Ceci suggère que les personnes ayant des niveaux similaires de compétence constituent les meilleurs groupes de décision, disent les chercheurs, sinon la tendance à assumer une compétence égale peut donner trop de poids aux opinions des membres les moins capables.
Bahador Bahrami de l'Université College London et ses collègues ont mené cette études avec 98 hommes du Danemark, de l'Iran et de la Chine qui, en équipe de 2, réalisaient une tâche de perception visuelle. Ils devaient regarder un écran pendant 2 intervalles consécutifs et repérer un signe subtil apparaissant dans le premier ou le second intervalle. La tâche comportait 256 items de 2 intervalles.
Chaque participant, séparé de l'autre par un écran, indiquait s'il pensait que le signe était apparu dans le premier ou le deuxième intervalle et à quel point il était confiant dans sa réponse. Quand ils étaient en désaccord, l'un des deux, au hasard, était affecté comme arbitre et devait rendre la décision finale commune.
Les participants les plus compétents - ceux dont les premiers jugements étaient généralement corrects - avaient tendance à valoriser le jugement de leurs partenaires moins compétents plus que ce qu'ils auraient dû. De même, les participants les moins compétentes valorisaient leurs propres jugements plus que ce qu'ils devraient.En moyenne, les participants les plus compétents avaient raison environ 70% du temps. Le choix logique quand ils étaient en désaccord avec les participants les moins compétents aurait été d'opter pour les réponses de ces derniers 30% du temps. Cependant, ils optaient pour le choix de leurs partenaires moins compétents plus de 40% du temps.
De même, les participants les moins compétents, qui avaient en moyenne raison 30% du temps, ne donnaient pas le poids qui était dû aux réponses de leurs partenaires plus compétents. Ils le faisaient 50% du temps.
Le biais d'égalité se maintenait même quand les participants se faisaient présenter explicitement les chiffres sur les performances de chacun. Il se maintenait également lorsque l'écart de compétences était artificiellement augmenté en rendant secrètement le test plus difficile pour les membres les moins compétents et lorsque les participants se faisaient offrir de l'argent pour les bonnes décisions.
"Les gens sont incroyablement mauvais pour tenir compte des différences de compétence lors de prises de décisions de groupe", constate le chercheur.
Les raisons qui sous-tendent ce biais d'égalité ne sont pas claires, dit-il. Une explication pourrait être que les gens sont réticents à prendre seuls la responsabilité pour les décisions de groupe. En donnant aux autres une voix égale dans une décision ils partagent la responsabilité pour les erreurs potentielles.
L'aversion de l'exclusion sociale peut également jouer un rôle, les personnes moins compétentes pouvant souhaiter que leurs propres décisions soient représentées afin de se sentir utiles et incluses; les personnes les plus compétentes voulant éviter d'ignorer et d'exclure les moins compétentes.
Les expériences ont été menées dans trois pays différents afin de tester les biais culturels, mais il n'y avait pas de différence dans les résultats. Le biais d'égalité semble donc, concluent les chercheurs, être un trait humain universel qui pourrait affecter de nombreux processus de prise de décision.
"Par exemple, quand des gens vivant ensemble décident de la meilleure façon de sélectionner les fournisseurs de services publics ou de diviser les factures, ils sont susceptibles de donner un poids égal au point de vue de chacun," explique le chercheur. "Toutefois, si une personne est beaucoup plus compétente financièrement, la meilleure stratégie pour le groupe devrait être de donner plus de poids à son jugement."
D'abord, dans une affaire sérieuse, un juge est assisté d'experts, ce qui diminue la possibilité d'une manipulation aussi basique. Enfin, un juge est aussi formé à ce genre de situation, et par ailleurs, il faut remarquer que dans les faits, dans les histoires de divorce, c'est majoritairement la femme qui est à son avantage dans les décisions judiciaires.
Enfin j'ai du mal à apprécier le choix orienté de la situation. L'homme y est nécessairement le pervers narcissique imbu de lui-même (comme dans les magazines féminins...), le vecteur inhérent du mal, en tant que mâle, et la femme une pauvrette, victime de sa gentillesse, de son honnêteté, et du vice masculin. Euh... je sais que l'article parle du biais d'égalité, mais n'y a-t-il pas là un biais d'inégalité imposé par des stéréotypes assez navrants ? Les statistiques judiciaires prouvent que, puisqu'il est majoritairement donné raison à la femme dans les cas de divorce, le biais d'égalité ne mène pas du tout, dans ce contexte, à cette situation de 50/50 évoquée dans le commentaire.
Si le présupposé du commentaire est vrai, à savoir que les hommes dans leur majorité véhiculent le mal, alors la justice est loin d'être injuste. Si en revanche il s'agit d'un stéréotype sans fondement, alors le système judiciaire commet une injustice répétée envers les membres de la gent masculine. Bref, cet exemple sexiste est tout à fait mal choisi. Je constate simplement que dans mon entourage, le vice est relativement bien partagé entre hommes et femmes dans les situations de couple. Peut-être pas à part égale, je n'en sais rien, mais de là à sous-entendre qu'une justice déjà acquise à la cause féministe serait encore en-dessous de la réalité dans sa perception d'une inégalité hommes/femmes, il y a un pas qui est assez scabreux à franchir.