Depuis mardi 20 novembre, Internet bruit de rumeurs concernant les dernières découvertes du robot Curiosity envoyé sur Mars par la NASA, rapporte le magazine Wired. La faute aux déclarations sibyllines de l'un des principaux responsables de la mission, John Grotzinger, qui a affirmé que Curiosity avait découvert de nouveaux résultats passionnants à partir d'échantillons du sol martien
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Le robot Curiosity lors de sa mission sur Mars le 9 novembre 2012. REUTERS/NASA/JPL.
. "Ces données vont entrer dans les livres d'histoires", a-t-il indiqué, alimentant dès lors les plus folles hypothèses.

Parmi celles-ci, la possibilité d'avoir mis la main sur des molécules organiques, éléments de base de la vie, remporte un franc succès, sans qu'aucune déclaration de la NASA ne vienne la confirmer.

Interrogé par le magazine américain, le scientifique Peter Smith, chercheur à l'Université de l'Arizona, et ancien responsable de mission d'exploration sur Mars, explique : "Si c'est destiné aux livres d'histoire, je m'attends à de la matière organique. Ça ne sera peut-être qu'un soupçon. Mais même un soupçon serait passionnant."

Peter Smith tempère aussitôt : "S'ils ont trouvé les signatures d'un type complexe de molécules organiques, ça serait incroyable". Mais les chances de trouver un tel résultat dans un échantillon de sable récupéré sur une dune au hasard sont "très, très faibles".
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Des traces laissées par le robot Curiosity sur Mars le 22 août 2012. NASA/JPL-Caltech
Entretenant habilement le suspense, la NASA se refuse pour l'instant à tout commentaire. A peine John Grotzinger a-t-il confié à Wired qu'une conférence de presse sur cette découverte se tiendrait entre le 3 et le 7 décembre, à l'occasion de la réunion de l'Union américaine de géophysique à San Francisco.

Pendant des années, la planète Rouge a été considérée comme une "planète morte", explique Wired. Mais les résultats d'une précédente mission - la mission Phœnix - ont ouvert de nouvelles perspectives, notamment la découverte de perchlorate, tendant à montrer que certaines données avaient pu être faussées.

Nul doute que la NASA va jouer la prudence. En 1996, l'agence avait avancé que la météorite Allan Hills, d'origine martienne, contenait des bactéries fossilisées, accréditant l'hypothèse d'une vie sur Mars. Des déclarations largement remises en question depuis.