Image
© Inconnu
Dans le présent chapitre, nous continuons l'analyse de Mme Shure avec la partie 14 : l'impuissance acquise (ou apprise), qui est une réponse conditionnée à un traumatisme ou à une épreuve qui implique une douleur continue aussi bien qu'une perte de contrôle, réelle ou perçue.

« Je vois bien que le 11 Septembre était une opération sous fausse bannière, mais ça ne change rien pour moi. » m'avait tranquillement avoué un ami.

Il n'est que l'un de mes amis qui, dans les années qui ont suivi le 11 Septembre 2001, ont fait des remarques semblables quand je leur ai demandé de me préciser leurs pensées concernant les preuves qui réfutent la version officielle du 9/11.

Une amie fit une autre déclaration similaire, déclarant avec force : « Si cela est vrai à propos du 9/11, alors nous sommes dans une situation bien pire que n'importe lequel d'entre nous ne l'a imaginé. C'est beaucoup, beaucoup trop énorme pour moi. Dans ce cas, peut-être que le mal a juste besoin de suivre son cours. Il n'y a rien que je puisse faire. »

Et puis, il y avait l'homme que j'ai rencontré à la Foire populaire de Denver, qui s'éloignait de moi pour éviter de poursuivre la conversation, expliquant en même temps, à mon grand étonnement : « Je suis d'accord avec vous que le 9/11 était une opération sous faux pavillon. Mais c'est ce que les gens au pouvoir ont fait au reste d'entre nous depuis des siècles. Cela continuera dans l'avenir, et il n'y a rien que nous puissions jamais faire pour arrêter ça. »

Une autre connaissance encore, après avoir entendu pour la première fois quelques-unes des questions sans réponse entourant le 9/11, a laissé échapper une de mes répliques préférées :

« Quoi ! Je n'ai jamais entendu parler de ça ! Écoutez ! Si vous êtes en train de courir après Sauron, vous feriez mieux d'être sûre que vous avez l'Anneau ! » Sa déclaration illustrée signifiait que, sans pouvoir surnaturel, une entreprise aussi ambitieuse serait désespérée. [1]

Je me suis longtemps demandé si les gens avec des réponses comme celles-ci pouvaient être victimes de « l'impuissance acquise », un état psychologique qui a été découvert par Martin (EP) Seligman et ses collègues quand ils ont réalisé une série d'expériences brutales qui ont commencé avec des chiens comme sujets.

Dans les années 1960, Seligman et son équipe ont soumis environ 150 chiens harnachés et privés de leurs mouvements à une série de 64 chocs électriques modérément douloureux et incontournables sur le premier jour de chaque essai. Au cours de cette première phase il n'a pas fallu longtemps aux chiens pour « apprendre » qu'ils ne pouvaient pas échapper à la torture. Bientôt, ils ont renoncé à leurs tentatives pour l'éviter, et ils se sont passivement soumis à la douleur, en gémissant et en se roulant parfois dans une posture de soumission.

La deuxième phase de l'expérience commençait 24 heures plus tard. Dans celle-ci, les sujets canins étaient chacun mis dans une « pièce de transit », une pièce séparée en deux par une barrière que le chien pouvait enjamber - une action qui arrêtait automatiquement les chocs, permettant au chien d'échapper à la douleur.

En outre, une lumière s'atténuant était utilisée pour indiquer que le prochain choc arriverait au bout de 10 secondes, afin que le chien puisse non seulement apprendre à échapper aux chocs, mais aussi éventuellement apprendre à éviter les chocs en même temps en sautant la barrière dès qu'il voyait la faible lumière.

Les chiens « innocents » [2], qui n'avaient pas subi la première phase de l'expérience avec les chocs inévitables, ont vite appris à échapper aux chocs dans la pièce de transit en sautant la barrière. Ils ont aussi finalement appris à éviter les chocs en sautant en même temps qu'ils voyaient la lumière diminuer.

La première fois qu'ils ont reçu un choc électrique dans la pièce de transit, les chiens des deux groupes ont couru frénétiquement en rond pendant environ 30 secondes. Mais après cela, les deux tiers du premier groupe de chiens - ceux qui avaient subi la première expérience avec les chocs électriques inévitables - ont révélé un comportement très différent de celui adopté par les chiens innocents. Au lieu de découvrir qu'ils pouvaient sauter en sécurité, ces chiens ont abandonné, se sont couchés et ont pleurniché tranquillement tandis que les chocs continuaient pendant 60 secondes, moment où l'expérience se terminait. A la surprise des chercheurs, les mêmes deux-tiers de ces chiens traumatisés ont échoué à s'échapper lors de tous les essais suivants. Ils avaient « appris » à se sentir impuissants et désespérés. En d'autres termes, ils ont généralisé leur inévitable traumatisme initial, se sentant pris au piège de toutes les futures situations traumatisantes pourtant évitables.

