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© Photo Alexei Nikolsky. AFPLe président russe Vladimir Poutine au Kremlin à Moscou le 23 avril.
Face à la crise en Ukraine, les Etats-Unis et l'Union européenne visent des responsables russes et prorusses ainsi que des entreprises proches de Vladimir Poutine.

Les Etats-Unis ont décidé lundi d'imposer des sanctions à sept responsables russes et 17 sociétés proches du président russe, Vladimir Poutine, en représailles à ce qu'ils ont qualifié «d'actes de provocation» en Ukraine. Washington va également revoir les conditions d'autorisation à l'exportation en Russie de certains équipements high-tech qui pourraient avoir un usage militaire, a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué publié à Manille, où le président Barack Obama est en visite officielle.

La Russie a aussitôt répliqué qu'elle allait «répondre» à ces nouvelles sanctions. «Bien sûr, nous allons répondre, a déclaré aux agences russes le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Nous sommes certains que cette réponse aura un effet douloureux pour Washington.»

L'Union européenne va de son côté ajouter quinze noms de responsables russes et ukrainiens prorusses à la liste des personnes sanctionnées dans le cadre de la crise en Ukraine, a-t-on appris lundi de sources diplomatiques. L'ajout de ces noms a été décidé par les ambassadeurs auprès de l'UE des 28 pays membres qui se sont réunis à Bruxelles en raison de l'absence de «désescalade» de la situation en Ukraine, a-t-on indiqué de mêmes sources.

Les sanctions entreront en vigueur à la publication du Journal officiel de l'UE, qui dévoilera les noms probablement mardi matin. Ces responsables viennent s'ajouter à la liste des 33 Russes et Ukrainiens prorusses visés par des gels d'avoirs et d'interdiction de visa d'entrée dans l'UE pour avoir contribué à la déstabilisation du pays. Vingt-deux Ukrainiens, actifs durant le précédent régime, sont par ailleurs sanctionnés par un gel des avoirs pour «détournement de fonds publics».

La phase 3 des sanctions en préparation

«Nous nous trouvons dans une situation où il n'y a pas de désescalade», a déclaré mardi la porte-parole de la Commission européenne, Pia Ahrendkilde Hansen. «Nous considérons» les sanctions de la «phase 2» comme «étant le niveau approprié pour l'instant, tout en avançant dans la préparation des mesures de la phase 3», d'ordre économique, a-t-elle précisé.

L'élargissement de la liste noire de l'UE avait été approuvé sur le principe à la veille des discussions de Genève le 17 avril visant à apaiser les tensions. Les Vingt-Huit avaient préféré surseoir à leur application afin de ne pas mettre en péril les discussions de paix. Mais l'accroissement des tensions en Ukraine ces derniers jours et les craintes d'une invasion de la Russie ont poussé le G7 à décider samedi de durcir les sanctions.

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a appelé Moscou à passer aux actes : «Je comprends que les Russes ne contrôlent pas tous les agitateurs qui agissent en Ukraine. Mais ils peuvent changer la donne en commençant à retirer leurs troupes» massées près de la frontière. «Ce serait le vrai signal de la désescalade», selon lui. Les pays européens divergent sur le bien-fondé des sanctions économiques, certains d'entre eux étant davantage exposés à des mesures de rétorsion, notamment pour leurs importations de gaz russe.