Une grève générale aura lieu à compter de lundi sur ce territoire ultramarin, confronté depuis une semaine à une grogne sociale de grande ampleur. C'est un mouvement social majeur qui touche la Guyane depuis lundi. Cela fait bientôt une semaine que la région d'outre-mer est paralysée par les protestations et les manifestations.

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© Capture d'écran YoutubeDe nombreux barrages sont mis en place dans la région, bloquant l'accès des villes, d'infrastructures ou d'axes routiers
Les 37 syndicats réunis au sein de l'Union des travailleurs guyanais (UTG) ont voté samedi à l'unanimité la grève générale, à compter de lundi sur ce territoire ultramarin confronté à un mouvement social, a annoncé à le secrétaire général de l'UTG, Albert Darnal. Retour sur les événements qui agitent la région.

Que se passe-t-il ?

De nombreux barrages sont mis en place dans la région, bloquant l'accès des villes, d'infrastructures ou d'axes routiers. L'accès au Grand Port Maritime, la collectivité territoriale de Guyane, mais aussi la préfecture et le centre Spatial sont bloqués.

Autre conséquence majeure : la fusée Ariane 5, vitrine économique du territoire, a dû reporter son décollage depuis Kourou tant que "la situation sociale ne sera pas réglée", avait prévenu jeudi le centre spatial guyanais, après déjà trois reports cette semaine. La fusée devait initialement décoller lundi.

Les établissements scolaires sont également fermés depuis jeudi "jusqu'à nouvel ordre", selon une décision du recteur d'académie.

De plus, des vols en direction de la Guyane ont été dû faire demi-tour, ou ont été simplement annulés. Vendredi, les Etats-Unis ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Guyane en raison de ces manifestations.

Pourquoi ces contestations ?

Cette mobilisation traduit une exaspération croissante d'une partie de la population guyanaise. En cause : l'insécurité et les déficits en matière de santé notamment.

Les parlementaires parlent d'ailleurs "d'état d'urgence généralisé" de la région en terme de santé, d'éducation, d'économie, de logement mais aussi d'accès au foncier ou de sécurité. Les Guyannais protestent contre ce retard structurel, et réclament du gouvernement un plan massif de rattrapage dans tous ces domaines.

Quelles solutions ?

Les parlementaires guyannais avertissaient depuis longtemps d'une montée des crispations. Ils affirment que "seul un vaste Plan Marshall permettra de répondre aux besoins criants de la Guyane".

Dès jeudi dernier, la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts a appelé à la levée des barrages, et proposé la tenue de discussions à Paris, autour des principaux sujets de revendication, afin de "traiter sans délai les problèmes immédiats" et "finaliser" le Pacte pour l'Avenir de la Guyane, promis par François Hollande en 2013 mais toujours pas signé. Mais en Guyane, les manifestants "ont fait part de leur refus d'une négociation sur Paris".

Face à ce refus, le Premier ministre français Bernard Cazeneuve a décidé vendredi d'envoyer en Guyane "une mission interministérielle de haut niveau" avec pour objectif de "nouer un dialogue constructif et apaisé", selon Matignon.