Homme et enfant sentent des fleurs
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Comment fonctionne notre système olfactif ? Comment en cas d'odeur forte sommes-nous toujours capables de déceler une odeur plus légère ? Un nouvel éclairage, dans la revue Neuron, avec cette étude de scientifiques de Harvard sur le mécanisme neuronal « du nez » qui restait mal compris après un siècle de recherche.

Venkatesh Murthy, professeur de biologie moléculaire et cellulaire à Harvard décrit en effet pour la première fois, le mécanisme et son fonctionnement, le trajet des signaux et par quel type de neurones ils passent. Une image du cerveau confirmée comme infiniment complexe, avec un circuit olfactif qui traverse les régions supérieures du cerveau responsables de l'interprétation de l'information olfactive en communication constante avec les zones inférieures du cerveau.

Car ne sont pas concernés seulement les neurones situés dans le bulbe olfactif, mais également d'autres neurones, révélés par la technique ici utilisée, l'optogénétique : les chercheurs ont utilisé un virus, génétiquement modifié pour produire une protéine sensible à la lumière, pour marquer des neurones spécifiques actifs et sont parvenus ainsi à retracer le mécanisme de rétroaction de centres de traitement du cerveau vers le bulbe olfactif. Le bulbe olfactif contient de nombreux neurones « maîtres » responsables de l'envoi de signaux à d'autres parties du cerveau, mais aussi des interneurones, qui, comme leur nom l'indique, se situent entre deux neurones et s'avèrent jouer un rôle dans la mise en forme l'information olfactive qui parvient au cerveau. Ces interneurones permettraient, selon les chercheurs, un « formatage » nécessaire pour que le cerveau puisse recevoir le signal, du plus léger au plus fort.

Ces interneurones sont la cible principale des signaux de retour : « Les circuits du cerveau utilisent un processus appelé contrôle de gain et, en inhibant certains neurones, s'assure que les signaux restent dans la zone de détection, de sorte que le cerveau perçoit tout de même la faiblesse ou la force du signal. Lorsque la zone corticale décide d'envoyer ces signaux vers le bulbe olfactif, il le fait en réduisant l'activité des neurones principaux. C'est une façon pour le cortex de dire : « Je vous ai entendus » ».

Mais les neurones « principaux » restent à l'écoute : La recherche montre néanmoins que le système ne se contente pas d'envoyer des signaux vers le bulbe olfactif, mais les envoie à sa toute première couche de neurones, tel un retour à la première synapse. Les neurones principaux du bulbe olfactif reçoivent également ces signaux de retour affaiblis. Un mécanisme important pour tous les mammifères : même dans un environnement avec une forte odeur inhabituelle, les mammifères doivent être capables de détecter une odeur plus faible qui peut signaler un danger.

Source : Neuron doi.org/10.1016/j.neuron.2012.12.006 20 December 2012 « There and Back Again: The Corticobulbar Loop »