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On peut se demander pourquoi les dirigeants occidentaux sont animés d'une telle haine envers la Russie et son représentant Vladimir Poutine. Quelle en est la raison profonde, au delà des arguments fallacieux - Poutine le dictateur, Poutine qui menace la paix mondiale, Poutine le mégalo - et des relents de propagande très nouvelle guerre froide, au delà des motivations géopolitiques (les États-Unis voient la Russie comme un obstacle à son hégémonie mondiale) ? Au final, ce sont deux visions du monde qui s'affrontent : celle de l'être humain normal, et celle du psychopathe.

Le schéma est le même, que l'on parle de relations interpersonnelles ou de la scène internationale. Quiconque n'est pas totalement abruti par la propagande occidentale relayée par les médias à la botte des élites verra clairement quels pays, aujourd'hui, promeuvent une idéologie psychopathique, et quels pays tendent à une vison humaine, normale (pour reprendre les termes du Dr Lobaczweski dans son ouvrage essentiel, Ponérologie politique). Les États-Unis/l'Occident incarnent le prédateur intraspécifique, tandis que la Russie incarne l'être humain normal, c'est-à-dire l'être humain doué de conscience.

Comme le déclarait Dag Hammarskjöld en 1958 :
« Le conflit qui oppose différentes approches de la liberté et de l'esprit humains, ou différentes visions de la dignité humaine et du droit des individus est continuel. Cette frontière existe en chacun de nous, elle divise nos compatriotes, ainsi que les peuples d'autres pays. Elle ne coïncide pas avec les frontières politiques ou géographiques. En dernière analyse, il s'agit de la lutte entre l'humain et le subhumain. Il serait dangereux de croire qu'un individu, une nation ou une idéologie pût être seul dans le vrai, pût détenir le monopole de la droiture, de la liberté et de la dignité humaine. »

L'agression russe ?


Le subhumain (psychopathe) accuse les autres de ce dont il se rend lui-même coupable. Il projette sur l'autre ses propres déviances (Lire aussi à se sujet: Le truc du psychopathe : nous faire croire que le Mal vient des autres). Par exemple, l'Occident psychopathique accuse Poutine d'agression et d'impérialisme. Mais les faits, obstinés, parlent d'eux-mêmes :

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Depuis 1979, les États-Unis ont mené des attaques, lancé des frappes et initié des coups d'État contre ces pays :

Salvador (1980), Libye (1981), Sinaï (1982), Liban (1982 1983), Égypte (1983), Grenade (1983), Honduras (1983), Tchad (1983), golfe Persique (1984), Libye (1986) , Bolivie (1986), Iran (1987), golfe Persique (1987), Koweït (1987), Iran (1988), Honduras (1988), Panama (1988), Libye (1989), Panama (1989), Colombie, Bolivie, et Pérou (1989), Philippines (1989), Panama (1989-1990), Liberia (1990), Arabie Saoudite (1990), Iraq (1991), Zaïre (1991), Sierra Leone (1992), Somalie (1992), Bosnie-Herzégovine (1993 à aujourd'hui), Macédoine (1993), Haïti (1994), Macédoine (1994), Bosnie (1995), Liberia (1996), République centrafricaine (1996), Albanie (1997), Congo/Gabon (1997), Sierra Leone (1997), Cambodge (1997), Iraq (1998), Guinée-Bissau (1998), Kenya/Tanzanie (1998 à 1999), Afghanistan/Soudan (1998), Liberia (1998), Timor oriental (1999), Serbie (1999), Sierra Leone (2000), Yémen (2000), Timor oriental (2000), Afghanistan (2001 à aujourd'hui), Yémen (2002), Philippines (2002), Côte d'Ivoire (2002), Iraq (2003 à aujourd'hui), Liberia (2003), Géorgie/Djibouti (2003), Haïti (2004), « War on Terror » en Géorgie/Djibouti/Kenya/Ethiopie/Yémen/Érythrée (2004), attaques de drones au Pakistan (2004 à aujourd'hui), Somalie (2007), Ossétie du sud/Géorgie (2008), Syrie (2008), Yémen (2009 et 2015), Haïti (2010), Libye (2011), Syrie (2011), Ukraine (2014), Iraq (2015), Libye (2015), Yémen (2015), etc.

