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Le cinéma Century 16, le matin du vendredi 20 juin 2012. Un homme de 24 ans s'est rendu à la police après avoir prévenu qu'il y avait « peut-être » des explosifs chez lui.
La fusillade de vendredi dernier dans un cinéma d'Aurora, dans le Colorado, à environ 15 km de Denver, et qui a fait 70 victimes - 12 morts et 58 blessés - est la pire fusillade de l'Histoire des États-Unis. La séance, une avant-première du dernier film de la trilogie Batman, The Dark Knight Rises - tickets vendus à guichet fermé - , avait commencé depuis 30 minutes, lorsqu'un individu décrit par les témoins comme « entièrement vêtu de noir », muni d'un attirail commando/antiémeutes - masque à gaz, casque militaire, jambières de protection, protections à la gorge et à l'aine, gants tactiques noirs - est entré par une issue de secours latérale.

Après avoir lâché des bombes lacrymogènes dans la salle comble, l'individu a commencé à tirer froidement sur les spectateurs, cueillant au passage tous ceux qui tentaient de s'enfuir par les allées. La plupart des spectateurs avaient entre 15 et 25 ans. Lorsque le tireur a décidé qu'il avait terminé, il est sorti par où il et entré et s'est rendu à la police. Une source policière a déclaré à CBS News que le suspect était bien équipé : un fusil, deux armes de poing et un couteau. Des explosifs non identifiés ont également été trouvés dans son véhicule. Il a également informé la police de la présence « possible » d'explosifs dans son appartement. Lorsque la police d'Aurora est arrivée sur le campus médical de l'Université du Colorado, elle a découvert l'appartement du tireur lardé de fils de détente, et y a découvert des milliers de cartouches de munition, des bocaux remplis de liquide hautement inflammable qui exploseraient une fois mélangés, et 30 grenades improvisées. Le chef de la police d'Aurora, Dan Oates, a déclaré : « Personnellement, je n'ai jamais rien vu de comparable à ce qu'on peut voir sur ces photos prises dans l'appartement. »

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James Holmes, 24 ans, préparait un doctorat en Neurosciences avant de décrocher (apparemment) en juin dernier.
Le suspect principal s'appelle James Holmes, 24 ans, étudiant en médecine préparant un doctorat en Neurosciences à l'Université du Colorado. Il n'avait eu aucun ennui judiciaire jusque-là.

Des collègues et des amis se sont manifestés pour exprimer leur choc en apprenant que Holmes pourrait être responsable de la fusillade. Bill Kromka, qui a travaillé avec Holmes pendant trois mois l'été dernier, a déclaré au New York Times : « C'est vraiment choquant, parce que je ne l'aurais jamais cru capable de commettre une pareille atrocité ». Un ancien camarade de lycée, Keith Goodwin, a décrit Holmes comme « un type généralement plaisant » et a déclaré que « James n'était certainement pas quelqu'un que j'aurais imaginé en train de tirer sur quelqu'un ». Dan Kim, un étudiant de 23 ans à l'Université de San Diego en Californie, a décrit Holmes comme « un garçon super gentil », « plutôt calme » et « vraiment intelligent ».

Des professeurs ont également décrit Holmes en termes favorables. Holmes était diplômé avec mention et « académiquement, il était au top du top ». Kelly Huffman, professeur assistant de psychologie à l'Université de Riverside en Californie, l'a décrit comme « un type intelligent et calme ».

Combien de fois par le passé avons-nous vu ce genre de contradiction flagrante entre les faits bruts et froids d'une fusillade et la véritable personnalité du suspect principal ? Le « tireur fou solitaire » n'a commis aucun acte de violence dans le passé, n'a pas de tendance psychopathique, est manifestement très intelligent et a une excellente réputation parmi ses amis et collègues. Il est toujours possible qu'il ait caché un côté sombre, mais cette histoire d'étudiant en médecine planifiant seul dans son coin, de son propre gré, un attentat avec des armes, des équipements de protection et des explosifs sophistiqués d'une valeur de dizaines de milliers de dollars, nous fait entrer dans le royaume de l'étrange.
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James Holmes s'est apparemment teint les cheveux en orange pour mieux coller à l'image du « Joker », le méchant psychopathe joué il y a quelques années par l'acteur australien Heath Ledger, mort d'une overdose en 2008 après avoir fini de tourner la deuxième partie de la trilogie Batman
Fusillade dans un cinéma du Colorado : 70 victimes, la plus grosse tuerie de masse

Holmes a été appréhendé quelques minutes après la fusillade de 00:39, près de sa voiture garée derrière le cinéma, où la police l'a trouvé en tenue de commando, muni de trois armes, dont un fusil d'assaut AR-15 qui peut contenir jusqu'à 100 cartouches, un fusil de chasse Remington de calibre 12, et un pistolet automatique de calibre 40. Un quatrième pistolet a été trouvé dans le véhicule.

