Image
© Inconnu
A l'heure actuelle, les dépôts des Autrichiens sont garantis par le gouvernement à hauteur de 100.000 euros - la première moitié de cette somme étant à couvrir par la banque en difficulté, et l'autre par l'État. Depuis juillet, en revanche, l'État sera exclu de ce processus de garantie, et un fonds d'assurance des dépôts sera mis en place et financé par les banques pour faire face aux difficultés potentielles.

Ce fonds sera alimenté graduellement au cours de ces dix prochaines années pour atteindre 1,5 milliard de dollars. Dans l'éventualité où une faillite bancaire survenait au cours de ces dix prochaines années, le fonds aurait la possibilité d'emprunter à l'international, bien que selon Die Presse, le fournisseur de ce prêt éventuel et les termes y étant liés ne sont pas encore très clairs. En revanche, même si ce fonds représentait un jour 1,5 milliard d'euros, il serait inadéquate face à un effondrement bancaire.

1,5 milliard d'euros, ce n'est que 0,8% des dépôts en Autriche. Il n'y a que très peu de chances qu'une banque majeure soit couverte correctement, et dans l'éventualité de faillites de banques concurrentes, une majorité des épargnants pourraient se retrouver sans le sou.

Die Presse cite l'exemple de Bank Corp., en Bulgarie. Lorsque cette banque s'est effondrée, elle disposait d'1,8 milliard d'euros de dépôts, mais le fonds d'assurance ne contenait qu'un milliard d'euros.

Pour ce qui est du côté positif, « les héritages, les transactions en biens immobiliers, les dots et les divorces seront protégés pour une durée de trois mois, pour une somme allant jusqu'à 500.000 euros » - Die Presse, Google Translate.

Le fait que la structure de base de cette législation ait été mise en place en Europe il y a deux ans et que la décision de l'Autriche entre en vigueur cet été en dit long. Le 27 juin 2013, le Ministre irlandais des finances, Michael Noonan, a déclaré que les bail-ins étaient désormais la norme.

L'article de Die Presse suggère que les Autrichiens aient pu obtenir une dérogation ou une exemption face à la loi sur les plans de sauvetage mise en place en 2013. « Les bail-ins sont désormais la norme », comme l'a déclaré le Ministre irlandais des finances Michael Noonan en juin 2013. Noonan a alors qualifié la décision de ne plus considérer les dépôts bancaires comme sacrosaints de « révolutionnaire ». Il n'en est pas moins que les investisseurs et les déposants demeurent pour la plupart inconscients des risques présentés par un bail-in pour leurs dépôts personnels mais aussi pour le système financier et l'économie dans son ensemble.

A l'époque, les déposants qui disposaient de moins de 100.000 euros n'avaient aucune idée des risques encourus par leur épargne, alors même que l'Union européenne travaillait à abolir la responsabilité des États face à ces dépôts.

Le journal roumain Bursa soulève qu'il ne s'agit pas ici d'une expérience monétaire menée dans une nation périphérique de la zone euro. L'Autriche appartient au cœur de l'Europe.

Ce qui se passe aujourd'hui en Autriche se passera dans le reste de l'Union européenne. Il se pourrait que l'Autriche ait été chargée de prendre cette décision la première précisément parce qu'elle anticipe des faillites bancaires suite à l'effondrement de sa plus mauvaise banque, Heta.

De nombreuses banques autrichiennes sont aussi très exposées aux pays et aux marchés immobiliers de l'Europe de l'est. Les banques autrichiennes sont les plus exposées aux pertes potentielles issues des sanctions imposées à la Russie, selon Fitch et le FMI. Les créanciers français, suédois et italiens sont également vulnérables, a précisé le FMI.

L'épargne placée entre les mains du système bancaire insolvable n'est plus en sûreté. Où devrions-nous donc placer notre épargne ?

Comme l'explique Deutsche Wirtschafts Nachrichten, les déposants « devront observer en détails la situation de la banque auprès de laquelle ils décident de placer leur épargne. C'est une tâche extrêmement difficile, en raison de la complexité des rapports financiers et des interdépendances sur le système bancaire ».

Bien que l'Autriche puisse être la première à établir une telle législation, il n'est pas certain que les épargnants, notamment dans les nations périphériques, soient mis au courant du risque encouru par leurs dépôts.
Ce sont des évènements de grande importance. Les épargnants ne peuvent plus se reposer sur l'État pour protéger leurs dépôts. Voilà qui offre une bonne raison aux déposants d'allouer une parte de leur épargne à de l'or physique déposé hors du système bancaire et dans les régions les plus stables de notre planète.