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En neuf mois, nous avons consommé la totalité des ressources naturelles de l'année. Une dette qui sera dure à effacer

La planète est dans le rouge. Depuis ce matin, 27 septembre, la Terre vit à crédit : nous avons consommé en neuf mois davantage de ressources (eau, pétrole, nourriture...) que ce que peut fournir la nature pour se renouveler. De même nous produisons plus de déchets que ce que la Terre peut absorber.

1,35 planète utilisée en 2011

Le calcul a été réalisé par l'organisme britannique Global Footprint Network, créateur de la notion d'empreinte écologique (combien de surface de Terre théorique sont nécessaires à l'activité humaine). La moitié de cette empreinte est liée à la consommation d'énergies fossiles. Le nombre d'habitants sur la Terre joue aussi sur la consommation total. En 2011, l'humanité va utiliser l'équivalent de 1,35 planètes.

"On tape dans nos économies année après année"

Cette dette écologique émeut moins les politiques que la dette grecque. Pourtant, elle sera encore plus difficile à résorber. "C'est comme avoir dépensé son salaire annuel trois mois avant la fin de l'année, et taper dans ses économies année après année, note le président de Global Footprint Network, Mathis Wackernagel. Assez vite, vous épuisez vos économies."

Le déficit se creuse

Cet indicateur s'affine année après année, et la date n'est donc pas très précise. Mais ce qui est certain, c'est que la tendance n'est pas bonne. Depuis les années 80, le déficit se creuse : en 1987, le "jour du dépassement" était le 19 décembre, en 1995 le 21 novembre, en 2000, le 1er novembre...

Pas de banquier de la Terre

Le problème, c'est qu'aucun banquier n'appelle, affolé, pour rappeler l'humanité à la raison. Au contraire, explique Aniol Esteban, de New Economics Foundation, sur son site : "la boussole économique est détraquée. Epuiser une ressource naturelle, comme les poissons ou les forêts - et mettre fin à un flot à long terme de nourriture, d'emploi et de profits - compte en positif dans le PNB."