Fait intéressant, le dernier tiers des chiens traumatisés avaient appris à échapper aux chocs dans la pièce de transit aussi efficacement que les chiens innocents. Sur les quelque 100 chiens qui avaient été conditionnés à l'impuissance apprise, Seligman résuma :
« Les données de laboratoire montrent que lorsqu'un organisme a subi un traumatisme qu'il ne peut pas maîtriser, sa motivation à surmonter un traumatisme ultérieur diminue. En outre, même s'il fait face, et que la réponse réussit à produire un soulagement, il a des difficultés à apprendre, à percevoir, et à croire que sa parade a fonctionné. Enfin, son équilibre émotionnel est perturbé : la dépression et l'anxiété, mesurées de diverses manières, prédominent. [3] »
Dans ce cas la clé de l'impuissance apprise est un manque de contrôle, réel ou ressenti. [4]

Des variantes de cette étude, menées par Seligman et par d'autres chercheurs, ont démontré que, quelque soient les sujets, des chiens, des chats, des rats, des poissons, des singes, ou des humains, lorsque ceux-ci sont soumis à un traumatisme incontrôlable, cela engendre une diminution marquée dans leur capacité à répondre de manière adaptative à un traumatisme ultérieur contrôlable.

En outre, les chercheurs ont constaté que l'impuissance apprise n'est pas la simple conséquence d'un traumatisme. Tout ce qui est nécessaire pour influer sur le comportement futur est un événement défavorable incontournable, comme un bruit fort incontrôlable. Ils ont découvert que les événements indésirables incontrôlables ont tendance à diminuer la motivation du sujet pour échapper à la frustration, à retarder sa capacité à résoudre des problèmes ou à apprendre en général, et à geler ses réactions agressives ou défensives normales face à des événements indésirables futurs.

Seligman et ses collègues ont déterminé que les personnes en condition d'impuissance acquise s'expriment avec pessimisme quand elles expliquent des situations difficiles. Des expressions telles que « Ca ne changera jamais »... « C'est de ma faute »... « Je suis stupide »... « Ça va durer éternellement »... « Tous les enseignants sont injustes »... « Les régimes ne fonctionnent jamais » sont des indices que la personne qui les formule souffre probablement d'impuissance acquise. Ces mots transmettent les croyances apprises de :

1. la permanence : les événements maheureux ou les circonstances auxquelles la personne fait face sont permanents, et non temporaires ;

21. l'omniprésence : un échec dans un domaine de sa vie va automatiquement déteindre sur tous les aspects de sa vie ; et

3. une faible estime de soi : un sentiment d'être intrinsèquement sans valeur, détestable, et sans talent [5]

Les chercheurs ont également découvert que l'impuissance apprise est associée ultérieurement à la dépression, à l'anxiété, aux phobies, à la timidité, et / ou la solitude. [6]

Image
© Inconnu
Cependant, la bonne nouvelle est que l'impuissance apprise est réversible. Seligman et d'autres ont déterminé, après beaucoup d'essais et d'erreurs, que les chiens qui avaient été conditionnés à se sentir impuissants pouvaient en fait se rétablir grâce à la « thérapie directive. » Les chercheurs ont retiré la barrière dans la pièce de transit et, après que les chocs aient commencé, ils ont utilisé une laisse pour traîner les chiens de l'autre côté de la boîte, en les forçant ainsi à échapper à l'électricité. Après avoir été tirés de quelque part entre 25 et 200 fois, tous les chiens ont finalement réagi d'eux-mêmes. Puis, lorsque les chercheurs ont remis en place la barrière et qui l'ont construite de plus en plus haute, ces chiens auparavant sans défense ont continué à échapper aux chocs électriques en sautant la barrière. Cela prouvait que la résilience était complète et durable.
Rappelons maintenant qu'un tiers des chiens qui ont été soumis à des chocs inévitables ont réagi tout comme les chiens innocents dans la pièce de transit. Pourquoi ces chiens étaient-ils apparemment « immunisés » contre le conditionnement à l'impuissance apprise ? La réponse se trouve probablement dans des études ultérieures, qui ont démontré que les animaux et les personnes qui ont des antécédents d'expériences avec des traumatismes contrôlables - en d'autres termes, des traumatismes qu'ils ont réussi à surpasser grâce à leurs propres efforts (et ce critère est LA clé) - sont devenus immunisés face à l'impuissance acquise. Par conséquent, même lorsque ces êtres sont soumis plus tard à une situation traumatique au cours de laquelle l'issue est en fait incontrôlable, ils ne sont pas convaincus qu'ils sont impuissants. Seligman dit que « Ceci est au coeur du concept de la vaccination. » [7]
Bien sûr, l'inverse est également vrai : un passé composé d'expériences dans lesquelles il n'y avait pas d'échappatoire rendra difficile à l'humain ou à l'animal de croire que l'issue est contrôlable, même quand elle l'est en réalité.

