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Récemment, des chercheurs belges de l'université de Gand ont fait une drôle de trouvaille. En analysant les huitres et moules d'élevage, ils ont découvert dans les mollusques une pelletée de micro-fragments de plastique. Leur chair recelait jusqu'à une particule de plastoc par gramme. Les chercheurs belges ont fait un petit calcul : un consommateur qui avalerait 72 grammes de moules par jour ingérerait, sans le savoir, 11 000 microparticules de plastique par an !

A force de rejeter à la mer nos déchets plastiques, il en flotterait actuellement entre 7 000 et 35 000 tonnes dans les océans. Brinquebalée dans tous les sens, par les courants, attaquée par le soleil, rongée par l'eau de mer, cette montagne de déchets s'émiette en une multitude de fragments de moins de 5 millimètres de diamètre, qui sont ingérés par le plancton, puis par toute la chaîne alimentaire. Avec un effet maousse chez les mollusques filtreurs : vu qu'une huitre brasse entre 100 et 500 litres d'eau de mer par jour, comptez 25 litres pour une moule. Et comme les homards et les crabes raffolent des moules, ils font le plein de plastique à leur tour.
Des scientifiques anglo-saxons se sont amusés à regarder combien de temps des crabes plongés dans un bac d'eau non polluée mettaient à se décontaminer. Eh, bien il faut attendre vingt et un jours avant de voir disparaître le plastique de la chair des crustacés. C'est d'autant plus fâcheux que ces micro-déchets sont bourrés de produits chimiques : bisphénol A, retardateurs de flamme bromés, phtalates ou encore PBDE, une famille de 209 substances utilisées, entre autres, pour ignifuger les plastiques. Des joyeusetés toutes soupçonnées d'être des perturbateurs endocriniens, autrement dit de semer la pagaille dans notre système hormonal.
Les poissons sont, eux aussi, plastifiés. Des scientifiques britanniques se sont penchés sur le tractus digestifs de 504 poissons pêchés dans la Manche : 184 faisaient le plein de micro-particules, soit plus du tiers, les quatre espèces les plus contagieuses étant le merlan bleu, le grondin rouge, la sole perdrix et la sole jaune. Mais, comme Ségolène Royal vient d'inscrire dans son projet de loi sur la biodiversité l'interdiction des sacs plastiques non réutilisables, nous voilà rassurés...

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