Et on nous parle d'agression russe ??!!

Les victimes des États-Unis se comptent par millions - Iraq, Afghanistan (voir ici aussi), Yémen, Libye, Syrie, sans parler de l'Ukraine. Des États qu'ils ont isolés et affaiblis, tels un prédateur qui isole sa proie du troupeau, par le biais de révolutions colorées qu'ils ont eux-même financées.
« [L]e psychopathe est un prédateur. Si nous pensons aux interactions des prédateurs avec leurs proies dans le monde animal, nous pouvons nous faire une idée de ce qu'il y a derrière le « masque de santé mentale » des psychopathes. Tout comme les animaux prédateurs épient leurs proies, les isolent du troupeau, s'en approchent et réduisent leur résistance, ainsi les psychopathes mettent au point toutes sortes de camouflages composés de paroles et d'apparences (mensonges et manipulations) pour pouvoir « assimiler » leurs proies. » Dr Lobaczweski
À l'opposé de ces actes impérialistes, bellicistes et criminels, on peut observer l'attitude et les actions humanitaires entreprises par le gouvernement russe en Ukraine. Par exemple, La Russie a livré plus de 10 000 tonnes d'aide dans l'est de l'Ukraine (et plus encore), faisant voler en éclats la propagande occidentale. Considérez également son attitude envers les crimes commis en Palestine.

Tout comme dans les relations humaines, la façon la plus fiable de distinguer un État psychopathique d'un État doué d'un certain degré de conscience morale est d'observer les actes de ses dirigeants, non leur discours. La différence entre les crimes commis par l'Occident et les actions entreprises par la Russie est claire et sans appel.

Isolement

La stratégie d'isolement est l'une des tactiques favorites du psychopathe, tactique reflétée dans la politique des gouvernements occidentaux vis-à-vis de la Russie. Mais cette tentative a piteusement échoué - car la Russie n'a rien d'une proie, elle est forte, et elle a compris à qui elle avait affaire. Poutine n'est pas isolé, mais les élites utilisent les médias au garde-à-vous pour faire croire qu'il est seul, et que le monde entier est contre lui. Le psychopathe ne s'embarrasse pas des faits - les faits, la réalité lui sont étrangers. Tout ce qui compte, c'est de modeler les perceptions de la réalité, et y faire adhérer les autres. Il vit dans un monde d'illusion de toute puissance.

Le psychopathe agit dans son seul intérêt. Il se sert des aspirations des êtres humains normaux et les subvertit pour parvenir à ses fins. Par exemple, il invoquera des principes tels la liberté, la défense et la protection du plus faible, l'égalité, la fraternité, la paix dans le monde, pour justifier des actes qui pervertissent ces principes mêmes. Une personne non avertie - trop jeune, trop inexpérimentée, ou déjà traumatisée par un psychopathe dans le passé - ne détectera pas la manipulation, et s'y laissera prendre.

L'alliance de la communauté des gens normaux, c'est ce que craint le psychopathe. Dépourvu de toute ressource interne et de toute créativité, il est incapable de survivre dès lors que la victime prend conscience du vrai visage de la Bête - cette monstruosité de la nature, ce prédateur intraspécifique - et qu'elle se détourne de lui.

