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Au lendemain de l'invasion barbare des troupes américaines en Irak en 2003, sans mandat de l'ONU, et qui a bouleversé l'équilibre du Moyen Orient, des milliers de militaires, de baathistes et autres sympathisants de feu le président Saddam Hussein ont été incarcérés dans le camp de Bucca, un vaste centre de détention américain situé dans la ville de Garma.

A partir de 2004 des milliers d'islamistes, arrêtés après la création de l'Etat islamique, en ce temps là affilié à Al-Qaïda, ont été entassés dans le même camp.

Au fur et à mesure, des milliers de délinquants et de criminels vont être détenus dans les mêmes geôles, dans un cocktail explosif. Or, comme c'est le cas dans toutes les prisons du monde, l'enfermement favorise la radicalisation. Dans le cas de camp Bucca, cela a eu des conséquences que l'on n'imaginait pas à l'époque.

Chaque communauté vivait regroupée : les salafistes avec les salafistes, les baathistes (laïcs) entre eux. Mais les deux groupes, s'ils ont des méthodes différentes, ont vu une communauté d'intérêt et se sont échangés leurs compétences. Résultat : convergence de vues entre les officiers de l'ex armée de Saddam Hussein et les islamistes extrémistes irakiens qui se sont alliés pour lutter contre l'envahisseur américain.

Aboubakr al-Baghdadi, qui a été enfermé dans ce camp durant cinq années, son numéro deux Abou Muslim Al-Turkmani et neuf hauts dirigeants de Daech ont séjourné dans les geôles américaines de la prison de Bucca.

Voilà comment les États-Unis ont fait le lit de l'État islamique. A l'époque, d'anciens détenus l'avaient surnommée "l'école d'Al Qaïda". Sans se douter qu'un jour, Al Qaïda serait dépassée sur le terrain et perdrait le leadership au profit de Daech.