République Centrafricaine carte
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En 2014, des soldats français de Sangaris ont forcé des jeunes filles mineures à avoir des rapports sexuels avec des chiens. Le ministère de la Défense - qui surveille toute l'Afrique, mais qui ignore en 2016 tout des crimes commis par ses soldats en 2014 - nous affirme aujourd'hui, parce que les faits ont été publiés, qu'il veut faire toute la lumière... Merci de ne pas nous prendre que pour des cons, comme disait Coluche. Ce qui se passe en Centrafrique est absolument révoltant, qu'il s'agisse des actes commis ou de la protection qu'assure le commandement militaire. Dans un pays qui aurait le sens de la loi, et du respect dû à l'enfant, on en serait à la démission.

Parce qu'en Centrafrique tout le monde sait et que rien ne se passe, l'ONU s'est enfin chargée de l'enquête sur les viols commis par les Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusca, 12 600 soldats) - originaires du Burundi et du Gabon - et par les militaires français, présents sur place en accord avec l'ONU (de 2 500 à 900 soldats). Cette enquête a réuni des éléments accablants, transmis aux trois pays impliqués. Mais comme la loi du silence fait ses ravages, une ONG AIDS-Free World, a publié les infos, ce qui a débloqué l'affaire. Merci à elle.

L'ONU a alors confirmé, via son porte-parole, Stéphane Dujarric, avoir mandaté une équipe d'enquêteurs sur le terrain pour faire la lumière sur ces agressions, commises en 2014 et 2015. Les enquêteurs de l'ONU ont interrogé maints témoins, et identifié 108 victimes de viol, essentiellement des mineures. Oui, notez bien : 108 enfants victimes de viol, par des soldats abusant de leur pouvoir. Stéphane Dujarric s'est montré écœuré : « Nous sommes confrontés au fait que des soldats envoyés pour protéger les habitants ont au contraire plongé au cœur des ténèbres».

Horreur dans l'horreur, trois jeunes filles ont expliqué avoir été déshabillées et ligotées par un commandant français, pour être contraintes d'avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune a ensuite reçu l'équivalent de 9 $. Ces trois enfants ont eu besoin de soins médicaux, et le dossier est donc tracé. La quatrième victime, qui est décédée depuis, avait été surnommée « la chienne des Sangaris » par des membres de la communauté. Mais le ministère de la Défense ne savait rien...

Ban Ki-moon s'est déclaré « profondément choqué ».

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de la personne, Zeid Ra'ad Al Hussein, a déclaré que les pays concernés « doivent faire plus pour contrer ces agressions ».

Depuis son bureau à l'hôtel de région Bretagne, le ministre de la Défense se tient informé, mais ça n'a pas l'air de le tracasser outre mesure : après tout, ce ne sont que des enfants noires en Afrique... Quant à la gourdasse Rossignol, chargée de l'Enfance, elle est entrain de compulser le catalogue H&M, alors elle n'a pas eu le temps de nous gratifier des remugles de sa puissante philosophie.

Catastrophique...