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Réfugiés en Allemagne, en Grande-Bretagne et dans une série de pays scandinaves, les migrants disent être confrontés à une discrimination. Selon leurs dires, suite aux oppressions émanant de la part des autorités locales, leur vie n'est guère meilleure que celle des habitants des ghettos juifs de l'époque nazie.

"Au sein de cette société, nous ne nous sentons pas égaux. Ce bracelet est une pure discrimination. Ils font de nous des gens de seconde zone. Avec ce bracelet, j'ai parfois l'impression d'être un animal domestique", confie Maher, réfugié de 41 ans, commentant l'initiative visant à faire porter aux migrants un bracelet rouge numéroté et appliquée dans la ville de Cardiff, au Pays de Galles. Ce dispositif a été mis en place par Clearsprings, une entreprise privée gérant un centre d'accueil de demandeurs d'asile, pour assurer "la délivrance de l'aide alimentaire aux bonnes personnes".

Face à cette initiative, les migrants et les défenseurs des droits de l'homme ont tiré la sonnette d'alarme, comparant ces bracelets aux étoiles jaunes que les nazis faisaient porter aux Juifs. "Dès que l'on voit ces identifiants, on nous lance: +Retournez chez vous!+", s'indigne Eric Ngalle, 36 ans, qui a reçu le statut de réfugié en novembre dernier.

La situation n'est pas meilleure à Middlesbrough (nord de l'Angleterre), où les portes des logements des migrants ont été peintes en rouge à l'initiative d'un promoteur immobilier local. Les attaques racistes ne se sont pas fait attendre: des délinquants locaux ont attaqué ces maisons avec des pierres, des œufs et même des excréments de chiens. Ce n'est qu'après le tollé soulevé par la presse locale que les portes ont retrouvé leurs couleurs initiales.

Dans certains pays, on va jusqu'à confisquer les bien des migrants. A l'instar de la Suède, de la Norvège et de certains lands allemands, le Danemark est en train de mettre en application la loi autorisant à confisquer aux migrants des effets de valeur, dont les téléphones portables, les ordinateurs et les bijoux pour financer leur accueil. Seule exception — les effets auxquels leurs propriétaires manifestent un attachement particulier comme les alliances et les décorations.

La mise en application de cette mesure a créé un tollé aussi bien chez les migrants que chez les défenseurs des droits de l'homme.

"Cher Danemark, pourquoi te limites-tu à priver les réfugiés de leurs bijoux et effets personnels. Force-les à travailler pour rembourser la dette. Arbeit macht frei, et ainsi de suite", ironise le bloggeur Dimitri Vd Reeck.

En Suisse, les autorités ne se limitent pas à saisir les biens, mais font payer les réfugiés ayant trouvé un emploi 10% de leur salaire au trésor et ce jusqu'à ce qu'ils remboursent à l'Etat 15.000 francs suisses (13.500 euros). Toutefois, si un migrant décide de quitter le pays avant un délai de sept mois, son argent et ses biens lui seront restitués.

Les frais de la cause

Or, pendant que les migrants, les journalistes et les défenseurs des droits de l'homme dénoncent l'attitude des pays de l'UE, la plupart des citoyens du Vieux Continent considèrent que les conditions de vie des migrants sont parfois meilleures que les leurs. A prendre en compte l'hébergement, les repas gratuits, les soins médicaux, les cours de langue, la scolarisation des enfants, les allocations et le droit au travail (sauf au Royaume-Uni).

Outre cette aide, de nombreuses organisations humanitaires offrent des biens de première nécessité et des vêtements aux migrants. Ceux qui ne trouvent pas d'argent, reçoivent une sorte d'argent de poche.

Le montant des allocations accordées aux migrants varie d'un pays à l'autre. Ainsi au Royaume-Uni, un réfugié adulte reçoit 49 euros par semaine, les femmes enceintes et les mères d'enfants de moins de trois ans ont un supplément de 6,5 euros.

En France, les réfugiés logés et nourris reçoivent 91 euros par mois et par personne. Ceux qui ne sont pas placés dans un centre d'accueil, peuvent bénéficier de 340 euros par personne.

L'Allemagne est l'un des pays les plus généreux: un refugié adulte a le droit à 330 euros par mois, les mineurs à entre 217 et 283 euros. 1.600 euros sont alloués aux familles nombreuses.

Par ailleurs, afin de contribuer à l'intégration des migrants, la télévision allemande diffuse des émissions en arabe et en anglais. Fin 2015, le journal Bild a lancé un supplément en arabe.