Commentaire: Et oui, on a l'habitude, avec les Etats-Unis, c'est « faites ce que je dis mais pas ce que je fais ». Donc, Washington peut faire des essais à tire-larigot, mais les autres, pas trop. Car, on le sait, puisqu'ils nous le disent, les bombes c'est de la dissuasion, et que ça : les syriens peuvent en témoigner ; alors que les bombes des nord-coréens sont « menaçantes », eux, qui sont en conflit avec... personne.

En réalité, lorsque les Etats-Unis voudront réellement semer le chaos en Asie le moment venu, quel meilleur prétexte que la Corée du Nord ? Pour comprendre un peu la psychologie étasunienne, malade, et comprendre l'influence qu'elle peut avoir sur l'ensemble de la planète :

missile Minuteman III
© ReutersLe lancement d'un missile Minuteman III, le 26 février sur la base de Vandenberg en Californie
L'essai balistique, prévu de longue date, prend une dimension particulière en raison des fortes tensions entre les deux pays. L'armée américaine explique qu'elle veut « démontrer ses capacités nucléaires ». L'armée américaine va effectuer un test de missile balistique intercontinental (ICBM) Minuteman III à partir de la base Vanderberg sur la côte californienne, le mercredi 26 avril, selon Washington Examiner. Ce type de missile longue portée (plus de 5 600 kilomètres) est conçu pour lancer des ogives nucléaires, mais ne sera pas armé pour ce test, qui est prévu entre 9h et 15h (heure Paris).

Le colonel Chris Moss, commandant de la base Vanderberg, précise dans un communiqué que l'essai balistique a pour vocation de vérifier « le statut des forces nucléaires des [Etats-Unis], et de démontrer [ses] capacités nucléaires ». Si les tests de missiles Minuteman III sont fréquents aux Etats-Unis - environ quatre fois par an, dont le plus récent en février dernier - le timing de celui-ci, au plus fort des tensions avec la Corée du Nord, interpelle.

C'est ce qu'estime David Krieger, président de la Fondation pour l'âge de la paix nucléaire, qui a publié un communiqué dans lequel il juge que, en ce qui concerne les essais balistiques, les Etats-Unis font preuve d'un deux poids deux mesures évident : « Ils voient leurs propres tests comme justifiés et utiles, alors qu'ils considèrent ceux de la Corée du Nord comme menaçants et déstabilisants. »

« Ce dont nous avons besoin, c'est de diplomatie plutôt que de provocations militaires. [...] Les menaces, que ce soit sous forme de tweets, de groupes de porte-avions à capacité nucléaire ou d'essais de missiles nucléaires, ne font qu'augmenter les dangers pour nous tous », ajoute-t-il. Washington multiplie en effet les démonstrations de force à l'attention de Pyongyang. Donald Trump, qui se fait menaçant, a écrit sur Twitter le 11 avril en référence aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens : « La Corée du Nord cherche des ennuis. Si la Chine décidait d'aider, cela serait formidable. Sinon, nous résoudrons le problème sans eux ! »


Quelques jours plus tôt, le 8 avril, le président américain avait envoyé « une armada très puissante » autour du porte-avions Carl Vinson vers la péninsule de Corée. Deux destroyers lanceurs de missile et un croiseur lanceur de missile accompagnent le porte-avion et devraient arriver en mer du Japon « avant la fin du mois », selon le vice-président américain Mike Pence. La Corée du Nord, pour sa part, a promis de répondre si nécessaire par une frappe nucléaire sur le territoire américain et a même diffusé la vidéo d'une simulation de tir de missile balistique frappant les Etats-Unis. Pyongyang a en outre assuré être prêt au combat, et a déclaré pouvoir couler le Carl Vinson en une seule frappe.