Selon des sources policières, Holmes a dit aux officiers qui l'appréhendaient qu'il était « Le Joker », en référence au méchant du 2e film de la trilogie Batman, The Dark Knight. Il a également averti la police qu'il avait piégé son appartement, poussant les policiers à évacuer son immeuble.

Le chef de la police, Dan Oates, a déclaré aujourd'hui que des équipes de déminage avaient découvert un grand nombre de dispositifs d'explosifs et de fils de détente dans l'appartement de Holmes et n'avaient pas encore décidé sur la manière de procéder pour éviter que tout explose.

À un moment, le tireur est sorti du cinéma pour attendre dehors, à l'entrée, et cueillir les spectateurs qui tentaient de s'enfuir, a déclaré Jennifer Seeger à « Good Afternoon America. » [...]

Des sources de la police fédérale ont déclaré à ABC News que Holmes avait acheté une place pour le film, s'était éclipsé lorsque le film avait commencé et avait bloqué en position ouverte l'issue de secours, avant de rassembler ses armes et son équipement et de revenir dans le cinéma. Une fois à l'intérieur, il a ouvert le feu.
C'est peut-être le récit que le FBI fait maintenant, mais au moins un des témoins a donné une version différente, déclarant avoir vu quelqu'un d'autre laisser entrer le tireur après que le film avait commencé. Voilà ce qu'il a déclaré à la chaîne de télé locale KCNC :
« Alors que je m'apprêtais à m'asseoir, j'ai remarqué une personne qui s'avançait vers la première rangée, à droite ; elle s'est assise, et alors que le générique commençait, elle a apparemment reçu un appel téléphonique. Elle s'est dirigée vers la sortie de secours - un endroit bizarre pour répondre au téléphone, je trouve. J'ai eu l'impression qu'elle bloquait la porte en position ouverte, ou qu'elle ne l'a pas laissée se fermer complètement. Dès que le film a commencé, quelqu'un est entré, habillé tout en noir, avec un masque à gaz et une armure, et a lancé une bombe lacrymogène sur le public, la bombe s'est déclenchée, et ensuite les coups de feu ont commencé. »
Holmes avait donc probablement un complice. Cela paraît logique, parce que d'après notre expérience, on ne peut pas rentrer de l'extérieur par une issue de secours sans que quelqu'un ne l'ouvre de l'intérieur.

L'une des victimes est une jeune blogueuse du nom de Jessica Ghawi. Sur Twitter, elle a fait part de son excitation concernant le film jusqu'au moment où la fusillade a éclaté. Par une bizarre tournure des événements, il s'avère que Jessica a failli connaître le même sort il y a seulement six semaines. Ghawi a décrit longuement sur son blog, le 5 juin, comment elle avait survécu à la fusillade du centre commercial Eaton de Toronto, qui avait tué deux personnes et en avait blessé plusieurs autres.
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Une des victimes : Jessica Ghawi, qui souhaitait devenir présentatrice télé, est l'une des 12 personnes tuées lors du massacre. Jusqu'au moment de sa mort, elle a partagé sur Twitter son excitation à propos du film. Elle avait évité de peu un sort similaire, lors de la fusillade de Toronto du 2 juin dernier.
« Je ne peux pas soulager mon cœur de ce sentiment étrange. Ce sentiment de vide écœurant reste en moi. Il s'est installé lorsque j'étais au centre commercial de Toronto peu avant que quelqu'un n'ouvre le feu dans la zone du centre occupée par les restaurants. Ce sentiment étrange m'a poussée à quitter le centre commercial et, sans le savoir, le chemin du mal. Il est difficile pour moi de comprendre comment ce sentiment bizarre m'a sauvée d'une tuerie meurtrière.

Ce qui avait commencé comme une visite au centre commercial pour manger des sushis et faire du lèche-vitrine aura été une journée qui a changé à jamais le cours de ma vie. Je voulais absolument manger des sushis, et rien n'aurait pu m'en dissuader ce jour-là. Une fois arrivée au centre commercial, je me suis dirigée vers le coin des restaurants. Mais j'ai soudainement changé d'avis, ce qui ne me ressemble pas vraiment, et me suis dit qu'un burger bien gras et de la poutine feraient l'affaire. Je me suis dépêchée de manger. J'ai découvert plus tard que quelques minutes après mon départ, un homme s'était dressé au même endroit et avait ouvert le feu sur la foule. Si j'avais pris des sushis, je me serais retrouvée au même endroit que l'une des victimes.

