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© OVPF/IPGPLes éboulements les plus importants se produisent dans le cratère Dolomieu
Pas de trêve des confiseurs pour l'observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise : depuis sa dernière éruption des 9 et 10 décembre dernier (la troisième de l'année), le volcan n'a pas relâché la pression. "L'ensemble des données acquises depuis la fin de la dernière éruption sommitale indique que la réactivation du volcan, débutée en août 2010, se poursuit ", indique un bulletin publié hier.

Depuis mardi, les scientifiques observent "une augmentation progressive du nombre et de la magnitude des événements volcano-tectoniques". Il s'agit de ces séismes associés à la fracturation des roches en profondeur, jusqu'alors assez peu nombreux (moins de six par jour en moyenne) et de faible intensité (magnitude inférieure à 1,2), dont le nombre est de 8 à 20 par jour désormais, pour une magnitude atteignant jusqu'à 1,5.

"Les foyers sismiques ont été localisés à l'aplomb du Piton de la Fournaise, précise l'observatoire (...) entre le niveau de la mer et 1 km au-dessus du niveau de la mer". Mais certains séismes trouvent leur origine à plus grande profondeur et "leur nombre est en cours d'augmentation depuis le 29 décembre".

Éboulements et gaz

Parallèlement, le volcan continue à se déformer : "Une lente dilatation de l'édifice volcanique se poursuit depuis la fin de la dernière éruption à une vitesse moyenne de 1-1,5 cm par mois''. Le bulletin de l'observatoire note : "Le taux de dilatation du cône sommital est proche de celui qui a précédé la dernière éruption".

Cette évolution explique que "depuis la fin de l'éruption du 9-10 décembre, on détecte une augmentation progressive et régulière des éboulements à l'intérieur du cratère sommital de Dolomieu. Jusqu'à 30 événements par jour ont été enregistrés. Leur nombre par jour se situe entre 3 et 6 fois la norme des phases non éruptives". Enfin, depuis mercredi, des émissions de dioxyde de soufre (SO2), certes faibles mais deux à trois fois supérieures à la norme, ont été détectées pas les capteurs de l'observatoire. L'arrivée à la surface de ce gaz présent dans le magma constitue un autre indicateur des phénomènes de fracturation qui affectent l'édifice du Piton de la Fournaise.

Le 9 décembre dernier, le volcan était entré en éruption sans crier gare au terme de deux crises sismiques espacées d'une douzaine d'heures