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Ce que craignent le plus les dictatures élitistes économico-militaires partout au pouvoir ce sont les manifestations pugnaces des travailleurs exploités, en Egypte, mais aussi au Wisconsin aux US où depuis le 11 Février les syndicats et autres groupes manifestent pour défendre leurs droits. La révolution pour la démocratie de nos frères arabes arrive enfin à l'épicentre de l'exploitation capitaliste/libre échangiste , des crimes monstrueux de toutes natures commis sur la planète : non pas la Libye de Kadhafi mais l'Amérique des Bush Clinton Obama et consorts. Merci aux Camarades de Tunis du Caire d'avoir fait tomber le voile en nous montrant la voie...

Le Caire dans le Wisconsin.

Une analyse d'Andy Kroll intitulée « Cairo in Wisconsin » met l'accent sur le caractère universel des exigences de démocratie de la rue arabe à Tunis comme au Caire et de l'écho qu'elles trouvent dans l'état du Wisconsin aux US. Ci-dessous extraits choisi s et traduits.

« ...Pendant ce temps à l'autre bout de la planète dans le Wisconsin, les manifestants qui se sont rassemblés nombreux pour un énorme rallie samedi savent instinctivement de quel côté de l'histoire ils sont ; à l'inverse de l'administration Obama ils s'identifient avec ceux qui organisent les « jours de colère » au Moyen Orient, et non pas avec les autocrates. Les manifestants américains se concentrent peut être pour l'instant sur des questions d'intérêts propres mais souvenez vous personne ne pouvait croire que des opposants au Tea Party redescendraient dans la rue américaine pour crier des slogans de protestation...
« Un seul monde une seule misère »

« L'étincelle des manifestations dans le Wisconsin s'est allumée le 11 février. C'était le jour où l'AP publiait une brève citant Walker (gouverneur appartenant au Tea Party du Wisconsin ndlt) disant qu'il ferait appel à la Garde Nationale pour réprimer les désordres des travailleurs mécontents de voir leurs droits remis en cause. Le Labor et d'autres groupes de gauche se sont emparés de cette menace incendiaire de Walker et en l'espace d'une semaine il y avait prés de 70 000 manifestants remplissant les rues de Madison.

« A des milliers de kilomètres de là le 11 Févier la journée était des plus historiques. Epuisés mais jubilants les manifestants dans les rue du Caire d'Alexandrie et d'autres villes d'Egypte célébraient le renversement d'Hosni Moubarak l'autocrate qui avait régné sur eux pendant plus de 30 ans en amassant des milliards en richesse à leurs dépends. « Nous avons fait tomber le régime » se sont réjouis les manifestants de la place Tahrir au Caire, le centre du soulèvement. En termes de calendrier on peut dire que les manifestants du Wisconsin ont pris le relais de ceux d'Egypte.

« Je suis arrivé à Madison alors que les manifestations duraient depuis plusieurs jours. J'ai vu la foule enfler presque tous ceux qui arrivaient - certains décidés à ne pas partir - unie contre la loi d' « amendement du budget » du gouverneur Walker. J'ai interviewé des manifestants jeunes et vieux d'organisations syndicales des organisateurs de terrain des étudiants et des enseignants des enfants des retraités. Je me suis entretenu avec des dirigeants syndicaux dans leurs « QG de guerre » et j'ai assisté aux conférences du gouverneur. J'ai dormi sur le sol froid du Capitol de l'état du Wisconsin (deux fois).

Croyez moi l'esprit du Caire est bien présent ici. L'air en est chargé.

« C'était encore plus fort à l'intérieur du Capitol. Un immeuble auparavant déserté a été miraculeusement transformé en un lieu de vie. Il y avait un poste médical une crèche des centaines de pancartes et banderoles de la musique live et un sens de la camaraderie et d'un but commun difficile à trouver dans la plupart des villes américaines peut être même pas dans d'autres coins de ce pays. Comme la place Tahrir au Caire pendant les semaines de soulèvement égyptien le gros de ce qui se passe à l'intérieur des murs du Capitol ce sont des protestations.

