Dans la nuit de samedi 13 avril à dimanche 14 avril, l'Iran a lancé une attaque contre Israël en réponse au bombardement du consulat iranien à Damas qui a fait 16 morts le 1 avril.
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L'Iran a lancé plus de 200 drones et missiles vers Israël, dont la "vaste majorité" a été interceptée sans conséquences graves, seule une base militaire ayant subi "des dégâts mineurs", a annoncé un porte-parole de l'armée israélienne dans la nuit de samedi à dimanche.

"Le régime en Iran a lancé un essaim massif de 200 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée, soulignant que l'attaque était encore "en cours".

L'armée israélienne a précisé que "la majorité" des drones et des missiles avaient été interceptés à l'aide du système de défense aérienne, "en collaboration avec les alliés stratégiques d'Israël avant que les tirs ne pénètrent sur le territoire israélien", selon un communiqué séparé.

"Un certain nombre de missiles iraniens sont tombés en territoire israélien, provoquant des dégâts mineurs sur une base militaire, mais sans faire de victimes", a mentionné l'amiral Hagari.

Les services de secours israéliens ont également déclaré avoir secouru 31 blessés dans un état léger, "présentant des symptômes d'anxiété ou des blessures causées par la recherche d'un abri."

L'Iran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite lancée dans la nuit, qu'il a présentée comme une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas.

"L'affaire peut être considérée comme close", a annoncé la mission iranienne à l'ONU dans un message posté trois heures après le début de son opération.

Mais, a-t-elle aussitôt prévenu, "si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran serait considérablement plus sévère".

Ni le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, ni le président Ebrahim Raïssi ne s'étaient exprimé dimanche à la mi-journée pour faire le bilan de cette première attaque ayant visé directement Israël depuis la révolution islamique de 1979 en Iran.

Le chef des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri, s'est toutefois félicité que l'attaque ait "atteint tous ses objectifs", notamment en mettant "hors service" un centre de renseignement et une base aérienne". Il a précisé qu'aucun centre urbain ou économique n'avaient été visés par les drones et missiles iraniens.

Ces deux centres ont été spécifiquement visés par les drones et missiles, car ils ont servi à mener la frappe qui a détruit le 1ᵉʳ avril le consulat iranien en Syrie, provoquant la mort de sept Gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors d'Iran.

En Israël, le porte-parole de l'armée a indiqué que la base aérienne de Nevatim avait été "légèrement touchée" par des missiles balistiques iraniens.

L'"action militaire de l'Iran a été une réponse à l'agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas", a justifié la mission iranienne à l'ONU. Elle a été "menée sur la base de l'article 51 de la Charte des Nations Unies relatif à la légitime défense".

Israël est depuis la révolution de 1979 l'ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction au profit d'un État palestinien.

Mais, jusqu'à présent, Téhéran s'était gardé de l'attaquer frontalement, préférant soutenir les actions menées par les autres membres de l'"axe de la résistance", dont le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis yéménites depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre.

Quelques heures avant les frappes, l'Iran a saisi samedi un porte-conteneurs accusé d'être "lié" à Israël avec 25 membres d'équipage à bord dans les eaux du Golfe. "Un acte de piraterie" pour Washington.

"Message" à Washington

Dans la nuit, Téhéran a aussi mis en garde les États-Unis, les exhortant à "rester à l'écart" de son conflit avec Israël.

Le général Bagheri a précisé qu'un "message" avait été "envoyé aux États-Unis pour les avertir que s'ils coopéraient avec Israël pour leurs prochaines actions éventuelles, leurs bases ne seront pas sûres".

Les Etats-Unis possèdent plusieurs bases militaires dans la région, notamment en Irak.

"La prochaine gifle sera plus violente", a prévenu la nouvelle fresque murale dévoilée sur la place Palestine à Téhéran, où quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans la nuit en criant "Mort à Israël" et "Mort à l'Amérique".

L'Iran "peut intensifier ses actions s'il le souhaite, car il a le choix entre diverses options, notamment le Hezbollah, des perturbations maritimes ou des frappes sur des cibles israéliennes vulnérables à l'étranger", estime Nishank Motwani, expert à l'Australian Strategic Policy Institute à Washington.

Les autorités israéliennes n'avaient pas dévoilé ce dimanche matin leurs intentions. Mais elles n'avaient pas exclu, avant l'attaque, de frapper sur le territoire iranien, en visant probablement des sites militaires ou nucléaires selon des experts.

Par précaution, l'aéroport Mehrabad de Téhéran consacré aux vols domestiques devait rester fermé dimanche jusqu'à 12 H (07 H 30 GMT), selon l'agence Mehr, tandis que certaines compagnies internationales ont décidé de suspendre leurs vols ou de ne plus survoler l'espace aérien iranien.

Plusieurs pays, dont la Russie et la France, ont demandé à leurs ressortissants à "s'abstenir" de se rendre en Iran et en Israël.

Parallèlement à cela, ce dimanche, le Hamas palestinien aurait rejeté le dernier projet de trêve.