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Que faire quand deux camps opposés se font face et ne se décident pas ou n'ont pas envie de se voler dans les plumes ? Appelez l'OTAN, elle a une solution qui a fait ses preuves : les snipers. Après avoir sévi un peu partout et, dernièrement à Kiev, ils viennent d'arriver en Crimée. Leur mission : assassiner gratuitement des anonymes dans chaque camp.

Deux personnes - un combattant des forces d'autodéfense de la Crimée et un militaire ukrainien - ont été abattues mardi à Simferopol par un sniper embusqué. Les autorités criméennes ne sont, bien sûr, pas tombées dans le panneau et y ont tout de suite vu une provocation. Pour jeter de l'huile sur le feu, les intérimaires de Kiev, sans doute sur les conseils des employeurs des snipers, ont donné aux soldats ukrainiens l'autorisation de faire usage de leurs armes.

« Les unités des Forces armées ukrainiennes se trouvant dans la république de Crimée ont été autorisées d'utiliser leurs armes sur décision du commandant en chef par intérim des Forces armées ukrainienne et ministre de la Défense par intérim et sur ordre du chef d'Etat-major général », a indiqué le ministère sur son site internet.

Encore faut-il savoir qui est encore soldat ukrainien ou ne l'est pas. A Sébastopol ce sont des centaines de soldats qui ont quitté leurs unités pour aller grossir les rangs des forces d'auto-défense de la Crimée. D'autres garnisons se rendent, les unes après les autres et se mettent sous les ordres des nouvelles autorités.

De son côté, pour prévenir toute escalade, le commandant de la Flotte russe de la mer Noire, l'amiral Alexandre Vitko, a mis en garde la Marine ukrainienne contre tout acte de violence en Crimée.
« Ce qui s'est passé hier à Simféropol constitue, sans nul doute, une provocation. A en juger d'après la signature, nous avons affaire à un sniper, comme à Maïdan. Deux personnes ont été tuées. Il n'en reste pas moins que les têtes chaudes au sein de la direction actuelle ukrainienne ont autorisé l'emploi des armes. Je tiens à prévenir ces personnes et, en premier lieu le personnel des forces navales ukrainiennes: que Dieu vous garde d'utiliser ne serait-ce qu'un lance-pierres », a déclaré M. Vitko.
Le premier ministre criméen Sergueï Aksenov va même plus loin. Il appelle les militaires ukrainiens à prêter serment à la Crimée ou partir de la presqu'île.
« Je m'adresse aux militaires des Forces armées d'Ukraine stationnant sur le territoire de la presqu'île et je les appelle, afin d'éviter l'effusion de sang et l'aggravation ultérieure de la situation, à ne pas céder aux provocations, à faire un choix explicite et à prêter serment au peuple de Crimée », a déclaré M.Aksenov, cité par les médias
Dans de telles conditions, les snipers se retrouvent dans une situation plutôt inconfortable. Contrairement aux situations habituelles où les esprits sont surchauffés, ici tout le monde est calme et sait qu'ils sont là. Leur traque a déjà dû commencer, rendant leur mission d'autant plus difficile. Leurs éventuelles prochaines victimes ne pourront qu'aider à les tracer. Espérons seulement que les criméens en prendront au moins un vivant. Nous saurons peut-être enfin de quel coin du monde viennent ces snipers sans frontières.