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© AP/Alexandre MeneghiniLa diarrhée épidémique porcine tue principalement les porcelets de moins de dix jours.
La France a décidé d'interdire les importations de porcs vivants et de produits à base de porc en provenance des Etats-Unis, du Canada, du Mexique et du Japon, afin de se prémunir contre le virus de la diarrhée épidémique porcine (PED). Cette maladie a déjà tué quelque 7 millions de porcelets aux Etats-Unis en près d'un an, et fait atteindre des records au prix du porc, dans un secteur déjà fragile.

« Quand on voit les chiffres, il y a de quoi être inquiet. Il y a peu de maladies qui ont une si forte mortalité à une si grande échelle, a expliqué Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de direction générale de l'alimentation (DGAL) et chef des services vétérinaires. Si elle [la diarrhée épidémique porcine] apparaissait dans des régions comme la Bretagne, qui concentre l'essentiel de la production porcine, cela serait dramatique. »

La décision, qui doit paraître au Journal officiel samedi 3 mai, entérine l'interdiction d'importer des porcs vivants, des semences et du sperme de porc - des produits que la France importe peu en provenance de ces pays - , ainsi que les sous-produits à base de viande de porc comme l'alimentation animale.

La diarrhée épidémique porcine, qui tue principalement les porcelets de moins de dix jours, se propage par contact direct mais aussi par l'alimentation animale. Des restes de porcs adultes infectés, tels que du sang séché, peuvent être incorporés dans l'alimentation animale pour porcins, et transmettre ainsi le virus.

Vers un élargissement européen?

Si la Chine et le Japon ont déjà imposé des restrictions aux importations de porc américain, la France est le seul pays de l'Union européenne à les interdire. Elle avait proposé l'adoption d'un embargo européen le mois dernier, mais, malgré l'intérêt de grands producteurs de porc comme les Pays-Bas, le Danemark ou l'Allemagne, la Commission avait refusé cette initiative, selon M. Angot.

Pour autant, la direction de l'alimentation compte toujours sur un accord. « Nous avons décidé de prendre des mesures au niveau national, en espérant qu'elles soient élargies au niveau européen », a expliqué Jean-Luc Angot. Le ministère a également demandé aux professionnels du secteur, qu'il a rencontrés cette semaine, de renforcer les mesures de biosécurité permettant d'éviter la pénétration de tout virus dans un élevage.