Le chef et le conseil de la Première Nation d'Attawapiskat située au bord de la baie James, dans le nord de l'Ontario, disent être dépassés par le nombre élevé de tentatives de suicide dans la communauté et déclarent l'état d'urgence pour lancer un appel à l'aide et obtenir des ressources supplémentaires en santé mentale.


Commentaire : Quand on coupe les racines d'un peuple on coupe son air, son espérance, sa vitalité et son futur. On le coupe de son passé, aussi. Quand on le colonise, on lui vole ses terres, on l'enferme dans des "réserves", on lui enlève son pouvoir, sa culture, son savoir, son instinct de survie. Et c'est ce qui se passe au Canada avec certaines Premières Nations qui, enfermées dans des villages aux habitats carrés et dépourvus de beauté sont loin de tout, isolées, vivant dans la misère et dans le cauchemar de l'alcool. Les tentatives de suicide a Attawapiskat sont un symptôme d'une société qui a mal et qui le crie très fort. Cependant, comme toujours, les grands oubliés du gouvernement Canadien appellent au secours à ce même gouvernement qui les oublie, tout en les définissant comme "Premières Nations". Abusées, déracinées, ces Premières Nations continuent à demander de l'aide à ceux qui les ont abusés et déracinés. Le passé de ces nations qui ont été très maltraitées par le gouvernement devrait leur donner la force de se prendre en main et de reprendre leur vrai mode de vie, de se connecter avec leur tradition et la nature de celle-ci.


Dans la communauté crie qui compte 2000 résidents, le chef, Bruce Shisheesh a recensé 86 tentatives de suicide depuis le mois de septembre de personnes âgées de 11 à 71 ans, avec 28 tentatives en mars seulement et 11 autres depuis le début du mois d'avril. L'une de ces personnes n'a pas survécu, précise-t-il.

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Il s'est réuni samedi avec le conseil de bande pour discuter de la possibilité de décréter l'état d'urgence dans la communauté. Cela devrait faire en sorte que des agences comme l'Autorité de santé Weeneebayko à Moose Factory ou Santé Canada débloquent des ressources additionnelles pour aider Attawapiskat.

Quatre travailleurs de la santé, qui ne sont pas spécialisés en santé mentale, font ce qu'ils peuvent, mais ils sont dépassés par le nombre de tentatives de suicide alors qu'ils tentent d'en éviter d'autres, selon le chef.

Le Conseil de Mushkegowuk, qui représente huit Premières Nations du nord de l'Ontario, essaie d'apporter son aide.

« Ces quatre travailleurs, des travailleurs à l'intervention d'urgence sont en épuisement professionnel », explique la grande chef adjointe du Conseil de Mushkegowuk, Rebecca Friday.
« Il n'y a aucun service pour l'instant, aucun conseiller dans la communauté. »

Rebecca Friday, grande chef adjointe du Conseil de Mushkegowuk
Quelques travailleurs de soutien ont été dépêchés sur place par la Nation Nishnawbe Aski, une association de plusieurs Premières Nations du nord de l'Ontario, selon elle, mais ce n'est pas suffisant pour endiguer le nombre de tentatives de suicide.

Le député fédéral de Timmins-Baie James, Charlie Angus, a dit dans un message sur Twitter qu'il demandera une résolution urgente lors du congrès du Nouveau Parti démocratique qui se tient cette fin de semaine à Edmonton pour appeler « à un plan d'action national de lutte contre une pandémie de suicides dans les communautés des Premières Nations ».