le Pr Lobaczewski dans Ponérologie politique, cette lubie n'est réalisable que jusqu'à un certain point. Pour une organisation en apparence vouée à corriger les « mauvaises croyances » et prétendument soutenue par la psychologie moderne, la MIVILUDES a démontré avec brio qu'elle n'a pas la moindre idée de la façon dont les êtres humains normaux raisonnent et se comportent - sauf, pourrait-on dire, lorsqu'il s'agit d'utiliser des connaissances psychologiques spécifiques comme moyen de contrôle par la peur. Alors dites-nous, qui est la vraie secte ici ?

Il y a quelques mois, Brice Hortefeux, aujourd'hui conseiller de Sarkozy, a été interrogé par la police après avoir téléphoné à un autre ami de Sarkozy, Thierry Gaubert, pour l'avertir que la police le soupçonnait d'avoir récupéré des valises d'argent liquide en Suisse afin de financer la campagne présidentielle ratée d'Édouard Balladur en 1995. Qui était le porte-parole de la campagne de Balladur à l'époque ? Nicolas Sarkozy. Surnommé le « Karachigate » par la presse française, le scandale portait sur desrétrocommissions provenant de pots-de-vins versés au Pakistan dans le cadre d'un contrat de vente d'armes dans les années 1990. Si Hortefeux a pu prévenir Gaubert - et donc Sarkozy, nous présumons - c'est qu'il devait être informé du stade avancé de l'enquête judiciaire... son statut d'ancien ministre de l'Intérieur l'a probablement aidé. Pratiquement tout le monde dans l'entourage de Sarkozy - par exemple le proche de Sarkozy Nicolas Bazire, directeur de campagne de Balladur en 1995 - a été impliqué ou officiellement inculpé dans ce dernier scandale de corruption majeur à frapper la France.

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« Hum... qu'ai-je bien pu faire de cette valise de billets ? » Brice Hortefeux
Nous disons « dernier scandale de corruption majeur à frapper la France » parce que les retombées du Karachigate sont pratiquement une ressucée d'un autre scandale de pots-de-vin ayant impliqué plusieurs grosses huiles du pays (« un ancien ministre de l'Intérieur, un fils de président de la République, deux milliardaires, un ancien préfet, un général, un magistrat et ancien député ») dans les années 90. Surnommée l'Angolagate, ou « affaire Mitterrand - Charles Pasqua », l'affaire portait sur la vente illicite d'armes et d'équipements russes d'une valeur de 790 millions de dollars à l'Angola entre 1993 et 2000, afin d'attiser la guerre civile qui ferait plus de 500 000 victimes, laisserait le pays en ruine et permettrait aux sociétés françaises, de mèche avec le dictateur Dos Santos contre les rebelles de l'Unita, de continuer à piller les vastes ressources en pétrole et en diamants du pays. Malgré un embargo de l'ONU sur la vente d'armes à l'Angola, Pierre Falcone, un homme d'affaires français, de mèche avec le le « Seigneur de la Guerre » israélien Arcadi Gaydamak, utilisa sa société Brenco pour livrer une grosse quantité d'équipements militaires au dictateur angolais. À ce jour, l'Angolagate est le plus gros scandale (connu) de trafic d'armes illégal.

Falcone n'aurait évidemment pu agir sans certaines « entrées », donc il arrosa à coups de millions de dollars (dans des valises) ) certains hommes de pouvoir en France. Devinez qui fut nommé par Falcone comme l'un des 40 et quelques hommes politiques à avoir gagné une valise du bonheur ? Eh oui... Georges Fenech, à l'époque magistrat à Lyon et occupé à guerroyer contre les minorités. Il nia évidemment tout, et, comme la plupart de la Mafia française impliquée dans l'Angolagate, s'en tira à bon compte.

