Image
© Inconnu
Certains citoyens ne peuvent pas se dissocier de l'image qu'ils ont de leur nation. Certains citoyens américains, par exemple, semblent incapables de faire la distinction entre eux et l'image des États-Unis d'Amérique. Critiquer la nation et son gouvernement revient à les critiquer eux-mêmes. Si l'Amérique est mauvaise, alors ils sont, par extension, mauvais et ils ressentent de la honte. Si l'Amérique est pleine de bonté, alors ils sont bons et ils se sentent mieux. Ces personnes ne sont pas autonomes, elles n'ont aucune séparation d'avec l'image de notre nation.

A travers le prisme de la psychologie psychodynamique, nous apprenons que cet attachement extrême à l'image de son pays est une conséquence de n'avoir jamais développé un ego sain ou une signification de soi [2], une condition qui commence tôt dans la vie, souvent dès la petite enfance. Lorsque les parents ne sont pas en mesure de répondre aux besoins psychologiques du nourrisson ou de l'enfant, y compris le besoin fondamental d'être reconnu et aimé pour qui il est fondamentalement, l'enfant s'aliène, se détache de son « vrai self » et devient incapable de poursuivre son développement pour parvenir à l'autonomie vis à vis de ses parents. Il développe, à la place, un « faux self », une identité dépendante des exigences de ses parents. Le processus d'individuation est stoppé. [3]

Chacun d'entre nous développe une face sociale, un personnage public que nous présentons afin de bien fonctionner dans la société. Et nous tous nous situons sur un continuum quelque part entre un self totalement authentique et un self complètement faux. À l'une des extrémités de ce continuum se trouvent des personnes qui sont « vraies », en ce sens que leurs sentiments, leurs croyances et leurs actions sont en grande partie cohérentes. Si ces personnes sont également faites de compassion et d'amour, le calme de leur profonde authenticité et de leur présence peut souvent être ressenti par les autres. A l'autre extrémité de ce même continuum se trouvent ces pauvres âmes qui ne connaissent et ne présentent qu'un faux self. Malheureusement, elles ne sont pas seulement ignorantes de la façon dont elles sont perdues et isolées, mais il se peut qu'elles n'aient pas la moindre idée de ce à quoi un self autonome et individualisé pourrait ressentir et ressembler.

Comme un enfant, une telle personnes s'est construite pour se tourner vers ses parents, ou parfois vers d'autres membres de la famille proche, afin de savoir qui elle est. En tant qu'adulte, elle transfère cette dépendance de l'identité à d'autres sources extrinsèques : un partenaire, les amis, les enfants, les objets, la carrière, les organisations, les causes, les partis politiques, et même sa nation. Elle peut sembler forte et sûre d'elle, mais sous cette image, elle est en fait fragile émotionnellement et profondément creuse. Son image, ou faux self, devient par conséquent d'une importance cruciale. Elle défend ce faux self à tout prix, car il est qui elle est, dans la mesure où elle est capable, ou non, de discerner les deux.

Image
© Inconnu
Le faux self peut se manifester de beaucoup de façons différentes. Selon les besoins narcissiques des parents et des autres membres de la famille, l'enfant peut s'identifier lui-même comme intelligent, rusé, débile, fort, faible, plein de compassion, ou se définir comme un athlète, un érudit, un guerrier, ou une victime. Bien que la personne ait initialement créé ce faux self dans le but de s'adapter à sa famille dysfonctionnelle, à la fin elle perd le contact avec ses sentiments réels et elle devient dysfonctionnelle elle-même. Le personnage qu'elle développe dépend largement de l'identité que ses parents ont projetée sur elle pour maintenir un statu quo illusoire - un sentiment de stabilité de la famille et de normalité.
L'image de la personne ou le personnage ainsi créé devient une défense contre la douleur psychologique de n'avoir jamais été reconnu et accepté comme son vrai soi. Le faux self devient également une lentille opaque, un filtre, à travers laquelle (lequel) la personne voit et juge les autres, souvent avec sévérité. Si le faux self d'une personne comprend l'identification à l'Amérique comme un pays de la bonté sans équivoque, puis qu'elle est ensuite exposée à des informations suggérant que l'Amérique est en fait un agresseur impérialiste, dont le gouvernement est impliqué dans des crimes d'État violents contre la démocratie (voir Partie 13) [4], cela revient à avoir avoir une image de soi sérieusement remise en question.

Les éléments de preuve démontrant que la version officielle du 9/11 est fausse menacent ceux qui se sont trop identifiés à ce qu'ils perçoivent comme la bonté incontestable des États-Unis. De telles personnes peuvent ne jamais être en mesure d'accepter de nouvelles révélations concernant le 9/11, peu importe les preuves convaincantes ou même irréfutables. Leur image, ou faux self, ne peut tout simplement pas être contestée, car leur image est tout ce qu'ils ont. Sous cette image se trouve une douleur psychologique presque insupportable. Une colère extrême et des attaques avec des arguments ad hominem [5] envers les sceptiques du 9/11 sont les procédés par lesquels ces personnes peuvent tenter de garder intacte leur vision du monde et se défendre contre la peur d'une dégénérescence psychologique.

Nous devrions laisser ces gens seuls. Heureusement, notre pays est rempli de citoyens qui sont psychologiquement disposés à recevoir cette graine de la Vérité au sujet du 9/11, et ​​qui vont la planter et lui permettre de grandir et de changer leur vie, bien que parfois très lentement.

