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Le cinquantenaire de la mort de Churchill (jan 1965) est l'occasion de rappeler quelques vérités qui feront tomber de son piédestal cette figure tutélaire. Avant de devenir l'icône de la résistance au nazisme, Winston Churchill a d'abord été un fervent défenseur de l'Empire britannique et un anti-bolchevique convaincu, un antisémite, mais aussi un malin.En 1919, Winston Churchill alors Secrétaire d'État à la Guerre décide d'utiliser les grands moyens: « Les Arabes et les Kurdes savent maintenant ce que signifie un véritable bombardement. En 45 minutes nous sommes capables de raser un village et de tuer ou blesser un tiers de sa population. » Il poursuit : « Je ne comprends pas la sensiblerie par rapport à l'utilisation du gaz contre des tribus non civilisées ».
Winston Churchill présenta un Livre blanc en 1926, dans lequel le gouvernement britannique réaffirmait qu'il allait de créer un foyer nationale juif en Palestine (y compris sur des terres déjà habité). Sioniste le Churchill ? En tout cas antisémite en témoigne ses textes : « Il se peut en effet qu'involontairement, les juifs invitent à la persécution, qu'ils soient en partie responsables de l'hostilité dont ils souffrent". Il serait facile d'attribuer l'hostilité aux Juifs à la méchanceté des persécuteurs, mais cela ne concorde pas avec tous les faits. Le fait central qui domine les relations entre Juif et non-Juif est que le Juif est 'différent'". "Il a l'air différent. Il pense différemment. Il a une tradition et un héritage culturel différents. Il refuse d'être assimilé".
Après la bataille de Stalingrad, en 1943, qui s'était soldée par une défaite de la Wehrmacht, Churchill et Roosevelt se sont réunis le 20 août à Québec. A l'ordre du jour figurait le retrait éventuel des États-Unis et de la Grande-Bretagne de la coalition antihitlérienne et leur entrée en alliance avec les généraux nazis pour combattre ensemble l'Union soviétique. Difficilement te-nable cette position est finalement abandonnée, ils se contenteront de retarder l'ouverture le se-cond front en 1944. L'opération Unthinkable fut tout de même un projet britannique qui visait à attaquer l'Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La création du plan a été or-donnée par Winston Churchill et mise au point par l'armée britannique. Toutefois, elle ne fut ja-mais mise en œuvre du fait de de l'importance des forces soviétiques déployées en Europe. Ces plans ne furent rendus publics qu'en 1998.
Octobre 1944, les nazis viennent tout juste de se retirer de Grèce qu'un corps expéditionnaire britannique installe à Athènes le gouvernement, sous tutelle d'un gouverneur militaire britannique, Ronald Scobie. Churchill demande au gouverneur militaire d'écraser la rébellion communiste qui reprend les armes car elle se rend compte que les collabos grecs (les mains encore sanguinolentes) sont toujours au pouvoir. Un centaine de milliers d'hommes sont détournés du front italien et du combat contre les nazis pour mater la résistance communiste. C'est le début de la guerre civile qui dura 4 ans et qui couta la vie à 150 000 individus.
Lors de son second passage au 10 downing street, il réprima la révolte Mau Mau au Kenya avec énergie (11 000 morts) ou alors n'hésita pas de bombarder à l'agent orange la Malaisie pour mater la rébellion. Tout cela pour conserver une partie d'empire. En fait il a bien résumé son action en déclarant : « nous sommes tous des assassins, mais l'important est d'être du côté des vainqueurs. » peut être pensez-t-il alors au bombardement de Dresde en février 1945 qu'il avait ordonné sans que la Venise de l'Elbe ne fut en rien stratégique, sinon qu'elle s'apprêtait à devenir est-allemande (120 000 morts)...
Commentaire : On pourra, pour compléter ce qui précède, lire ceci :
Winston Churchill : pas si roseExtraits :
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.. C'est peu dire que cet homme hors du commun, descendant du Malbrough qui « s'en va-t-en guerre », ayant passé son enfance dans l'un des plus grands et plus beaux châteaux d'Angleterre, fut tout en aspérités. Ainsi, il ne vouait pas un amour immodéré pour ce qui était à ses yeux des peuplades assez négligeables. « On n'a fait aucun mal aux peaux-rouges d'Amérique ou aux aborigènes d'Australie. Il s'est trouvé qu'une race plus forte, plus évoluée, plus sage a pris leur place. »
Durant la Première Guerre mondiale, il demande l'utilisation de gaz moutarde contre les Turcs.
En 1943, l'Inde est frappée par une famine historique. Trois millions de personnes meurent. Il exige que la colonie continue à exporter du riz pour contribuer à l'effort de guerre des Britanniques. Dans la foulée, il conseille aux Indiens de ne plus « se reproduire comme des lapins ».
Pour lui, les musulmans sont « imprévoyants », « mous » et « souillons ». Mais, en 1940, il fait débloquer une aide (considérable pour l'époque) de 100 000 livres pour la construction d'une mosquée à Londres en reconnaissance de l'engagement des soldats indiens musulmans pendant la guerre.
Pour Churchill, les grévistes étaient de la vermine. À plusieurs reprises, il enverra la troupe contre eux alors qu'il était ministre de l'Intérieur, au Pays de Galles, à Glasgow ou à Liverpool. Avec ordre de faire feu si nécessaire. Il était persuadé que ces grévistes constituaient l'avant-garde d'une révolution blochevique.
En janvier 1911, dans l'East End de Londres, 200 policiers assiègent une bande d'anarchistes lituaniens emmené par Yaokov Peters (dit Pierre le Peintre), dont on n'a jamais su vraiment qui il était et s'il a même réellement existé. Le mois précédent, ces anarchistes avaient tué trois policiers. Deux des anars moururent dans l'assaut. Churchill était présent, aux premières loges, coiffé de son haut-de-forme.
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En Irlande, Churchill soutient les Black and Tans, cette milice de policiers supplétifs, extrêmement violents, casseurs de militants de l'IRA. Mais dès 1912, Churchill avait accepté le concept d'autonomie pour le pays (Home Rule).
En 1923, alors que sa carrière politique connaît des hauts et des bas, il reçoit 5 000 livres de deux compagnies pétrolières qui lui demandent d'intercéder en leur faveur auprès du gouvernement britannique.
Reste l'éternelle et grave question à laquelle il n'est pas simple de répondre, même 70 ans après : Churchill aurait-il dû bombarder, dès 1942, alors qu'il en avait la possibilité, les camps de concentration ?
Merci de préciser son rôle clef dans le régime minceur de "plusieurs millions" d'indiens.
Churchill et le type même de l'opportuniste, intelligent mais qui à vendu son âme au diable le plus offrant.
Je passe sur les chiffres ridicules des victimes des bombardements de Dresde et des restes de l'Allemagne, mais à quoi bon ?
Sortir ce genre d'article aujourd'hui fait office de farce, puisque sa mémoire collective est toujours associé au monde libre, à la lutte contre le mal absolu et au gros cigares.
Je pourrait en sortir autant sur lui que sur le "grand Charles", son vieux pote déserteur, sauveur de la France.
Alors, merci à ces héros qui ont sarclé ce qui restait de nos pays respectifs.