Vous vous rappelez ce que le président éconduit du CCMM, Jean-Pierre Bousquet, a dit à propos de l'un des premiers artisans de la politique de « chasse aux sectes » en France - Alain Vivien ?
« il a surtout des entrées en Afrique et de longue date (...), disons que les pays africains sont des endroits ou on peut s'arranger. »
Étranges coïncidences

L'obsession de la France pour les « sectes » remonte au début des années 70 et à la prolifération des mouvements New Age hors des États-Unis. Comme nous l'avons déjà noté, nombre de ces organisations furent soit directement créées par des agences de renseignement US, soit rapidement infiltrées dans le but de corrompre le « Mouvement du Potentiel Humain » en plein essor. Elles servirent plus tard à créer le mème de la « secte suicidaire ». Le massacre de Jonestown et le meurtre de masse perpétré par le gouvernement à WACO fournirent tous deux l'impulsion pour la création du mouvement « anti-secte » en France. Mais il faudra attendre que la France subisse sa propre version de « Jonestown » pour que commence véritablement la chasse aux sorcières des temps modernes. C'est là que nous nous rappelons les paroles du général Morin en 1982 :
« Tant qu'il n'y aura pas en France une affaire identique à celle de Guyana [massacre de Jonestown qui fit 920 victimes en 1978], on peut être certain que ce texte proposé au Parlement n'obtiendra pas l'assentiment des députés et des sénateurs ».
L'établissement de la liste officielle (et arbitraire) des « sectes » et l'adoption de la loi draconienne About-Picard résultent en grande partie des « suicides collectifs » des membres de l'OTS en 1994-95.

En 1994, en Suisse et au Québec, 54 corps (dont ceux d'enfants et de bébés) sont retrouvés carbonisés. Les buts de l'OTS incluaient : Rétablir la notion exacte d'autorité et de pouvoir dans le monde ; Affirmer la primauté du spirituel et du temporel ; Aider l'humanité en son « passage » ; Préparer le retour du Christ en gloire solaire ; Concourir à l'unité des Églises et œuvrer à la jonction chrétienté - islam . Les membres croyaient apparemment qu'en mourant, ils « atteindraient Sirius ».

Il faudra toutefois attendre plus d'un an pour que la France ait droit à son propre « suicide sectaire ».

Dans la nuit du 23 décembre 1995, 16 personnes furent tuées par balle et incinérées dans le massif du Vercors, dans le Sud-Ouest de la France. Les autorités déclarèrent que 2 de ces personnes avaient tué les autres par arme à feu avant de se suicider « par arme à feu et immolation ». Ces « suicides » furent associés à l'OTS, malgré le fait qu'ils eurent un an après le « suicide » du groupe principal où avaient péri 54 personnes au Canada et en Suisse.

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Lieu du crime, décembre 1995. 16 corps sont retrouvés calcinés dans une forêt du Vercors
Parmi les morts du Vercors figuraient la femme et le fils de l'ancien champion de ski Jean Vuarnet, qui, pendant des années, n'a cessé de réclamer une réouverture de l'enquête. En 2003, les corps de sa femme et de son fils sont exhumés une 2e fois à la demande de la famille, afin de conduire des tests supplémentaires visant à déterminer la nature du combustible ayant servi à incinérer les corps après le meurtre. Contrairement aux conclusions du rapport officiel, les experts identifièrent la présence de grandes quantités de phosphore sur le site de l'incinération des corps, ce qui expliquerait pourquoi certains parties du corps de 9 victimes sur les 16 avaient été complètement incinérées jusqu'à la fusion totale. La famille Vuarnet mais aussi d'autres parties concernées affirment que la nature volatile et toxique du phosphore suggère fortement l'implication d'un tiers dans les meurtres, et que les 16 victimes ont en réalité été assassinées ou qu'on les a « suicidées ».

