LONDRES - Des milliers d'emails piratés provenant apparemment de l'université britannique au centre du Climategate en 2009 ont été à nouveau mis en ligne mardi, juste avant la reprise des négociations sur le climat en Afrique du Sud, selon des médias britanniques.

En novembre 2009, à la veille du sommet sur le climat à Copenhague, plus d'un millier de courriels et de documents de chercheurs collaborant avec le prestigieux centre de recherches sur le climat (CRU) de l'université britannique d'East Anglia avaient déjà été publiés sur internet.

L'affaire avait fait scandale car plusieurs messages laissaient entendre que la communauté scientifique manipulait les données sur le climat pour étayer la thèse d'un réchauffement dû aux activités de l'homme, selon les opposants à cette théorie.

Une enquête indépendante avait finalement blanchi quelques mois plus tard les chercheurs du CRU, l'un des plus grands centres de recherche sur le climat.

Quelque 5.000 emails en provenance de cette université auraient à nouveau été publiés sur internet, via un serveur russe, d'après la BBC et le Guardian.

Dans un communiqué, l'université a dénoncé une tentative soigneusement orchestrée pour rallumer la controverse avant la conférence de Durban soulignant que les phrases citées étaient sorties de leur contexte et qu'il n'y avait pas de preuve d'une récente intrusion dans son système informatique.

Si ces mails sont authentiques (nous ne sommes pas en mesure de les identifier pour l'instant en raison de leur nombre), ils semblent avoir été conservés après le piratage de 2009 pour être publiés au moment où ils seraient susceptibles de perturber le plus les prochains pourparlers, a relevé le CRU.

Un responsable de l'Institut de recherche sur le climat à la prestigieuse London School of Economics, Bow Ward, a dénoncé lui aussi la présentation sélective de vieux e-mails.

Pour lui, l'objectif est de tromper l'opinion et les politiques sur l'importance des preuves sur les changements climatiques imputables à l'homme, avec l'espoir que les gouvernements arrêtent leurs efforts pour parvenir à un accord sur la réduction des gaz à effet de serre.

Plus de 190 pays se retrouvent fin novembre à Durban pour une nouvelle conférence sur le climat.