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Tout comme un virus, et du fait que la psychopathie n'affecte qu'un très faible pourcentage de la population (entre 1% et 6%, selon les experts qui étudient le phénomène), le psychopathe ne peut survivre qu'en parasitant les personnes normales et en polluant leur esprit, au point d'en arriver à leur faire accepter des actes condamnables, contraires à toute morale : c'est le principe de ponérisation.
« Les psychopathes se tiennent en général à l'écart des organisations sociales caractérisées par la raison et la discipline éthique : elles ont été créées par un monde de gens normaux qui leur est tout à fait étranger. Ils méprisent donc les idéologies sociales mais perçoivent en même temps leurs faiblesses. Mais une fois lancé le processus de transformation ponérique d'une association humaine, ils le perçoivent avec une sensibilité quasiment infaillible : un cercle a été créé, où ils peuvent dissimuler leurs déficiences et différences psychologiques, trouver leur propre modus vivendi, et peut-être même réaliser un rêve utopique de jeunesse. Ils commencent alors à infiltrer les rangs du mouvement ; faire semblant d'être des adhérents sincères ne leur est aucunement difficile, puisque pour eux c'est une seconde nature que de jouer un rôle et se cacher derrière un masque de normalité. » Dr Andrew Lobaczewski.
Ce n'est qu'en ponérisant ses victimes que le psychopathe parvient, au final, à achever son œuvre de destruction. Sur la scène politique, les États-Unis - le centre de la psychopathie mondiale, si l'on veut - ne survivraient pas longtemps si l'Europe se détachait de leur emprise et décidait de s'allier à son allié naturel - géographiquement, historiquement et culturellement parlant : la Russie. Encore faudrait-il avoir des dirigeants européens de la trempe de Poutine, ce qui est loin d'être le cas actuellement.
Si vous regardez un atlas du monde, vous remarquerez que les États-Unis sont séparés de la masse continentale eurasienne par deux vastes océans. L'Eurasie contient plus de 62% de la population mondiale, et à peu près le même pourcentage en termes de ressources. Si l'Eurasie était livrée à elle-même, la majorité des échanges commerciaux mondiaux prendrait place entre les nations de la masse continentale eurasienne, et cette dernière deviendrait le « centre » économique du monde. Pourtant, ce n'est pas ainsi que le monde fonctionne aujourd'hui. Au lieu de cela, les É-U sont à la fois la « plus grande économie » au monde, et aussi sa « seule superpuissance ».

Deux guerres mondiales et nombre d'autres conflits « mineurs » ont été menés par les É-U afin de créer ce déséquilibre qui a provoqué la division de l'Eurasie. Aujourd'hui, l'Europe occidentale est alignée sur les É-U contre la Russie (et la Chine dans une certaine mesure), et le Moyen-Orient est largement contrôlé par les É-U et la G-B, ou « l'anglo-Amérique », comme j'aime à appeler ces deux larrons en foire qui sont décidément faits l'un pour l'autre. Une grande partie du continent africain a été exploitée pour ses ressources et maintenu dans la pauvreté par ces deux pays (et par la France). Quant à l'Amérique du Sud, elle fut jusqu'à récemment soumise au même traitement.

Dans cet article, j'explique que, pendant la plus grande partie de l'Histoire moderne, et certainement durant tout le XXe siècle, l'objectif majeur de l'anglo-Amérique a été d'entraver l'expansion russe. Tandis que ces tentatives étaient formulées dans des termes idéologiques visant à susciter le soutien de l'opinion publique, la véritable motivation était un point de vue très réaliste partagé par les élites américaines et britanniques : si la Russie devait se développer naturellement, en fonction de ses ressources et de sa position géographique, alors c'est elle, et non l'anglo-Amérique, qui dominerait le monde en intelligence avec le reste de l'Eurasie, et probablement l'Afrique.

(Russie, Syrie et la Guerre du gaz anglo-américaine au Moyen-Orient)
L'être humain normal fonde ses relations sur l'échange, la coopération, le partage, et l'empathie. Il aspire à la paix, la liberté pour lui-même et pour autrui. Il n'agresse pas : il se défend et défend les siens lorsqu'ils sont attaqués.

Le psychopathe, lui, se situe dans un rapport de domination et d'annihilation de l'autre pour pouvoir exister. Il est dépourvu de toute capacité d'empathie, de créativité. La volonté de détruire, la haine, la rage, l'avidité sont les seules « émotions » qui l'animent.

Se libérer du psychopathe

Quiconque a déjà eu affaire à un psychopathe sait que toute attaque frontale contre un psychopathe est vouée à l'échec. En fait, utiliser les méthodes du psychopathe pour contrer un psychopathe est extrêmement dangereux, et l'on risque au final de perdre son âme dans le processus.

