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Un virus mortel qui se transformera en pandémie. Est-ce un sujet pour un thriller fantastique ? Ou est-ce ce qui peut arriver demain ? Un groupe de chercheurs occidentaux fait à nouveau trembler le monde. Ils ont annoncé la fin du moratoire sur les recherches concernant le virus mortel de la grippe aviaire. Les experts expliquent à La Voix de la Russie les dangers des expériences sur le virus H5N1.

Les recherches sur la grippe aviaire ont été suspendues il y a deux ans. Après avoir créé aux Pays-Bas et aux États-Unis une variété de virus qui se transmet de l'homme à l'homme, la communauté scientifique a arrêté les expériences. A l'origine, ce virus pénétrait dans l'organisme des hommes après un contact avec les oiseaux. Cette décision a été motivée par le risque jugé trop élevé de fuite du virus en dehors du laboratoire. Mais le point de vue des scientifiques a changé et ils ont décidé de poursuivre leurs recherches. Certains experts considèrent que le risque de contamination de la population par le virus n'a cependant pas diminué. Ce virus pourrait devenir une véritable arme entre les mains des terroristes, car il est insaisissable.
« Je pense que la contamination d'un environnement, par exemple l'eau, pourrait augmenter sensiblement le nombre de malades infectés par ce virus. Et cette épidémie se développe à une très grande vitesse dans des directions différentes », explique Alexeï Filatov, vétéran de l'unité antiterroriste Alfa dans un entretien à La Voix de la Russie. « Si le transport d'explosifs et de matières radioactives peut être contrôlé par des dispositifs de détection, les matériaux biologiques sont incontrôlables, et on peut contaminer avec un minimum de cette substance un grand nombre de personnes. De ce point de vue, cela ne s'inscrit pas dans un projet de lutte contre le terrorisme. De telles déclarations pourraient avoir des conséquences dramatiques et les chercheurs qui sont en charge de ce projet devraient être placés sous le contrôle des structures de sécurité qui luttent contre le terrorisme international ».
Les chercheurs rétorquent que le virus risque de muter avant qu'il ne commence à se transmettre de l'homme à l'homme. C'est pourquoi il ne faut pas dramatiser et reprendre les recherches sur le virus H5N1. Nelly Sossedova, consultante principale du site Edipemiolog.ru et docteur en biophysique juge infondée la déclaration de ses confrères occidentaux.
« Il s'agit d'une question pointilleuse, l'avantage que nous en tirerons sera-t-il plus important que le préjudice causé ? On ne peut pas garantir que le virus créé dans les conditions de laboratoire va muter de la même manière que le même virus, placé dans des conditions naturelles. Ces mutations seront différentes à chaque fois ».
Cependant, Mme. Sossedova est persuadée qu'il faut reprendre les recherches pour pouvoir faire face à une possible épidémie.
« Il faut créer un moyen de protection pour éviter des pertes humaines », poursuit-elle. « C'est pourquoi, il me semble de que ces expériences devraient se concentrer non pas sur la mutation du virus, mais sur la création de vaccins qui protégerait la population contre une éventuelle mutation. Les scientifiques de doteront ainsi d'un instrument, d'un algorithme qui leur permettra de créer un moyen de protection ».
Nelly Sossedova conclut que cette étude doit être réalisée dans des conditions de sécurité absolue. Selon elle, outre les mesures de protection spéciales qui devraient être mises en place, les informations obtenues au cours des expériences scientifiques des différents pays devraient rester secrètes.