Outre ces 16 meurtres, certaines choses très curieuses et troublantes eurent lieu en France au cours des mois de décembre 1995 et janvier 1996. Voici une chronologie des événements donnée par l'avocat Jean-Pierre Jospeh dans une interview pour le CICNS :
  1. Le 11 juillet 1995, l'Assemblée nationale établit une Commission parlementaire sur les Sectes à la suite des événements impliquant des membres de l'OTS en Suisse et au Québec fin 1994.
  2. Le 15 décembre 1995, une équipe de soi-disant journalistes de la télé française rend visite à un groupe/communauté agraire qui fait pousser des légumes biologiques « géants » sans pesticides. Les journalistes demandent au groupe s'ils peuvent faire un court reportage sur ses activités, en lui assurant que le reportage sera « sympathique » et concernera « l'agriculture biologique ». Mais lorsque les agriculteurs voient le résultat final du reportage tel qu'il sera diffusé par la suite, il sont horrifiés de constater que des phrases ont été coupées et que des questions et des réponses ont été délibérément mélangées, si bien que le groupe apparaît comme complètement loufoque.
  3. Une semaine plus tard, le 22 décembre, la Commission parlementaire sur les Sectes présente son rapport au Parlement, et sa liste de « 172 mouvements sectaires » est ratifiée à l'unanimité et publiée. Sur un total de 577 députés, combien de députés sont présents ? Sept. Qui plus est, les 172 prétendus « mouvements sectaires » sont examinés en 50 minutes, ce qui fait environ 20 secondes pour déterminer la nature « sectaire » de chaque mouvement.
  4. Le lendemain (23 décembre), 16 corps sont découverts dans le Massif du Vercors. Sur les lieux avant tout le monde, qui va faire 54 interviews en 48 h, « orienter l'enquête » et informer catégoriquement le public français qu'il s'agit d'un suicide collectif ? Le « psychiatre anti-secte » chargé de mission du gouvernement, alias Jean-Marie Abgrall (le type qui a déclaré : « On ira f. . . la m... dans ces antres de mort que sont les sectes. Flanquer en l'air les restaurants macrobiotiques, les centres Krishna et autres. A ce moment là, les pouvoirs publics y prêteront peut-être plus d'attention. »)
  5. 12 jours plus tard (le 4 janvier), une grande chaîne de télévision nationale diffuse un programme spécial sur les sectes en prime time. Deux reportages sont diffusés : un sur le prétendu « suicide collectif » du Vercors (prétendument lié aux suicides de l'OTS survenus l'année précédente) et l'autre : le reportage truqué sur le groupe agraire qualifié de « secte » parce qu'il fait pousser des légumes géants. Jean-Marie Abgrall est invité en tant qu'« expert anti-secte » et peut s'exprimer à loisir. Mais curieusement, il oublie de mentionner que tous les cadavres retrouvés dans le Vercors avaient plusieurs balles dans le corps et avaient été grillés au lance-flammes. (Ce petit détail ne fera surface que 5 ans plus tard.)
  6. Le 5 janvier 1996 (dans la foulée de la diffusion de l'émission sur les « sectes dangereuses » et de la ratification de « la liste » deux semaines plus tôt par les 7 parlementaires en 50 minutes), à 6 h du matin, la gendarmerie et la police françaises font des descentes dans de nombreux mouvements minoritaires classés « sectes ».

    Les descentes ont été ordonnées sur « commissions rogatoires ». Jean-Pierre Joseph explique :
    « Une commission rogatoire, c'est une délégation que donne un juge d'instruction à la police ou à la gendarmerie pour accomplir des actes qu'il ne peut pas faire lui-même. Une commission rogatoire quand il n'y a pas de plainte - il n'y en avait pas contre ces groupes - nécessite que le Parquet a demandé à un juge d'instruction d'ouvrir une enquête sur un fait déterminé, une infraction. Quand il n'y a pas de plainte, et si le Parquet demande cela, cela veut dire qu'il a reçu des instructions du ministère de la Justice, c'est quelque chose d'un fonctionnement tout à fait normal.
    Le problème est que tout ce processus entre la circulaire du ministère de la Justice qui descend au Parquet, aux différents Parquets de France et qui va à des juges d'instruction prend au minimum 3 semaines. Ce qui veut dire que l'ordre initial du ministère de la Justice d'ouvrir une enquête a été émis AVANT le "suicide collectif" du Vercors. »,
    avant l'établissement de « la liste » et avant l'enregistrement de l'émission TV. Trois éléments qui ont grandement contribué à l'hystérie actuelle en France concernant les « sectes dangereuses ».
En outre, des preuves solides indiquent que le « suicide collectif » au timing parfait des membres de l'OTS fut en réalité un meurtre de masse commis par des personnes inconnues qui avaient accès à de grandes quantités de phosphore blanc de qualité militaire qui servirent à incinérer les corps et donc à éliminer un grand nombre de preuves. L'un des suspects des meurtres du Vercors était un policier français (et membre supposé de la secte) qui avait été interrogé (puis relâché) par les enquêteurs suisses à la suite du « suicide collectif » de l'OTS en 1994 en Suisse.

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Sarkozy jeune et Charles Pasqua
Le 27 octobre 2006, le réalisateur Yves Boisset déclara à la cour d'appel de Grenoble que l'enquête sur l'OTS et les « suicides collectifs » de 1995 dans le Vercors avait ignoré l'angle « politico-mafieux » de l'affaire. Boisset impliqua directement Charles Pasqua dans l'affaire et fit référence au « trafic d'armes entre le Canada et l'Angola » - le fameux Angolagate dans lequel Fenech fut impliqué. Commencez-vous à voir le tableau, même s'il n'est pas joli-joli ?

