Commentaire : Peu créatif, Erdogan, pour la deuxième fois en deux mois, a encore massacré quelques dizaines de civils turcs dans un attentat sous faux drapeau dans le but de continuer sa guerre meurtrière contre les Kurdes.

Sur l'attentat de février voir :
  • Attentat d'Ankara : les YPG réfutent leur implication et pointent vers une opération sous faux drapeau



Ankara blast
Après l'explosion qui a secoué Ankara le 13 mars dernier, la répression des Kurdes de Turquie opérée par Ankara va probablement s'intensifier, ce qui servirait d'excuse aux autorités pour s'emparer de territoires syriens, selon certains experts.

Pour la deuxième fois en moins d'un mois, la capitale turque a été secouée par une explosion. Au soir du 13 mars, une voiture piégée a explosé dans un quartier très fréquenté d'Ankara faisant au moins 37 morts et des centaines de blessés.

Plusieurs suspects ont été arrêtés. Les services de sécurité ont déclaré à Reuters qu'une jeune femme de 22 ans, membre du groupe armé du «Parti des travailleurs du Kurdistan», figurait parmi les deux personnes suspectées d'avoir perpétré cet acte terroriste.

A la suite de cet attentat sanglant, le gouvernement turc a coupé l'accès aux réseaux sociaux dans tout le pays. Le président Recep Tayyip Erdogan a demandé aux citoyens de ne pas s'inquiéter et a promis de faire tomber les terroristes.

L'armée turque a déclaré que des avions de chasse bombardaient 18 cibles dans le Nord de l'Irak où se trouve le siège du PKK, a rapporté Reuters dans la matinée du 14 mars.

Selon le Docteur Sreeram Chaulia, doyen de l'Ecole Jindal de Relations internationales, il y a désormais «un risque de retombées au-delà de la frontière, en Irak et en Syrie.»

«Cela fait plusieurs mois que l'armée turque procède à de nombreux raids et opérations, ainsi qu'à de soi-disant invasions. Je pense que la stratégie de l'Etat turc va s'intensifier. Au lieu de corriger leur politique et d'arrêter de s'en prendre aux Kurdes, ils vont intensifier leurs attaques», a-t-il confié à RT.

Firat Demir, spécialiste du Moyen-Orient et maître de conférence à l'Université d'Oklahoma aux Etats-Unis, rappelle que plusieurs attentats terroristes ont été perpétrés par l'Etat Islamique contre les Turcs. Mais ce sont les «rebelles kurdes» qui ont été accusés d'avoir commis les deux derniers, a-t-il précisé.

«La Turquie a repris sa guerre civile contre les Kurdes. De nombreuses villes kurdes sont devenues des zones de guerre, complètement ravagées. Même en Syrie les villes sont en meilleur état. Et même après six attentats suicide - dont quatre ces cinq derniers mois et trois à Ankara - , pas un membre du Parlement, pas un membre des forces de l'ordre ou des services secrets ou le Premier ministre ou le président n'a démissionné», s'est-il étonné.

Les annonces faites par le Premier ministre Ahmet Davutoglu et le président Recep Tayyip Erdogan indiquent «qu'ils vont au contraire intensifier la guerre civile contre les Kurdes et les attaquer ; ils vont se servir de cette guerre civile pour s'emparer de territoires en Syrie».

Après l'explosion de février à Ankara, dans laquelle au moins 30 personnes ont perdu la vie, dont des soldats, le Premier ministre turc avait déclaré à la télévision qu'il était «sûr à 100% que les Kurdes syriens étaient responsables,» a rappelé Firat Demir, ajoutant que le Premier ministre « a essayé de se servir de cet attentat pour justifier les attaques contre les Kurdes syriens». Le lendemain, il s'est avéré que ce n'était pas les Kurdes syriens, mais une faction du Parti des travailleurs du Kurdistan, a souligné l'expert.

«Le gouvernement ne s'est jamais excusé ; ils n'ont jamais admis que c'était une erreur ou un moment opportun. Par conséquent, le gouvernement actuel a perdu beaucoup de sa crédibilité», a-t-il conclut.