Image
© Inconnu
Ces découvertes ont des implications profondes pour l'éducation des enfants. Les nourrissons, les enfants et les adolescents qui sont victimes de traumatismes incontrôlables ou d'événements non désirés ont une mauvaise image d'eux. Ils deviennent désespérés, démotivés, déprimés ou anxieux, et ils ne parviennent pas à apprendre.

Ces enfants deviennent les mêmes adultes qui, lorsqu'il sont soumis aux éléments qui réfutent la version officielle du 11 Septembre, pourraient partir en courant pour éviter le messager. Ou, s'ils sont coincés ou harcelés, pourraient admettre calmement : « Ca ne fait aucune différence pour moi » (ou quelque chose de ce genre)

Dans mon travail psychothérapeutique, j'ai découvert que certains de mes patients avaient subi des traumatismes graves au cours de leurs processus de naissance, de leurs années préverbales ou de leurs enfances. Ces premiers traumatismes oppressant ont conduit ces personnes à réagir automatiquement avec un sentiment d'impuissance quand ils avaient été confrontés à une situation difficile. Un exemple qui vient à l'esprit est la personne qui, alors qu'elle n'était qu'un enfant, a été élevée dans une extrême pauvreté. Sa mère, fatiguée, surmenée, était la plupart du temps indisponible, à la fois physiquement et émotionnellement pendant sa prime-enfance et son enfance. Aucune de ses tentatives pour faire en sorte que sa mère s'occupe d'elle n'a réussi, ce qui en fait une situation incontrôlable. Un autre exemple dont je me souviens est le bambin qui a été laissé seul dans un hôpital pendant des semaines sans que sa mère ou son père ne soit présents pour le consoler. Sans surprise, les deux individus ont souffert ultérieurement de dépression et d'une faible estime d'eux-mêmes.

Une autre illustration de l'impuissance apprise vient du travail du psychiatre Stanislav Grof, qui a recensé de nombreux exemples de traumatismes de la naissance. Si, par exemple, la deuxième étape de l'accouchement est prolongée, avec des contractions utérines intenses et un col pas complètement ouvert, l'enfant est soumis à un ensemble de coups incontrôlables, incontournables, et apparemment interminables générés par les contractions. Aucun effort de la part de l'enfant ne peut changer cette situation de « non sortie ». Grof a découvert que les bébés qui ont subi ce traumatisme de la naissance peuvent développer une « dépression inhibée » plus tard dans leur vie, même si d'autres événements survenus au cours de leur développement ultérieur s'avèrent bénins. La dépression inhibée est caractérisée par des sentiments d'infériorité, d'insuffisance, d'impuissance, d'impossibilité et de désespoir existentiel. En d'autres termes, l'aspect incontrôlable du traumatisme survenu à ce stade de la naissance peut entraîner l'impuissance apprise. [8]