Charles Pasqua, véritable politicien corrompu, ancien ministre de l'Intérieur sous Mitterrand entre 1986-88 et 1993-95, a été impliqué dans plusieurs scandales politico-financiers et a été condamné par deux fois à des peines de prison avec sursis. Deux citations de choix pour résumer sa façon de penser :
« Il faut terroriser les terroristes »
et
« La démocratie s'arrête où commence l'intérêt de l'État. »
En 2004, l'expert « anti-secte » chargé de mission du gouvernement, Jean-Marie Abgrall, semble opérer un revirement lorsque dans des déclarations reprises par plusieurs journaux, il affirme que le prédécesseur de l'OTS - l'Ordre Rénové du Temple - « avait des liens avec Gladio ». Dans une dépêche de Reuters, Alain Leclerc, l'avocat des familles des victimes du Vercors (qui réclament une nouvelle enquête) déclara « que l'Ordre du Temple solaire, comme l'Amorc et l'ORT, étaient créés et contrôlés par des réseaux de services secrets français et étrangers. »

En mars 2004, Jean Vuarnet et son fils Alain « ont porté de nouvelles preuves à la connaissance du juge d'instruction de Grenoble, demandant la réouverture de l'enquête sur les événements du Vercors.
Ils ont tout d'abord présenté la copie d'une lettre datée du 21 avril 1997, soit presque 1 an et demi après les assassinats du Vercors, envoyée par un cabinet juridique à une banque française, et donnant les détails d'un versement de 17 millions de francs (2,5 millions d'euros) répartis entre plusieurs partis politiques, ainsi que l'OTS et l'Ordre des Rosicruciens. D'après l'avocat de la famille Vuarnet, Maître Alain Leclerc, cette lettre prouverait que des personnes extérieures, liées aux massacres du Temple Solaire, tiraient les ficelles et transféraient encore des fonds. »

Qui plus est, selon le journaliste du Reader's Digest Joseph Harriss, « Un juge d'instruction suisse a qualifié les mouvements d'argent [de l'OTS] de colossaux ». Harriss écrit :
« Derrière la façade pseudo-religieuse et les absurdités mystiques, on trouve une opération très élaborée visant à gérer des intérêts financiers étendus. D'innombrables sociétés et associations servaient de façade, aidant à masquer des mouvements à hauteur de millions de dollars sur des dizaines de comptes bancaires dans plusieurs pays sur trois continents. Les affaires du Temple Solaire sont tellement complexes qu'un rapport d'enquête secret suisse appelé Helios, obtenu par le Reader's Digest , conclut qu'il "nous est impossible de dire combien d'argent a transité par l'Ordre." » La police canadienne chargée d'enquêter sur les meurtres de Morin-Heights au Québec a « confirmé qu'au moment des premiers meurtres à Morin Heights, au Québec, une enquête était en cours sur une affaire de blanchiment d'argent au niveau de la branche canadienne du Temple Solaire. Simultanément, Radio Canada faisait état de preuves montrant que le groupe servait de couverture à des opérations de blanchiment d'argent et de trafic d'armes. Les armes transitaient par un homme de paille, par exemple un général d'un pays du tiers-monde [comme l'Angola, par exemple], et se retrouvaient ensuite sur le marché noir. Selon Radio Canada, les profits générés par ces juteux trafics se trouvent en Australie et « la brigade financière [suisse] a demandé à une banque de Sydney de geler deux comptes qui contiendraient jusqu'à 186 millions de dollars. »
Voilà qui nous rappelle Brice Hortefeux, Thierry Gaubert et la récupération de valises de liquide dans des banques suisses en 1995, juste à l'époque du massacre du Vercors.

