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Le journal Guardian tente d'expliquer pourquoi l'on continue à voter pour des personnes dont les capacités intellectuelles suscitent souvent de sérieux doutes.

Le quotidien britannique dresse un triste constat: un candidat intelligent est contraint de faire semblant d'être bête afin de réussir dans l'arène politique.

"Tous les hommes politiques ne sont pas des idiots, mais nombre d'entre eux le sont", écrit le journal.

Pour expliquer ce revers de la démocratie occidentale, le Guardian s'adresse à la psychologie. En vertu du dénommé effet de Dunning-Kruger, les personnes les moins intelligentes surestiment leurs compétences tandis que les plus intelligentes ont généralement tendance à les sous-estimer. Ainsi, être moins compétent rend plus confiant, et donc plus convaincant.

D'autre part, les électeurs préfèrent ceux qui sont en mesure de leur expliquer des problèmes compliqués de manière simpliste, même si la solution est à peine envisagée. Selon la "loi de la futilité" de Parkinson, toute communauté a tendance à attacher une importance disproportionnée à des questions insignifiantes mais plus accessibles au grand public. Aussi, pour être convaincant, il faut savoir condenser des choses compliquées de façon simple, bien que souvent fausse, conclut le journal.

Et même lorsqu'on est intelligent et cultivé, mieux vaut feindre de ne pas l'être pour réussir en politique. Il faut donc savoir se faire passer pour "un homme du peuple", comme le faisait autrefois George W. Bush qui expliquait qu'il fallait que l'électeur ait "l'impression de pouvoir aller boire une bière avec lui".

Le Guardian indique en outre que la majorité des gens, électeurs compris, sont sensibles aux stéréotypes et aux clichés, et donnent la préférence à des groupes sociaux dont ils se considèrent proches. De ce fait, les candidats moins intelligents qui jouent sur des phobies des électeurs et nient des évidences gênantes ont plus de chances de réussir que ceux qui évoquent des faits "indésirables".

"C'est vraiment une situation malchanceuse, mais telle est la façon dont notre conscience fonctionne", conclut le journal.