Bien que la personne avec un faux self manifeste peut être incapable de remettre en cause la bonté de l'Amérique, la plupart d'entre nous avons été amenés à croire que l'Amérique est au moins « une nation fondamentalement bonne... qui ne ferait jamais quoi que ce soit de terriblement mal. [6] » Cette « vérité » nous a été serinée au fil des ans, débutant à la maison, à l'église et à l'école quand nous étions enfants, et se poursuivant dans la plupart des organisations sociales et professionnelles auxquelles nous appartenons à l'âge adulte. Pour la majorité des Américains, cet endoctrinement nous a conduit à croire que nous sommes des citoyens d'une nation exceptionnelle, une croyance qui est appelé « l'exceptionnalisme américain. »

Cela représente un signe de santé psychologique lorsque nous pouvons entendre des informations qui remettent en question notre croyance en l'exceptionnalisme américain, faire nos propres recherches, et - si elles sont soutenues par les preuves - ajuster en conséquence la manière dont nous considérons notre nation. Ceci est un état d'esprit idéal et mature pour lequel nous devrions tous nous battre. Il implique d'être ouvert d'esprit et vivement perspicace.

Néanmoins, même lorsque des preuves abondantes montrent que l'image de la bonté sans équivoque de notre nation est une façade, certaines personnes refusent catégoriquement de modifier leur vision du monde. Si ces personnes considèrent également comme un sacrilège de remettre en question la version officielle du gouvernement au sujet du 11 Septembre (ou tout autre compte rendu officiel), alors leur croyance en l'exceptionnalisme américain peut à juste titre être appelée « la foi nationaliste. » Paradoxalement, parmi de nombreux chrétiens de notre époque, la foi nationaliste remplace leur foi en Dieu. Nous allons explorer ce sujet plus en détail dans la partie 18 de cet essai.

Notes :

[1] Ndt : les termes anglais « false self » se traduisent généralement en français par la locution mixte « faux self » (antonyme de « vrai self ») ; voir Wikipédia

[2] Le terme « moi » est source de confusion sémantique dans la langue anglaise. Pour les besoins de cet essai, un ego sain ou un « sens de soi » (ou « signification de soi ») se réfère à une personne qui est consciente et accepte ce qu'elle ressent, pense, et ce dont elle a besoin, et qui est capable d'agir de manière constructive pour répondre à ses besoins. Elle s'accepte comme elle est, sans éprouver le besoin d'élaborer une fausse apparence. De manière générale, un ego sain de cette nature se développe quand un protecteur primaire (généralement la mère) reconnaît et accepte les sentiments d'un enfant et répond à ses besoins tout au long des stades de son développement de la petite enfance et de l'enfance.

Un « faux self » est défini dans cet essai comme l'identité qui évolue lorsque le développement naturel d'un ego sain, ou « self », est frustré. Nous évoluons tous quelque part sur un continuum, allant d'un ego ou « self » sain à un autre totalement faux, selon le stade de développement auquel notre besoin d'acceptation a été frustré aussi bien que selon la gravité de cette frustration.

Quand nous entendons dire « elle a un gros ego », cela signifie vraiment que la personne a un faux self évident. Stephen M. Johnson explique ce faux self dans le premier chapitre de Characterological Transformation (la transformation caractérielle). Alice Miller fournit une description poétique du faux self, qu'elle décrit comme une « grandiosité », dans The Drama of the Gifted Child (le drame de l'enfant doué).

Selon les mystiques de toutes les religions, certaines traditions spirituelles orientales et les défenseurs de la « philosophie éternelle », un ego - même s'il est sain - est assimilé à une illusion ou faux self, car, à leur avis, la véritable identité de tout le monde est l'Unité avec l'Absolu.

[3] Tian Dayton, « Creating a False Self : learning to Live a Lie » (Création d'un faux self : apprendre à vivre un mensonge) updated 11/17/2011, Huffington Post (accessed Feb. 15, 2015). See http://www.huffingtonpost.com/dr-tian-dayton/creating-a-false-self-lea_b_269096.htm. Cet article explique pourquoi et comment un faux self se développe.

[4] Lance DeHaven-Smith, « Beyond Conspiracy Theory : Patterns of High Crime in American Government » (Au delà la théorie de la conspiration : les modèles de grande criminalité au sein du gouvernement américain) American Behavioral Scientist 53, no. 6 (February 2010) 795 - 825. American Behavioral Scientist 53, no. 6 (Février 2010) 795-825. L'ensemble de ce numéro est consacré à la recherche sur les crimes d''Etat contre la démocratie.

[5] Ndt : argument « ad hominem » : argument, par lequel on attaque l'adversaire directement dans sa personne en lui opposant ses propres paroles ou ses propres actes. Il s'agit par conséquent de contrer non pas les arguments, mais la personne qui les avance en ce qu'elle est ou peut avoir été, d'attaquer sur la forme plutôt que sur le fond. Voir aussi Wikipédia

[6] David Ray Griffin, « 9/11 and Nationalist Faith : How Faith Can Be Illuminating or Blinding ». (Le 11 Septembre et la foi nationaliste : comment la foi peut être source d'illumination ou d'aveuglement). Voir au http://davidraygriffin.com/lectures/911-and-nationalist-faith