Le reçu indique que j'ai payé mes achats à 18h20. Après cet achat, j'ai dit que je me sentais bizarre. Ce n'était pas le genre de sentiment bizarre qu'on ressent après avoir dépensé de l'argent qu'on sait qu'on n'aurait pas dû dépenser. C'était presque un sentiment de panique dans ma poitrine, comme si quelque chose manquait. Un sentiment suffisamment écrasant pour me pousser à sortir sous la pluie pour respirer l'air frais, au lieu de revenir dans le coin des restaurants pour faire du shopping à SportChek. Les coups de feu ont retenti à 18h23. Si je n'étais pas sortie, je me serais retrouvée au milieu de la fusillade. »
Ensuite, il y a ce document du FBI publié le 17 mai et déclarant que des terroristes « envisageaient d'attaquer des cinémas ». Voilà ce qu'on peut appeler une précognition incroyable. D'abord Al-Qaïda et les feux de forêt, et maintenant ça. Tout ce qui leur reste à faire, c'est de fabriquer un lien entre Holmes et l'islamisme, et les médias US vont jubiler.

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© FBI
Vous pouvez télécharger l'« Avertissement » du FBI ici.

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© Helen H. Richardson/The Denver PostTraînée de sang : une traînée de sang part de l'issue de secours du cinéma, par où quelqu'un est entré avec l'aide d'un complice positionné à l'intérieur. La tuerie de masse a pris fin lorsque le tireur est sorti par la même issue, a abaissé ses armes et s'est rendu à la police. La voiture au premier plan appartient au suspect.
Voilà une autre « coïncidence » bizarre et écœurante : l'une des bandes-annonces qui devaient passer avant Dark Knight Rises était celle du film de Warner Bros, Gangster Squad, bientôt à l'affiche, et dans lequel on peut voir une scène de fusillade dans un cinéma. Ainsi, une demie-heure avant le drame réel, les victimes d'Aurora ont failli voir quatre tireurs débouler sur l'écran et tirer à l'arme automatique sur le public (fictif). La bande-annonce de Gangster Squad devait être diffusée dans 30% des séances de Dark Knight Rises prévues ce week-end, mais Warner Bros l'a remplacée par une autre bande-annonce. Même si les spectateurs d'Aurora n'ont pas vu cette bande-annonce, on peut quand-même parler de surprenante « coïncidence ».

Le film Dark Knight Rises lui-même met en scène un méchant nommé Bane qui porte un gilet pare-balles et un masque à gaz. Les bandes-annonces du film montrent des explosions lors d'événement publics, dont un match de football.

Étant donné que les détails entourant cette fusillade pointent vers un événement orchestré, lequel a eu lieu juste après l'attentat en Bulgarie, nous en venons à nouveau à la conclusion qu'il existe un effort concerté visant à répandre la peur parmi la population mondiale, et par là, à renforcer la dépendance des gens vis-à-vis de « dirigeants forts » pour assurer leur sécurité face à une menace existentielle - dans ce cas-ci, les « terroristes » et le terrorisme. On peut toutefois mesurer la véritable (et très présente) menace contre l'humanité en voyant dans quelle mesure les gens gobent cette manipulation et la laissent occulter ce fait : notre planète est actuellement en train de subir un bouleversement majeur sous la forme de graves « changements terrestres » qui pourraient annoncer une « sixième extinction » contre laquelle nos « dirigeants forts » sont impuissants à nous protéger. En outre, il est possible que l'étendue du chaos présent (et des mois qui vont suivre) lié aux « changements terrestres » sur la planète puisse être soit mitigé - si l'humanité commence à s'éveiller à ce qui se passe autour d'elle - soit exacerbé - si elle continue à se laisser embobiner par les tactiques de diversion de l'élite dirigeante.


« Il nous faut adresser un message des plus clairs à la population de ce pays. Ce message doit être imprimé dans chaque journal, diffusé par chaque radio, vu sur chaque télévision, ce message doit retentir à travers l'Interlink tout entier. Je veux que ce pays prenne conscience que nous allons sombrer dans l'oubli, je veux qu'homme, femme et enfant comprennent que nous sommes à la limite du chaos, je veux que chacun se rappelle pourquoi il a besoin de nous ! »

Le Chancelier Sutler, V pour Vendetta