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Paris, snow
© John Schults / ReutersMétro Commerce à Paris, le 12 mars. | Reuters
Trains annulés ou en retard, quais bondés, bus à l'arrêt, voitures patinant : des centaines de milliers de Franciliens ont connu mardi 11 mars au matin les pires difficultés pour se rendre au travail malgré les chutes de neige.

En début de matinée, la SNCF a même demandé aux Franciliens de ne pa
s se rendre dans la capitale. Un conseil rarissime, arrivé alors que les quais des gares étaient déjà bondés. Trop tard, selon l'association des voyageurs-usagers du chemin de fer (AVUC) qui a dénoncé l'"inefficacité" de la SNCF. A la mi-journée, le réseau Transilien a assuré que ses équipes "feront tout" pour ramener les usagers des RER et trains de banlieue chez eux mardi soir. La SNCF a demandé aux voyageurs de "différer" leurs déplacements "pour des raisons de sécurité" mardi et aux Franciliens "d'anticiper" leur retour du travail.

La situation aurait pu être pire : si sept millions de personnes utilisent d'ordinaire les transports en commun, ce chiffre était inférieur ce mardi en raison des vacances scolaires. Mais le retour des bureaux en fin de journée s'annonce délicat alors que la neige continuait à tomber. Bus, trains de banlieue, RER, tramways, métros, route, aucun réseau n'a été épargné. A Châtelet comme à la gare du Nord, importants nœuds ferroviaires de Paris, les quais du RER étaient archi-bondés dès le début de matinée. Les agents de la SNCF en gilet jaune sont assaillis par des voyageurs désorientés. Certains se font délivrer des bulletins à remettre à leur employeur pour justifier leur retard.

"Malheureusement, c'est le quotidien. Là il y a des intempéries, je prends mon mal en patience. D'habitude j'arrive au travail à 08 h 30, mais j'ai beaucoup de retard", relève Caroline Diong, fonctionnaire à Paris qui vient du Val-d'Oise, où les voitures sont parfois restées bloquées sur les chaussées glissantes. Même le métro, d'ordinaire plus épargné, a été touché, notamment les lignes extérieures, même si la situation était revenue à la normale en fin de matinée. Ce qui n'était pas le cas des bus, un sur deux ne fonctionnant pas en Ile-de-France vers 11 heures.

PAris, RER
© Gonzalo Fuentes / ReutersQuai de la gare Saint-Lazare à Paris, le 12 mars. | Reuters
"D'HABITUDE QUAND IL NEIGE, IL Y A DES MÉTROS"

En prenant garde de ne pas glisser, les usagers tentaient de se rendre dans d'autres stations ou se massaient aux arrêts de bus situés à proximité, en attendant les rares bus et s'y engouffrant vaille que vaille. "D'habitude quand il neige, il y a des métros. C'est la première fois que ça m'arrive !", déplore Jessica Ben Denoune, 28 ans, bloquée à Charenton. "J'ai appelé mes patrons pour leur dire que je serai en retard, ils ont appelé les taxis mais tout était indisponible", ajoute-t-elle alors que sur la chaussée les voitures avancent pare-choc contre pare-choc.

"Il y a eu pire comme chutes de neige", "C'est la galère !" : partie à 7 h 45 de chez elle à Maisons-Alfort, Fatima Ben-Chaïeb veut se rendre à Saint-Mandé, tout près à vol d'oiseau. En l'absence de RER D, elle s'est rabattue sur un bus bondé pour prendre le métro, sans succès. Deux heures plus tard, gelée, elle attend un bus. "Normalement en voiture, j'en ai pour dix minutes. Mais aujourd'hui, j'ai renoncé", explique Catherine qui s'apprête à monter dans le RER D, bloqué à quai depuis 30 minutes à Saint-Denis au nord de la capitale.

Sur la route, utilisée par un banlieusard sur deux pour aller travailler selon une enquête de 2011, la situation connaissait une nette amélioration à la mi-journée après des accidents de poids lourds qui avaient bloqué la circulation dans la matinée. Paris présentait un visage inhabituellement calme, peu d'automobilistes s'étant décidés à braver la neige.
Des trains mardi soir sur toutes les lignes de la banlieue parisienne
La SNCF compte faire rouler des rames sur l'ensemble des lignes de la banlieue parisienne mardi soir, même si des retards et des modifications de dessertes restent à prévoir pour les Franciliens rentrant du travail, a indiqué à l'AFP sa filiale Transilien. En début de soirée, une nette amélioration était perceptible, même si les rames étaient bondées, les usagers ayant visiblement anticipé un retour difficile conformément aux recommandations de la SNCF, a constaté un journaliste de l'AFP. Sur les parties du réseau qu'elle gère, la RATP annonce un retour à un trafic "quasi normal" sur son tronçon du RER A et du RER B. Sur cette dernière ligne, le trafic reprend progressivement entre Robinson et Bourg-La-Reine où il avait été coupé depuis mardi matin. Le métro circule normalement. Seuls deux bus sur trois roulaient en fin de journée en Ile-de-France mais "la tendance était à l'amélioration".