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Le célèbre économiste nord-américain, Nouriel Roubini, pense que, de tous les risques géopolitiques actuels, le plus préoccupant est « cet arc d'instabilité qui s'étend du Maghreb à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan » et que cette instabilité va continuer de s'aggraver.

Des trois pays antérieurement impliqués dans les Printemps arabes, « la Libye s'est transformée en un État failli, l'Égypte abrite un régime autoritaire et la Tunisie est déstabilisée sur les plans économique et politique par les attaques terroristes », écrit Roubini sur le site "Project Syndicate".

L'expert signale, en outre, que « la violence et l'instabilité de l'Afrique du Nord est en train de s'étendre à l'Afrique subsaharienne» et que « maintenant, comme en Libye, les guerres civiles sont à leur apogée en Irak, Syrie, Yémen et Somalie, lesquels apparaissent de plus en plus comme des États faillis ».


Commentaire : Et réaliser ce que cela implique est d'une importance capitale. A l'heure ou l'on peut se sentir dépassé par tous ces évènements, comment démêler le vrai du faux ; comment comprendre ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux ? Peut-être en suivant les conseil de l'adage : "C'est au fruit que l'on reconnaît l'arbre". C'est par l'analyse des gestes et des conséquences qu'ils entrainent concrètement que l'on peut effectivement commencer à y voir plus clair. Malgré tous les beaux discours occidentaux, la paix, la démocratie, les droits de l'homme et bla-bla-bli et bla-bla-bla, le Moyen-Orient est à feu et à sang. On peut tergiverser, négocier, s'excuser, se mentir, le résultat, lui, est là : catastrophique, calamiteux.


Ainsi, la crise que connaît la région, « alimentée par les États-Unis et leurs alliés pour changer les gouvernements d'États comme l'Irak, la Libye, la Syrie ou l'Égypte, est en train de miner également des États jusque-là considérés comme sûrs », ajoute Roubini.


Commentaire : Rappelons que les Printemps arabes et autres révolutions colorées n'ont rien à voir avec un quelconque soulèvement populaire : ils ne sont qu'une psy-op fomentée par les États-Unis pour renverser des gouvernements non alignés :
Depuis les prémices de la guerre de terreur, l'Irak était un objectif de cette campagne militaire. Le 24 septembre 2001, Condoleezza Rice, alors conseillère à la Sécurité nationale, « aborda la question du soutien étatique au terrorisme : "Quelle est notre stratégie à l'égard des pays qui soutiennent le terrorisme comme l'Iran, l'Irak, la Libye, la Syrie et le Soudan ?" » [20] Dans ses mémoires, le général Wesley Clark révéla qu'à partir de novembre 2001, cette question était devenue un plan quinquennal du Département de la Défense :
« Alors que je suis retourné au Pentagone en novembre 2001, l'un des principaux officiers parmi les hauts responsables de l'armée m'accorda du temps pour discuter. Oui, nous étions toujours en route pour attaquer l'Irak, me dit-il. Mais ce n'était pas tout. Il me fit savoir que cette attaque était envisagée dans le cadre d'un plan quinquennal organisant une campagne militaire. Au total, sept pays étaient ciblés, en commençant par l'Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, l'Iran, la Somalie et le Soudan. » [21]
Plus tard, Clark s'exprima devant le Commonwealth Club à San Francisco, où il parla d'un « coup d'État politique » mené par une petite faction de l'administration Bush. Il expliqua également qu'en 1991, Paul Wolfowitz lui avait dit lors d'une discussion au Pentagone que les États-Unis avaient « tiré comme enseignement [de la guerre du Golfe qu'ils pouvaient] employer [leur] armée (...) au Moyen-Orient sans que les Soviétiques ne s'y opposent [et qu'ils avaient] environ 5 ou 10 ans devant [eux] pour nettoyer ces vieux régimes clients des Soviétiques - la Syrie, l'Iran, l'Irak - avant que la prochaine superpuissance ne vienne [les] défier »

« L'embrasement du Moyen-Orient peut déstabiliser le Monde de diverses façons », dit cet économiste, qui avance trois conséquences possibles au chaos généré dans la région. « En premier lieu, quelques uns de ces conflits pourront donner lieu à l'interruption complète des approvisionnements pétroliers, comme cela fut le cas dans les années 1973, 1979 et 1990. En second lieu, les guerres civiles, qui transforment des millions de personnes en réfugiés, déstabiliseront l'Europe, du double point de vue économique et social, ce qui affectera sérieusement l'économie mondiale », explique Roubini.

Le troisième risque possible est que « la misère prolongée et désespérée de millions de jeunes arabes crée une nouvelle génération de jihadistes désespérés qui rendront l'Occident responsable de leur désespoir ». L'économiste souligne que « certains d'entre eux vont emprunter des voies qui les conduiront en Europe et aux États-Unis où ils commettront des attentats terroristes ».

Par conséquent, si l'Occident s'enferme dans une application unilatérale de moyens militaires au Moyen-Orient, "l'instabilité de la région ne peut qu'empirer". De plus, ce scénario va avoir son propre impact aux États-Unis, en Europe et par voie de conséquence au niveau de toute l'économie globale, durant les prochaines décennies.