« L'Egypte est présente ici de toutes sortes de manières évidentes et moins évidentes. Les murs du Capitol par exemple rappellent ce qui s'est passé en Egypte. J'ai vu de nombreuses copies de cette fameuse photo de Facebook d'un égyptien dont le visage était à moitié dans l'ombre et tenant une pancarte où l'on pouvait lire « l'Egypte soutient les travailleurs du Wisconsin - Un seul monde une seule misère ». Ce qui frappe le plus dans cette photo c'est ce qui se passe autour de cet homme : une foule de manifestants agitant joyeusement le drapeau égyptien les mains en l'air. L'homme lui regarde dans la direction opposée comme pour montrer l'importance de son soutien à ces frères en marche partout dans le monde en s'éloignant ainsi des réjouissances historiques éclatant autour de lui.

« De même j'ai vu de nombreuses copies de la déclaration de Kamal Abbas le coordinateur général pour le Centre des syndicats et services de travailleurs de l'Egypte collées sur les murs du Capitol.
Peu après le triomphe de la révolution de janvier en Egypte et le début des manifestations dans le Wisconsin Abbas a annoncé le soutien de son groupe pour les manifestations des travailleurs du Wisconsin dans une déclaration d'une page qui disait entre autres :

« Nous voulons que vous sachiez que nous sommes à vos côtés. Restez fermes et ne pliez pas. N'abandonnez pas vos droits. La Victoire appartient toujours aux peuples qui restent fermes et qui réclament leurs droits...»

Cairo in Wisconsin

D'autres manifestations ont eu lieu dans d'autres villes américaines - New York Chicago Los Angeles ... d'autres états en soutien au travailleurs du Wisconsin et cela fait tâche d'huile. Il semble que « l'Amérique profonde » est entrain de se réveiller et ce d'autant plus que ce sont les classes moyennes qui sont directement touchées par la récession économique largement due aux délocalisations y compris des emplois des cols blancs (informatique en Inde par exemple).

Dans les médias serviles c'est le black out complet sur ces manifestations « made in Tunis, Le Caire » dans l'épicentre du capitalisme libre échangisme de « guerre infinie », les US. D'autres manifestations sont prévues dans les semaines à venir notamment dans le Tennessee

L'effet domino de ces manifestions à l'intérieur même du « Saint des Saints » capitaliste libre échangiste, les Etats Unis, montre que l'assaut brutal contre les classes moyennes américaines a réactivé leur mobilisation au sein d'un mouvement d'une ampleur inégalée depuis 2008 aux US mais surtout depuis les énormes vagues de protestations contre la guerre en Irak.

« Ce qui doit être fait c'est ce qui se passe à Madison, ou sur la place Tahrir. S'il y a une opposition populaire massive tout dirigeant politique devra en tenir compte » Noam Chomsky

Les bruits de bottes US menacent la Libye.

Alors que les opposants au régime Kadaffi qui se rapprochent de Tripoli où est retranché le dictateur ont refusé toute ingérence étrangère la secrétaire d'état US, Hillary Clinton, sillonne les capitales européennes en quête d'un soutien à une intervention militaire US/OTAN en Libye. L'objectif dans un premier temps serait d'obtenir un vote du CSONU pour la création d'une zone d'interdiction de survol de l'espace aérien libyen avant de lancer une attaque aéronavale pour « aider les libyens à chasser Kadhafi » ou sous prétexte d'établir un pont humanitaire.

Les Américains ont déjà prévu selon le Washington Post de déployer des milliers de troupes navales et aériennes prés de la Libye en prévision d'une intervention militaire ce qui contredit les récentes déclarations du secrétaire à la défense US Robert Gates affirmant que les US n'envahiraient pas d'autres pays.

L'Italie a suspendu un accord de non agression avec la Libye datant de 2008 qui pourrait permettre l'utilisation de l'une de ses bases militaires pour lancer des opérations d'occupation - opération qualifiées de « maintien de la paix » ou d'aide humanitaire - de la Libye par des forces US/OTAN.

La France a démarré une opération « massive » d'aide à l'opposition pour l'instant sous forme d'aide médicale vers ce que le premier ministre français, François Fillon, a déclaré être des «zones libérées ».