Le conditionnement à l'impuissance acquise peut tout aussi bien se développer à l'âge adulte. Les victimes de torture et les troupes qui sont allées au combat lors d'une guerre sont susceptibles de souffrir d'un état qui a été étiqueté post-traumatique (TSPT). Comme dans les cas liés à l'enfance et aux études sur les animaux, si ces adultes présentent des signes d'impuissance apprise, c'est une indication qu'ils ont probablement été soumis à un événement traumatique prolongé qui était incontrôlable .
Si ceux qui abritent inconsciemment des expériences traumatiques incontrôlables entendent qu'on leur a carrément menti et que leurs compatriotes Américains ont été assassinés massivement par leur propre gouvernement, les vieilles réactions émotionnelles inconscientes d'être dépassés et impuissants vécues au cours de la petite enfance et de l'enfance sont susceptibles d'être réactivées, engendrant une grande détresse et une grande peur. Ces émotions sont immédiatement suivies de réponses défensives comme l'évitement, la résignation et / ou l'apathie. Bien que l'origine de l'impuissance apprise chez l'homme se trouve souvent profondément enfouie dans la psyché inconsciente, cet état peut être soigné grâce à un vaste travail psychothérapeutique. Cependant, avant que le rétablissement ne soit complet, toute tentative pour expliquer logiquement les éléments de preuve de la Vérité sur le 9/11 à une personne traumatisée de la sorte sera probablement stérile.
De toute évidence, le 11 Septembre n'est pas le seul événement tragique de l'histoire récente qui fasse resurgir une réaction d'impuissance acquise. Le cocktail explosif de la corruption, de la violence, et des dysfonctionnements si répandus dans le monde d'aujourd'hui peuvent facilement activer d'anciens traumatismes, ravivant le sentiment d'être dépassés et désespérés. Mais là encore, n'importe qui avec un minimum de conscience et de sensibilité à l'égard de la détresse des autres êtres et de la Terre elle-même, peut à juste titre être perturbé par les réalités du monde moderne. [9]

En tant que militants, nous devons guérir notre propre anxiété et le sentiment général d'urgence afin d'encourager la compréhension et la compassion qui nous permettent d'éprouver de l'empathie envers les gens souffrant de ce handicap interne qu'est l'impuissance apprise. Ces personnes se débrouillent probablement du mieux qu'elles le peuvent. À moins que leurs blessures ne soient guéries, les montagnes de preuves que nous partageons avec ces personnes à propos de la Vérité sur le 9/11 les feront probablement se sentir impuissants et seront donc sommairement rejetées.

Alors que le phénomène de l'impuissance apprise est soutenu par de nombreuses recherches, un concept appelé « le syndrome de la violence » n'a pas encore reçu ce soutien. Néanmoins, le syndrome de la violence mérite d'être considéré comme une explication possible des réactions d'impuissance, d'impossibilité et d'apathie. Nous l'explorerons dans le chapitre suivant de cette série.

Notes :

[1] Sauron est le principal adversaire dans Le Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien. L'anneau maudit, qui devait être détruit par le héros pur Frodon Sacquet, séduisait même les plus purs des êtres qui le possédaient vers une soif insatiable de pouvoir. Cette connaissance à moi impliquait que si nous voulions contester un mal aussi terrible que celui perpétré le 9/11, alors nous ferions mieux d'avoir en notre possession un anneau de pouvoir maléfique.

[2] Après une conversation avec l'un de mes éditeurs, j'étais d'accord avec elle sur le fait que nous devrions aider à développer la conscience sur le sort des animaux dans notre monde. Nous avons été élevés dans notre culture pour considérer les êtres non-humains comme des objets, voire des produits de base - et en tout état de cause comme étant moins importants que les humains. Notre langage de tous les jours est une façon d'élever notre conscience sur ce que les animaux ressentent, à la fois physiquement et émotionnellement. Ils réagissent à la douleur, à l'enfermement, ou à la trahison par la peur, l'angoisse et la confusion. Ils réagissent également lorsqu'ils sont considérés avec compassion, respect et amour. Ainsi, dans cet essai, j'utiliserai le pronom « who » (qui, il) plutôt que « that » (ça) en se référant à ces êtres innocents. Pour ceux qui veulent réaliser la profonde sensibilité et l'intelligence des animaux, je recommande fortement l'un des plus beaux documentaires que j'ai vus : The Animal Communicator (NHU), qui peut être visionné ou acheté en ligne [Ndt : à priori non disponible en français]

[3] Martin E. P. Seligman, Helplessness : On Depression, Development, and Death (W.H. Freeman & Co., May 1992), 22 - 23.

[4] Seligman, Helplessness.

[5] Ibid. xx - xxiv.

[6] Seligman, Helplessness

[7] Ibid.60.

[8] Stanislav Grof, Beyond the Brain : Birth, Death and Transcendence in Psychotherapy (State University of New York, 1985).

Stanislav Grof, The Adventure of Self-Discovery : Dimensions of Consciousness and New Perspectives in Psychotherapy and Inner Exploration (State University of New York Press, 1988).

Stanislav Grof est un pionnier de renommée mondiale de la psychologie psychodynamique et transpersonnelle.

[9] Dennis, Sheila, and Mathew Linn, Healing the Future. (Guérir le Futur) Les Linns racontent leurs histoires personnelles sur la guérison d'un traumatisme sociétal, activé par un traumatisme antérieur du développement, en proposant des exemples d'exercices simples de guérison.