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Les champs de la mort de l'Angola : pour les psychopathes au pouvoir, la mort de 500 000 personnes ne représente pas grand chose
Alors dites-nous, chers lecteurs, qu'est-ce qu'une personne sensée et rationnelle est censée conclure de tout ceci ? D'un côté, nous avons plusieurs organisations françaises « anti-secte » qui prennent pour cible et diffament comme « sectes » des groupes qui prônent des habitudes alimentaires plus saines et la médecine alternative, et de l'autre, nous avons des hommes politiques anti-secte et le président de la principale organisation anti-secte étroitement liés à des scandales de ventes d'armes, à l'Agro business, à Big Pharma (et à des dictateurs), et qui, en raison de leurs intérêts particuliers, tentent d'écraser le bio et la médecine alternative. Pour ce faire, ils brandissent la menace des « sectes dangereuses » et citent des « suicides sectaires » comme preuve de cette menace. Or les détails de ces « suicides sectaires » portent la marque des services secrets français et étrangers, lesquels mènent aux mêmes politiciens « anti-secte ». Comme par hasard, Sott.net, qui publie de nombreux articles sur la santé et la médecine alternatives, qui révèle la véritable menace - à savoir les produits de l'Agro-Business et de Big Pharma - , et qui dévoile régulièrement les sales petits jeux des services secrets, se retrouve lui-même sous le coup d'une « enquête pour cause de dérive sectaire » par les autorités françaises.

Pouvons-nous parler de « conflit d'intérêt » ? Que faut-il en déduire, lorsque des hommes politiques hauts-placés sont impliqués ? Plus précisément, existe-t-il une loi en France qui interdise la persécution étatique d'innocents au nom de la protection des intérêts de l'État ou des multinationales ? Ou bien Charles Pasqua a-t-il raison lorsqu'il prétend que la « démocratie s'arrête où commence l'intérêt de l'État ? »

Ce qu'il faut retenir, c'est que d'évidence, le mème « secte » et des organisations comme la MIVILUDES ont été délibérément créés NON pour protéger les enfants de sectes abusives (car elles sont extrêmement rares), mais pour protéger les intérêts de Big Pharma et du Big Agro-Business en diffamant et en attaquant toute organisation menaçant leur monopole sur la nourriture et la médecine. Il n'est tout bonnement pas dans leur intérêt d'avoir des gens en bonne santé qui rassemblent les pièces du puzzle et jettent la lumière sur leur petit monde glauque. Après tout, comment pourraient-ils s'enrichir via le trafic d'armes et littéralement se permettre à peu près tout sans « secte suicidaire » comme couverture ?

La vérité là-dedans est que les allégations ou les soupçons portés à l'encontre de Sott.net - allégations qui ont marqué leur emprise sur plus d'un esprit faible de type « suiveur autoritariste » - n'ont rien à voir avec la question de savoir si nous sommes ou non une « secte » ; il s'agit juste d'attaques ad hominem - de calomnies - issues d'un effort infantile (à défaut d'être potentiellement efficace) pour détruire notre réputation et donc notre travail, lequel consiste à dévoiler la duplicité et la fausseté des grosses huiles et des politiciens corrompus ; sans parler de notre travail consistant à mettre l'accent sur la très réelle menace que constituent pour la planète les « Changements terrestres » - ou « climatiques », si vous préférez.

Si ce que nous avons mis en lumière dans le paragraphe ci-dessus est une analyse raisonnablement correcte de la situation, alors nous devons admettre que nous sommes totalement effarés par la courte vue de ces « chasseurs de sectes ». S'attendaient-ils vraiment à ce que leur « enquête » injustifiée et abusive sur nous aurait pour conséquence l'admission calme de notre défaite ? Étaient-ils vraiment incapables d'anticiper un peu les choses et de considérer la possibilité très réelle que leur attaque contre nous nous encouragerait (nous et nos associés) à nous lancer dans une petite contre-enquête, et ce faisant, que nous finirions par dévoiler au monde anglophone tous leurs sales petits secrets qui, jusque-là, n'étaient disponibles qu'à un public francophone limité ?

La plupart des sources que nous avons utilisées pour cet article sont en français, ce qui a rendu le processus de rédaction quelque peu laborieux. Nous devons admettre que nous sommes quelque peu consternés qu'aucun Français n'ait été motivé pour tenter de rassembler les pièces du puzzle et les condenser dans un article comme nous l'avons fait. Après tout, c'est le gouvernement du peuple français qui est impliqué ici, ce sont la société et les valeurs françaises que l'on corrompt ici. Mais bon, même dans le monde anglophone, peu ont la volonté ou la capacité de regarder au fond du sombre terrier pour dévoiler les machinations de l'élite psychopathique mondialisée. Gary Webb était de ceux-là, et il a été assassiné.

Ce qu'il faut retenir, et ce dont vous pouvez clairement être sûr, c'est que les seules sectes dans cette histoires sont la Secte du christianisme, de l'islam et du judaïsme, la Secte du Mensonge Plausible, et la lire le rapport (commenté) ici.