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Le ministre de l’Intérieur et le député UMP de Paris se sont échangés quelques mots doux ce mardi dans les couloirs de l'Assemblée. | LP/Arnaud Dumontier, Matthieu de Martignac
Ce n'est ni la première ni la dernière fois que quelques mots fleuris résonnent dans les couloirs du Palais-Bourbon. Mais dans le contexte actuel, la scène racontée ce mardi par Le Lab est éloquente : ce mardi, avant la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, le député UMP Pierre Lellouche a reproché au ministre de l'Intérieur d'avoir fait une référence aux «années trente» dans une interview au JDD.

Réponse de l'intéressé : un « Je t'emmerde ! » lapidaire, qui en dit long sur l'atmosphère régnant actuellement entre la majorité et l'opposition, déchirées sur des questions sociétales.

A l'origine de ce coup de sang, l'interview donnée dans le JDD par le ministre de l'Intérieur. Il y dénonçait alors une fronde d'«anti-républicains» et un climat comparable a celui «des années 30», de la part d'une partie de la droite qu'il qualifiait de «réactionnaire». Cette interview a d'ailleurs été mentionnée ce mardi en séance par Christian Jacob, chef de file des députés UMP à l'Assemblée. «Dans ce combat politique nous défendons nos convictions, nous n'avons pas à être insultés ou caricaturés» a-t-il martelé, après avoir rappelé son opposition à «la théorie des genres, à la Gestation Pour Autrui sans raison médicale, et la Procréation Médicalement Assistée».

«Vous jouez avec les peurs ! » lui a alors lancé Jean-Marc Ayrault.

«Je t'emmerde aussi !»


Mais quelques minutes plus tôt, c'est une répartie bien moins courtoise que Manuel Valls avait lancé à Pierre Lellouche sur le même sujet. «Tu y es allé un peu fort dans ton interview, on n'est pas le 6 février 1934 !» a ainsi lancé le député de Paris au patron de Beauvau, avant de se voir répondre : «Je t'emmerde !»

«Je t'emmerde aussi. On n'est pas le 6 février 1934», a alors répondu l'élu UMP, selon les propos retranscris par le Lab, qui s'est fait confirmé l'intégralité de l'échange par un autre parlementaire... et Pierre Lellouche lui-même.

«Jamais en vingt ans de politique on ne m'a parlé avec une telle violence. On ne parle pas comme ça à un député, à un ancien ministre !» a confié ce dernier au Lab, avant d'ajouter : «Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec eux sont des factieux, des fascistes, c'est intolérable».