Depuis des mois, des témoignages de réfugiés, ONG et médecins syriens font état d'exactions commises à la frontière syrio-turque. Les familles qui fuient le conflit en Syrie seraient régulièrement accueillies par tirs et coups. Les rapports font froids dans le dos.
La position officielle turque veut que sa frontière soit ouverte aux réfugiés syriens. Dans les faits, il semble que les choses soient un peu différentes. «La Turquie laisse majoritairement passer les syriens qui ont des passeports. Cela représente peu de monde» souligne Andrew Gardner. Avec plus de 2,5 millions de réfugiés syriens sur son territoire, il semble qu'Ankara ait décidé de fermer la porte. Récemment, un pic d'incidents à été observé à la frontière selon l'activiste.
Témoignages effrayants
Aktham Alwany, journaliste syrien âgé de 28 ans, a tenté de se rendre chez le voisin. Il raconte avoir été passé à tabac à deux reprises alors qu'il tentait de rendre visite à sa mère atteinte d'un cancer. Il a finalement pu se rendre en Turquie en payant... un garde-frontière. Son expérience l'a décidé à passer derrière la caméra pour réaliser un reportage. Au cours du tournage, il a rencontré des réfugiés qui ont été attaqués par des chiens ou ont vu leurs os brisés en tentant de passer de l'autre côté. Un mère a même raconté avoir perdu sa fille. Elle s'est faite transpercé par une balle.
Aktham Alwany n'est pas le seul à avoir obtenu pareilles confessions. «Selon les docteurs syriens, deux ou trois personnes se font chaque jour tirer dessus en essayant de passer la frontière» relate Andrew Gardner. Ali al-Saloum est un de ces docteurs. Chirurgien à l'hôpital d'Azaz, ville toute proche de la frontière avec la Turquie, il raconte avoir eu à faire à tout type de victimes. Des personnes âgées jusqu'à une petite fille d'un an... atteinte d'une balle dans la tête.
«Avant, c'était plutôt rare. Quand cela se produisait, on avait à faire à des gens blessés à la jambe ou au bras. Puis certains ont commencé à se faire tuer» se souvient-il.Le chirurgien se montre ironique : «Ce qui est cocasse, c'est que nous n'avons pas le matériel ou les spécialistes nécessaires pour gérer les cas les plus graves. Donc on les transfère en Turquie.»
@sayed_ridha turkish faith— Boris Arias (@boriserwintc) marzo 5, 2016
@MarieLouiseSeeb Unconfirmed.But Amnesty have already expressed great concern.Seems hard to get secure info on Turkish escalating violence. — Linn Herland Landro (@linnhlandro) marzo 6, 2016
Commentaire : Cette tragédie prend des tournures vraiment désespérées et on peut se questionner sur la décision de donner de l'argent à la Turquie pour qu'elle résolve le problème des réfugiés quand la Turquie est une dictature où les droits humains sont absents et bafoués. Ne voudrait-on pas simplement s'en laver les mains à crédit ? Que va-t-il se passer avec les réfugiés, abandonnés par l'UE, et pris dans une sorte d'engrenage qui ne semble pas avoir de solution pour eux ?
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