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Vous nous connaissez, partout où c'est possible, on pourchasse la désinformation. C'est donc avec une colère froide que nous sommes partis en chasse de ce Carpenter pour fermer son clapet complotiste à ce fameux « Charles », qui veut influencer nos lecteurs dans le sens du complotisme, pourtant interdit par Rudy Reichstadt, l'homme aux 60 000 euros du fonds Marianne.

C'est un lecteur qui nous a mis la puce à l'oreille dans un commentaire qui figure sous l'article des rabins-taupes.

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Effectivement, entre la 73ᵉ et la 77ᵉ minute, les deux héros, descendus dans le souterrain peuplé d'étranges créatures, rasent des murs aux inscriptions étranges qui peuvent passer pour de l'hébreu martien.

Une interprétation complotiste est donc possible, puisque, en plus, il s'agit d'un complot obscur contre les Terriens, avec des créatures visiblement friquées qui se réunissent dans une grande salle cachée. Toute ressemblance, etc.

En réalité, le débat sur ce film de Carpenter, Invasion Los Angeles, n'est pas nouveau. Le site d'Arte en a même parlé, en mal, ce qui est mauvais signe pour les gardiens du Système.
Le postulat du film de John Carpenter s'inspire de la science-fiction paranoïaque des années 40 et 50 qui montrait une invasion de l'intérieur, un « grand remplacement » qui jouait avec les peurs de l'infiltration communiste combattue par la commission des activités anti-américaines. (...)

Invasion Los Angeles est un violent réquisitoire contre les « yuppies » (jeunes cadres dynamiques évoluant dans le monde de la finance) en costume-cravate qui contrôlent les États-Unis. Un ouvrier au chômage, qui débarque à Los Angeles avec ses outils et son baluchon, découvre par hasard des paires de lunettes noires qui permettent de voir la réalité cachée de la société américaine. Des extraterrestres ont pris le contrôle de l'économie, de la police, des classes dirigeantes, des médias et exploitent comme des parasites vicieux les ressources humaines et matérielles du pays. Les aliens ont l'apparence répugnante de cadavres en putréfaction, pour mieux symboliser la puissance corruptrice qu'ils représentent. (...)

La dimension conspirationniste du film de Carpenter fit même l'objet d'une récupération antisémite de la part de groupuscules néo-nazis américains, à la grande colère du réalisateur.
Nous laisserons au journaliste d'Arte, qui préfère (sans lunettes) voir un film « prolétaire et libertaire », la responsabilité de ses propos quant à la « colère » de Carpenter...

Qu'Arte tente de décomplotiser le film, ça se comprend : cette chaîne abrite un certain BHL parmi ses créatures décideuses. Mais que le site du magazine de cinéma Première refuse de regarder la réalité, c'est-à-dire de mettre les lunettes noires du héros, ça vous flingue une crédibilité : les points de concordance sont trop nombreux pour être le fait du hasard dans la tête du réalisateur.
Certains ont vu dans cette fiction une allégorie des technocrates juifs qui gouverneraient secrètement le monde. Une théorie complotiste fermement démentie par le principal concerné, John Carpenter. Sur son compte Twitter, le cinéaste célèbre pour ses coups de gueule s'énerve une nouvelle fois : « Invasion Los Angeles, ça parle des boursicoteurs et du capitalisme sans régulation. Cela n'a aucun rapport avec les Juifs et leur soi-disant contrôle du monde, ce qui est un mensonge et de la calomnie. »
On sent bien que l'intelligence analytique et le goût du décryptage se sont vu barrer le chemin. Dans ce débat, qui a été rapidement plié en 2017 (le film date de 1988) et mis sous le tapis, il reste une œuvre politique d'un réal qui nous fait penser à Mocky : ils font tous les deux du cinéma avec plus d'idées que de moyens, à l'inverse du principe hollywoodien. Carpenter avec sa satire politique profonde et Mocky avec sa pseudo-fiction Les Ballets écarlates, méritent, au-delà des défauts techniques, notre considération pour leur courage.