Pour se défaire du psychopathe, il faut adopter un autre mode, prendre un autre chemin - quitter les méandres bourbeux dans lesquels il nous entraîne.

Il faut agir pour sa propre destinée, et non contre le psychopathe. Agir pour, et non lutter contre. Cette différence est cruciale. (Les révolutions sanglantes sont un échec, comme en témoigne l'Histoire.)

Il semble que Poutine ait compris cela : il n'agit pas contre les États-Unis/l'Occident, mais dans l'intérêt de son pays et d'autres nations. Mais pas seulement. Il agit aussi dans l'intérêt de l'humanité, dans l'intérêt de certains principes : liberté, démocratie, droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Ses actes sont là pour le prouver - il dit ce qu'il fait, il fait ce qu'il dit.

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© Sputnik. Alexei Druzhinin
Il s'entoure d'alliés, privilégie la coopération (BRICS), entreprend des actions concrètes, constructives, défend les valeurs morales traditionnelles (saines). Une vision si radicalement différente du mode de pensée du psychopathe que celui-ci la vit comme une agression.

Notez comme l'attitude de Poutine, sa défense des valeurs traditionnelles, sont totalement déformées par les médias occidentaux. Par exemple, on l'accuse d'homophobie, accusation totalement fallacieuse : son but est simplement la défense de la famille traditionnelle, et la protection des plus faibles - les enfants - contre la propagande pro-pédophile).

La peur du psychopathe est d'être découvert, de voir son masque tomber, qu'enfin les autres réalisent que le roi est nu, que les gens se rassemblent et commencent à échanger leurs observations. L'alliance de la communauté des gens normaux, c'est ce que craint le psychopathe, qui ne peut survivre qu'en isolant ses victimes. L'alliance des gens normaux, c'est la mort du psychopathe.

Ce n'est que lorsque la victime s'est détournée du psychopathe, qu'elle a cessé de croire à ses mensonges, qu'elle se libère de l'emprise de façon pacifique - jamais frontalement, mais en prenant un autre chemin, en agissant pour sa destinée - et non contre le psychopathe, que le salut est possible.

Ce n'est que lorsque l'humanité aura cessé de croire aux mensonges du psychopathe, qu'elle aura arraché le masque qui dissimule le vrai visage de la bête, et qu'elle se sera détournée de lui, que le monde aura une chance de survivre, de changer de cap, d'échapper à la destruction qui l'attend s'il continue sur cette voie.

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© RIA Novosti/ Alexei Druzhinin
Quoi de mieux pour terminer cet article qu'une citation de Poutine lui-même, qui résume à elle seule la différence fondamentale entre la vision étasunienne qui a imprégné - contaminé - l'Occident, et la vision russe. C'est tout simplement l'opposition entre une vision matérialiste du monde, centrée sur l'avoir, la domination de l'autre et le paraître, et une vision plus spirituelle, altruiste, qui aspire à autre chose que la simple satisfaction de besoin personnels et égoïstes :
La Russie et les États-Unis ne sont pas radicalement différents en termes d'idéologie, mais nous avons par contre des différences culturelles fondamentales. L'individualisme est au cœur de l'identité américaine, tandis que la Russie est un pays caractérisé par le collectivisme. Un étudiant de l'œuvre de Pouchkine a formulé cette différence de façon très pertinente. Prenez par exemple le personnage de Scarlett O'Hara, qui déclare dans Autant en emporte le vent : « [Même si je dois voler ou tuer, tant pis, j'en prends Dieu à témoin], je n'aurai plus jamais le ventre creux. » À ses yeux, c'est la chose la plus importante. Les Russes, eux, ont des aspirations différentes, bien plus nobles - plus spirituelles, et davantage centrées sur la relation à Dieu. Nous voyons la vie différemment. C'est pourquoi il est très difficile de se comprendre l'un l'autre, même si c'est possible. Vladimir Poutine.