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Le général Sinclair, le 17 mars. | AFP/DAVIS TURNER
Le général américain Jeffrey Sinclair, accusé notamment de viol à l'encontre d'une subordonnée et d'adultère, a été blanchi lundi 17 mars à l'issue d'un accord passé avec l'accusation.

Ancienne étoile montante de l'US Army et commandant en second de la prestigieuse 82e division aéroportée, le général Sinclair, 51 ans, faisait en tout l'objet de 22 chefs d'accusation, parmi lesquels celui de viol, d'adultère et de « conduite inconvenante pour un officier et un gentleman ».

LA PERPÉTUITÉ EN JEU

Sinclair avait déjà plaidé coupable le 6 mars pour un certain nombre de chefs d'accusation dont celui d'adultère, qui est interdit par le code militaire. Il était accusé notamment d'avoir forcé une subordonnée, de 17 ans sa cadette, de lui faire une fellation. La subordonnée en question, une capitaine, l'accusait également de viol et de menace de mort à son encontre et contre sa famille.

Il était également soupçonné d'avoir entretenu une liaison adultérine avec cette capitaine, notamment lors de déploiements en Irak et en Afghanistan : une conduite interdite par l'armée américaine. Le général encourait la réclusion à perpétuité.

Jugé en cour martiale américaine depuis le 4 mars, le général avait plaidé coupable pour adultère. Il a reconnu avoir eu une conduite « inconvenante pour un officier ou un gentleman », et également plaidé coupable de non-respect d'un ordre, cruauté et mauvais traitement, et fraudes à l'encontre des Etats-Unis.

MULTIPLES PROBLÈMES

Au terme d'un accord passé lundi 17 mars avec l'accusation, le tribunal de la base de Fort Bragg en Caroline du Nord a décidé néanmoins d'abandonner les poursuites contre Sinclair.

Les procès en cour martiale contre des officiers supérieurs sont très rares aux Etats-Unis mais l'armée américaine a été confrontée ces derniers mois à une multiplication de problèmes de comportement chez certains généraux.

Le 10 mars dernier, le Sénat américain a adopté à l'unanimité un texte visant à lutter contre les agressions sexuelles chez les militaires, une semaine après avoir rejeté une réforme bien plus ambitieuse sur ce problème endémique dans l'armée.