frpoutine
L'Ukraine doit signer prochainement un accord d'association avec l'Union européenne, ce qui risque d'affaiblir considérablement les liens économiques entre Kiev et Moscou. Lors de sa visite en France le 6 juin dernier, le président russe Vladimir Poutine a expliqué ce que fera la Russie le jour où l'accord entre l'Ukraine et l'UE sera signé.

Dès que l'accord entre l'Ukraine et l'UE aura été signé et sera entré en vigueur, nous serons obligés de prendre des mesures afin de défendre notre économie et notre marché.

Actuellement, entre la Russie et l'Ukraine, les droits de douane sont nuls, car les deux pays font partie d'une zone de libre-échange dans le cadre de la CEI. En principe, si l'Ukraine signe un accord d'association avec l'UE, elle devra résilier d'autres accords antérieurs, mais ce n'est même pas le plus important. L'important, c'est que si nous maintenons une zone exempte de droits de douane avec l'Ukraine alors que celle-ci ouvre dans le même temps son marché aux marchandises européennes, toutes ces marchandises vont affluer sur notre territoire douanier. Et cela, nous ne pouvons pas l'admettre, car nous ne nous sommes jamais entendus là-dessus avec l'Europe.

Si cela arrive, nous n'imposerons pas de sanctions - je tiens à le souligner. Nous nous contenterons de passer avec l'Ukraine à un régime de fonctionnement normal, utilisé largement dans la pratique internationale. Nous appliquerons pour Kiev la clause de la nation la plus favorisée. Mais ce sera à mon avis, pour l'Ukraine, une épreuve très dure, car dans ce cas, ses marchandises ne seront plus concurrentielles, même sur le marché russe. Je pense que les autorités ukrainiennes le comprennent.


Commentaire : Peut-être que les autorités ukrainiennes le comprennent mais c'est très loin des préoccupations américaines qui ont concocté toute cette crise.


Vous savez également qu'il existe entre l'Ukraine et la Russie une procédure particulière concernant le séjour des citoyens ukrainiens sur le territoire russe, qui est encore plus avantageuse que pour les citoyens de l'Union économique eurasiatique qui, eux, ne peuvent séjourner qu'un mois en Russie. Actuellement, les Ukrainiens peuvent en effet séjourner et même travailler en Russie trois mois durant sans devoir s'enregistrer. (...) Selon nos informations, sur les 18 millions d'Ukrainiens qui constituent la population active du pays, 5 à 6 millions travaillent en Russie. C'est un chiffre considérable. Et nous devrons réfléchir également à ce qu'il faudra faire afin de réguler cet aspect de nos relations.

Il reste à mon avis de nombreuses questions nécessitant une étude approfondie. J'espère que nous pourrons reprendre contact avec la Commission européenne. Nous avons parlé de consultations. Il n'y en a pas pour le moment. J'en ai discuté avec le Premier ministre britannique, avec la chancelière allemande et avec le président français.

Nous avons lancé plus d'une fois cette initiative - maintenant, nous attendons des propositions.