volcan islande
© Oleksii Leonov
Une explosion volcanique a récemment détruit des maisons de pêcheurs en Islande. Ce phénomène marquerait le réveil d'une faille endormie depuis 800 ans.

Le 14 janvier dernier, plusieurs maisons de Grindavik, un village de pêcheurs sur la côte sud de l'Islande, ont été ravagées par des coulées de lave provenant du volcan Sundhnjukagigar. Heureusement, ce phénomène n'a fait aucune victime, les dégâts ont été d'ordre matériel. L'événement avait été prédit quelques semaines auparavant, permettant l'évacuation dans les temps de la population. L'éruption a également forcé la fermeture du Blue Lagoon, un des lieux touristiques les plus prisés de la région. En décembre, une première éruption avait déjà eu lieu mais son intensité avait été moins importante.

D'après les experts, cet événement a acté le réveil d'une faille en dormance depuis 800 ans : la dorsale médioatlantique. Cette faille sous-marine se situe au milieu de l'océan Atlantique et traverse dans une moindre mesure l'Arctique. Elle marque la délimitation entre la plaque nord-américaine et la plaque eurasiatique au niveau de l'océan Atlantique nord et entre la plaque sud-américaine et la plaque africaine dans l'Atlantique sud.

Ainsi, « après huit siècles de rupture relative et d'arrêt complet de l'activité de surface, nous sommes entrés dans un nouvel épisode de séparation des plaques qui pourrait durer plusieurs années, voire plusieurs décennies », a déclaré à l'AFP le volcanologue Patrick Allard de l'Institut de physique du globe de Paris. Cette séparation agrandit l'Atlantique de plusieurs centimètres chaque année et éloigne d'autant l'Europe du continent américain.

Selon l'office météorologique islandais, chargé de la surveillance de l'activité sismique et volcanique, du magma s'est infiltré dans les fractures de la croute terrestre qui est très mince autour de la faille. C'est cette infiltration qui a provoqué les éruptions.

Depuis les deux éruptions, l'office reste en état d'alerte permanent. S'il manque encore d'éléments pour faire des prévisions précises, les scientifiques de l'office météorologique estiment qu'une nouvelle éruption pourrait avoir lieu dans quelques semaines.

En effet, le risque est présent puisque le magma continuerait de s'accumuler sous la péninsule de Reykjanes, à quelques kilomètres de Grindavik. En plus du village, la centrale géothermique de Svartsengi, fournissant eau et électricité à la région, pourrait à son tour être menacée au vu de sa proximité avec le volcan.

Néanmoins, ce qui inquiète le plus, c'est que cette prochaine éruption pourrait être difficile à anticiper, empêchant de donner l'alerte à temps. Avec des éruptions consécutives, le magma trouve de plus en plus rapidement son chemin vers la surface. Ainsi, l'activité sismique préventive se retrouve diminuée. Les experts estiment qu'il pourrait y avoir moins d'une heure entre la fissure, l'alerte et l'éruption.